Ce n'est pas tellement une coincidence de constater que les personnages terrorisant (Dahmer sur Netflix le dernier) soient gays, codés gays, queers ou transgenre et qu'il soient plus souvent les assassins que les assassinés. Pensont à The Silence of the Lambs ou Psycho avec leurs suggestions que la confusion des genres qui faisaient d'Hannibal Lecter ou de Norman Bates, des travestis, suggérait spontanément une si vilaine déviance que leurs désirs ne pouvaient que culminer en ultime violence.
Malgré ces deux exemples assez simples, la communauté queer et les transgenres ont depuis longtemps de l'exposition candide. Mary Shelley en 1818 écrivait Frankenstein qui a inspiré de très nombeuses adaptations dont l'inévitable version queer. En 1975, avec The Rocky Horror Picture Show, doit on rappeler qu'un jeune couple tente désepérement de se tirer d'embarras, prisonniers de la demeure d'un "sweet travestite" Frank-N-Further qui, parmi plein de choses, a créé son Frankestein à lui, un musculaire mâle nommé Rocky, qu'il se garde pour lui comme compagnon de laboratoire. Dans un essai de 1994, Susan Stryker, une transgenre, raconte que le corps transexuel n'est pas un corps naturel. Que c'est le produit de la science. Une construction technologique. Qu'il s'agit de chair humaine arrachée du corps originale et recousu ailleurs, autrement. Sous une forme différente de celle de la naissance. Si les monstres sont typiquement le reflet des anxiétés de la société, une écrivaine transgernre comme Stryker pousse la chose un peu plus loin. En placant sa gang volontairement dans le rôle de monstres connus, ceci force un regard plus approfondi ce que nous nous plaisons à démoniser. Que ce soit la totale liberté des genres, la famille nucléaire explosée ou peu importe la manière de vivre hors de conventions dites traditonnelles.Plusieurs ont écrit que dans les films d'horreur, de Jason, Micheal Myers à nos jours, souvent, le monstre porte un masque parce qu'il en est probablement forcé par une société qui n'accepterait rien de leur visage. Il s'agit aussi d'une manière de dire à tous "Je ne suis pas le visage que vous me souhaitez porter." Le masque, la communauté LGBTQ+ le porte parfois longtemps avant de l'enlever.
Dans le film de Viet Dinh de 1983, Sleepaway Camp, on suit l'arc narratif traditionnel d'adolescent(e)s dans un camps de vacances, victimes les un(e)s après les autres, d'un mystérieux assassin. On ne le comprend qu'à la fin, (divulgâchis ici) quand Angela, une jeune fille misérable que tout le monde tourmente, que l'on présente comme une victime tout le film, se trouve à non seulement être la meurtrière, mais aussi à avoir un pénis! Ce double-punch est légèrement frustrant liant transgenre et violence. Comme si l'un était nécessaire à l'autre. Dinh s'était défendu en disant qu'elle avait été forcé de changer de sexe (ce qui n'est aucunement expliqué dans le film) et que son envie de parler de genres croisés été né de sa propre constatation, plus jeune, dans un camps de vacances, qu'il était confus des genres, ne répondant pas aux codes généralisés.Dans son film Jennifer's Body, Carmen Maria Machado explore le désir féminin avec Megan Fox et Amanda Seyfried avec l'histoire d'une cheerleader possédée (Fox) qui assassine son petit ami. Quand sa meilleure amie (Seyfried) s'inquiète qu'elle assassine aussi des femmes, la cheerleader "possédée" lui répond qu'elle joue des deux côtés. Incarnant la métaphore, plus loin, en ayant une relation sexuelle avec cette même amie. À l'époque, 2009, on avair dénoncé la fétichisation du désir féminin. Avec le recul, le film est considéré plutôt féministe. Machado disant de son film que est un portrait honnête de la bisexualité. Et qu'il y a assez peu d'espace pour la confusion mentale des désirs. Comme vilaine, Jennifer sens et expérimente le désir de manière aussi humaine que si elle avait été une jeune femme tradtionnelle.
S'identifier aux vilains c'est reconnaître que la peur est un reflet de ce qu'on croit être un mal inévitable. On frissonne devant une tête qui tourne dans The Exorcist, Hereditary nous habites longtemps, embrasser la mosntruosité transcende l'horreur.La chanteur gay Perfume Genius chante en 2014 "No family is safe/When I sashay" Il menace de sa sexualité. Il n'essaie pas de l'intégrer aux exigences sociales, il insiste sur l'hostilité bien réelle du quotidien.
Que ce soit dans les films d'horreur ou ailleurs, les queers et la communauté LGBTQ+ continuera de s'identifier aux vilains, tant est aussi longtemps que leur identité ne fera plus peur .
Ce qui n'est pas le cas présentement un peu partout dans le monde.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)