Le titre de la chronique fait référence à 4 albums que j'ai tant surécouté que j'en connais tous les sons, toutes les notes, toutes les paroles, tous le tons. Bref je vous parle d'une musique désormais composante de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi voulant dire en langue arabe, je t'aime.
Musique, je t'aime.
EMPEROR TOMATO KETCHUP de STEREOLAB
Après trois albums, le band anglo-français a le syndrome de la page blanche. Rien ne semble mener nulle part à leurs oreilles dans ce qu'ils essaient ensemble. C'est en reprenant un morceau de The Godz pour un album hommage et en improvisant en groupe qu'on reprend inspiration. Ça fait même naitre un morceau qu'on tricote avec Sean O'Hagan des High Llamas. Le tout premier single est lancé avant la sortie de l'album. On continuera d'improviser, faisant encore naitre des morceaux.
Cette offrande musicale lancée en mars 1996 semble fusionner les inclinaisons naturelles expérimentales des premiers albums et leur instinct pop européenne. Cette fois on offre élégance, hypnotique, profondément inventif. On les attrape alors à leur plus sophistiqué avec un avant-gardisme de bon goût, et de l'accessibilité mélodique. Le son se trouve alors à la fois intellectuel, stimulant et innocemment groovy. Cool.
On a déjà une signature qui se rapproche des rythmes motorisés du krautrock, des synthés analogues rétro, de l'orgue, des textes marxistes de Laetitia Sadier, la part Française du band, qui se permet aussi du français de temps à autre. Quand elle chante en anglais, son accent reste tout à fait charmant. La production rétro-futuriste électronique qui fusionne années 60 et années 90 est de John McEntire & Paul Tipler. John est à Chicago, Paul à Londres. Les arrangements sont plus serrés, les textures riches, le grooves confiants.
Ça sonne presque comme une trame sonore de films d'auteur. Ça sent aussi la soirée cocktail dans un appartement urbain. La base est sexy, les mélodies sont parfois d'une finesse étonnante, le minimalisme est précis. On frôle le punk avec de la distorsion. On nage un peu dans la mélancolie. On critique le système de consommation. Utilisant des métaphores pleines d'esprit, on a parfois l'impression d'entendre Marie Laforêt. Icône des années 60. Au moins dans le ton. Détaché tout en étant chaleureuse et feutrée. Ils ont cette capacité de faire passer une idée radicale comme dans La Chinoise de Godard, et de le faire doucement, pop, gomme balloune, et de vous donner envie de danser. Même dans le commentaire social abstrait. Cet album a été une sorte de matrice pour les fusions électro européennes des années 90 et tout ce qui viendrait par après. Belle and Sebastian en serait des fans avoués. Broadcast, Tortoise, Air, même Radiohead, avec Kid A et Amnesiac en sont parents co-sanguins.
C'est un album à la fois intelligent et divertissant. Genre nerd, mais cool aussi. Pop postmoderne.
La pochette sera inspirée de la pochette d'un album de musique de Bela Bartok de 1964, par la Bamberg Symphony. Sous la direction de Heinrich Hollreiser. Le titre de l'album est emprunté au titre d'un troublant film expérimental de Shùji Taramaya, de 1971.Ce band perdrait tragiquement sa guitariste 6 ans plus tard.
Pour amateurs d'électronico-pop, d'orgue, d'avant-pop, de post-rock, krautrock, french 60's, musique underground, lounge, Marie Laforêt, de "C'est-pas-si-grave-si-on-ne-joue-pas-à-la-radio".
Cet album a été travaillé il y a 30 ans, cette année.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)