Chaque mois, dans ses 10 premiers jours, tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour le cinéma (vers le milieu) je vous parles de l'une des mes 3 immenses passions: Le cinéma !
Je l'ai surconsommé (le fais encore), l'ai étudié, en fût diplômé, y ai travaillé, en fût récompensé, en suis sorti, mais le cinéma n'est jamais sorti de moi.
Je vous parles d'un film dont j'ai aimé l'histoire, le sujet, les interprètes, la réalisation, la musique, le son, la cinématographie, l'audace, souvent tout ça. En somme, je vous parles d'un film dont j'ai aimé pas tous les choix et dont j'ai le DVD dans ma collection privée.THE CONVERSATION de Francis Ford Coppola.
En novembre 1972, Françis Ford Coppola, a pas mal carte blanche pour faire les projets qui lui tentent puisqu'il vient de connaitre un succès monstre avec The Godfather, 8 mois plus tôt. Son histoire avait été scénarisée, de sa main, autour de 1966, après avoir vu le magnifique Blow Up de Michelangelo Antonioni et avoir voulu travailler un concept du même genre, mais cette fois en faisant du son, la star du film au lieu de l'image. L'ami Brian DePalma fera la même chose avec Blow Out en 1981, voulant rendre hommage au même brillant film par le son. On tournera de novembre 1972 à février 1973.
FFC sera surpris de constater que l'équipement de son sera exactement le même utilisé pour le tournage que celui qu'avait utilisé les espions de Richard Nixon dans le scandale du Watergate. Il s'agit d'un simple hasard. Ce n'était que coïncidence, mais quand Nixon démissionne en août 1974 et que le film est en salle, par ses thèmes de surveillance vs participation et perception vs réalité font mouche pour le public. C'est déjà dans l'air.
Le film raconte Harry Caul, expert spécialiste de surveillance et d'équipement d'enregistrement. Roi du son. Il est saxophoniste à ses heures. Caul se fait donner un contrat par quelqu'un qui ne se fait mystérieusement appelé que "The Director". Celui-ci lui demande d'enregistrer ce que se racontent un couple dans un parc de Union Square. Ce qu'il enregistre est ambiguë, lui rappelle une mission passée qui a mené à des drames, ce contrat est la source de nombreux voyages mentaux pour Caul.
Le premier directeur photo, Haskell Wexler, a été limogé après avoir filmé les complexes scènes du parc de Union Square. Il a été remplacé par Bill Butler. Ironiquement, le même Wexler sera aussi limogé d'un autre grand film, One Flew Over the Cuckoo's Nest, et aussi remplacé par Butler sur son contrat suivant. Walter Murch est le technicien du son qui s'amusera sur ce film et sera nommé pour un Oscar pour son travail. Gene Hackman, une personne très sociable qui aime les groupes de personnes et s'amuser, aura de la difficulté à entrer dans le personnage de Caul qui se trouve si loin de ce qu'il est. Un homme socialement inepte et solitaire. Une combinaison piano (de David Shire) composée avant que le film ne soit tourné et de saxophone (joué par le comédien du film, celui qui joue Mark dans le parc, Frederic Forrest). La première musique est extradiégétique (on ne voit pas les instruments, les sources sonore à l'écran) la seconde est intradiégétique (le saxophone est à la bouche de Gene Hackman à l'image). Le film sera nommé aux Oscars dans la catégorie du son, pour le meilleur scénario et le meilleur film. Cette même année, 1974, Coppola lance aussi The Godfather part II qui sera également nommé pour l'Oscar du meilleur film. Pour ce dernier film, il gagnera les Oscars du meilleur film/meilleur réalisateur/ meilleur second rôle masculin/meilleure adaptation scénario/meilleure direction artistique et le Grand Prix du Festival de Cannes. 1974 est une grosse année pour FFC.La Limousine Mercedes bleue dans laquelle se trouve l'actrice Cindy Williams vers la fin du film est la voiture qu'a gagné Coppola quand les dirigeants de Paramount lui ont promis de lui acheter si The Godfather faisait une recette de profits précise. Objectif qu'il a atteint. The Conversation sera le film préféré des siens de Coppola, entre autre parce que le tournage ne sera jamais sous pression. Ce sera aussi la performance personnelle préférée de l'acteur Gene Hackman parce qu'il ne se reconnait aucunement. Gene a appris à jouer le saxophone, mais ce serait Forrest qui le jouerait au final. Il y a des références à l'assassinat de Robert Kennedy Junior et à la disparition de Jimmy Hoffa. Le frère de Gene Hackman joue deux petits rôles, celui du prêtre au confessionnal et celui d'un garde de sécurité. Il sera aussi quelques fois le double d'Hackman quand il est indisponible pour des scènes "d'épaule de dos".FFC choisit le nom du personnage, Harry, en hommage au personnage de Harry Haller de La Steppe des Loups d'Herman Hesse, qui est aussi, un être reclus. Hackman être appelé Harry Call, mais une faute de frappe en a fait Harry Caul, ce que Françis a aimé puisque que Caul fait référence à un bébé mourant dans son liquide amiotique, ajoutant un côté glauque au personnage et lui donnant l'idée de l'imperméable, peu esthétique. Harrison Ford ne devait que jouer un caméo, mais FFC a tant aimé son personnage qu'il l'a développé davantage en lui donnant plus de scènes.San Francisco est un personnage important de ce film et très bien filmé par les caméras de Wexler et Butler. Plusieurs plans imitent ce que ferait une caméra de surveillance. Aucun mouvement, sinon des gens qui passent dans le cadre de temps à autre.
Très intéressant film vu trois fois (par hasard) dans la nuit, dont une fois en français, à une époque où les acteurs du doublage n'essayaient pas d'être meilleurs que ce qu'on voyait à l'image. Du cinéma images et sons à son meilleur.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)