jeudi 6 juillet 2023

Le Couvrir Ne Fait Rien Oublier

Sacha Baron Cohen est un génie de l'humour en ce qui me concerne.  

Je l'ai décpuvert par erreur la première fois, au volant de la limousine de Madonna, dans un de ses clips et j'ai pas compris qu'il s'agissait de dérision. Comme il ne parlait pas sur la chanson de Madonna et ne faisait que se la jouer "cool",  je me souviens alors avoir pensé avec un brin de mépris "Bon sang que c'est tout le contraire d'être cool". Sans comprendre que Sacha Baron Cohen était caché dans le costume d'Ali G, un de ses personnages, 

Il y a quelques années, dans la peau de ce personnage d'Ali G, avant qu'il ne soit trop connu, il s'amusait à coincer des gens, des personalités connues aussi, avec des entrevues qui tournaient inévitablement à l'absurde. Il se présentait comme trait-d'union entre générations et voix des jeunes afin de vulgraiser les sujets importants adultes. Toutefois, avec une maturité douteuse. Et hilarant quand il commençait à déraper. Cohen a un talent d'improvisateur exceptionnel. En Ali G, il avait reçu 4 sérieux scientifiques où, à un certain moment dans la conversation, il a accusé l'un d'eux d'avoir laisser un étron trainer dans le bol derrière la scène en soulignant que de couvrir ceci avec du papier de toilettes ne faisait pas oublier qu'on avait pas tirer la chaine. Très amusant de lire l'humiliation commune des invités qui n'arrivent pas à comprendre qu'on puisse parler de ceci en pleine télévision.

Nous avons eu ce moment cette semaine, au travail. 

Nous sommes 12 actuellement au bureau. Et avons deux toilettes, des deux sexes. Mais actuellement, depuis une semaine, nous ne sommes que des hommes. Nous utilisons donc plus souvent qu'autrement toujours la même salle de bain. 

Alexandrin Béssyl est notre nouveau patron depuis janvier. Un fier crétin d'antivax. Ni lui, ni ses enfants n'auront ce poison dans leurs veines a-t-il dit à un certain moment. S'est vanté de ses contraventions de couvre-feu violé. Un ennemi de la raison. Il nous as réuni pour une réunion d'urgence lundi. On s'est tous rejoint, les gars de l'entrepôt, les chauffeurs, le bureau, ce qui montait le compte à 20, pour entendre ce qu'il avait à dire.

"Ce sont des choses qu'on devrait se faire dire à la maison quand on est petit (ça y est, paternalisme à "on") mais quand vous allez à la toilette, soyez propre pour l'amour du ciel lavez le fond de la cuvette quand vous le tacher...."

Je ne vous raconte pas la suite car il est entré dans des détails peu utiles qui nous ont tous fait grimacer ou buger inconfortablement là où nous étions. Personne n'a regardé au sol, personne ne voulait le faire, car ça aurait été un aveu de culpabilité. Alors on se regardait tous entre nous, toisant qui rougirait et se trahirait. Mais aussi avec une pensée pour le gros Truchon qui était pondeur de solides missiles puants que les désodorisants n'arrivaient pas à vaincre. Truchon a attrapé le Covid l'an dernier (pas surprenant christ ! dans notre nid de covidiots) et est passé à un cheveu de mourir restant dans un coma deux jours. Il ne travaille bien entendu plus, depuis. Il ne pouvait donc pas être visé. Mais bon, tout le monde a eu un petit rictus et quelques rires nerveux et on est tous retourner travailler.

Mais le lendemain, vers 10h le matin, il s'est alarmé en disant à tous (nous avons une aire ouverte):

"QUI EST ALLÉ À LA TOILETTE AUJOURD'HUI?"

J'ai hésité, si je levais la main, est-ce que je serais le seul à le faire ? Je deviendrais suspect ?  "J'y ai été, mais à 6H du matin."  ai-je dit. Je suis toujours le premier arrivé, je serais donc le mieux placé afin de savoir qui y va et quand , mais en même temps, de mon bureau, je ne vois pas la salle de bain. Et ai-je envie de dénoncer ceux et celles qui ont des envies ? La phrase qui allait suivre plongerait tout le monde dans l'inconfort absolu. 

"Le bol est plein de poil de fesses !"

C'est une phrase qui fait encore écho dans le manoir du dérisoire.

La phrase suivante allait être tout aussi stupéfiante car il allait en assurer un suivi sur le champs. 

"J'ai mes doutes..." et il a foncé vers l'entrepôt. Y travaillent un père et son fils. Ce dernier dégage une forte odeur de mauvaise hygiène fréquemment. Son travail est physique derrière. On reste étonné de sa puanteur assez constante. Mais notre anitvax, avec son jugement d'antivax, l'a tout simplement confronté. Ils sont tous les trois revenus, car le père acoompagnant son fils, accusé, voulait probablement le défendre. Ou pouvait-il confirmer les poils de fesses d'un garçon dont il avait changé les couches...enfin...tout ça commençait à devenir pleinement ridicule.

"T'en vas tu au toilettes?"
J'entendais le pauvre fils se justifier expliquant dans le détail tout ce qu'il avait fait en faisant caca et après...excédé par l'idée qu'on l'ai accusé d'être salisseur. Son père s'est aussi un peu énervé..

"...Tu vois bien que c'est pas lui!" a-t-il dit d'un ton rageur.

Alexandrin Béssyl est resté un peu penaud. Sans trop savoir comment réagir. Et en parfait sourd à qui on essaie de faire comprendre que le vaccin n'empêche pas le virus, mais le contrôle, il a quand même expliqué au fils, qui niait en être responsable, comment torcher la salle de bain après utilisation.

Si j'avais été ce fils, je lui aurais mis mon poing au front. 

En lui disant "Veux tu que je comptes mes poils de cul pour demain, des fois que l'inventaire balance pas en fin de journée ?"

On a beau couvrir et faire semblant qu'on ne sait pas que ce moineau est antivax, on n'oublie pas que ça part d'un lamentable jugement.

Qui sévit jour après jour dans nos bureaux.

Cette affiche, à gauche, devrait décorer la porte de son bureau.


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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)