Dans les 10 derniers jours, je vous ai parlé 6 fois, ou bien de choses s'étant déroulées il y a 50 ans, ou bien j'ai mis le chiffre 50 à l'honneur.
Parlons aujourd'hui 2022.
Lourde fût la semaine. Probablement pour ça que j'ai voulu plonger loin ailleurs. Je vous épargne les détails, mais disons que ma semaine comprenait (encore) plusieurs micro-deuils, qu'à mon travail, je sentais pleinement que je donnais solidement plus que je ne recevrai jamais, que le dossier de la voiture qui est entrée dans la mienne, le 31 décembre dernier pendant qu'on était dans le salon s'étire inutilement , que les crétins qui récupèrent nos vidanges ne l'ont pas fait chez moi, sans explications, ainsi que tous ses moments où, en communiquant avec ma blonde la chanson Strangers When We Meet commençait trop rapidement dans ma tête.
J'avais le marasme proche. J'ai même dit à un(e?)* collègue que j'étais le genre d'ami qui t'aiderait à cacher un cadavre, mais attention, si tu me trahis, je suis toujours la personne qui sait très très bien, cacher un cadavre. C'est dire la tension que j'avais dans le menton.
Ceux qui me connaissent savent que dans ses moments, j'investis en général dans la culture afin de sauver mon âme.
Et cette fois, à nouveau, c'est la culture qui m'a soigné l'humeur. De la tête et du coeur.J'ai même fait jouer Welcome to the Pleasuredome de Frankie Goes to Hollywood à tue tête en en expurgeant le plus possible la vibe gay. Qui n'avait rien à voir avec ma joie du moment qui ne divergeait maintenant plus.
J'ai un ami, un brin gredin, un zest moqueur, un peu espiègle (il adore être appelé ainsi) qui sait où tomber quand vient le moment de trouver du rare sur l'internet. Je vous parlais, pas plus tard que mercredi, de L'Eclisse, dernier film de la trilogie sombre de Michelangelo Antonioni, qui comprend aussi L'Aventurra et La Notte. J'ai déjà ces deux-là, généreusement offert à Noël ou à ma fête. J'avais déjà vu L'Eclisse, emprunté à la Vievliothèque. Puisque c'était le seul que je n'avais pas dans ma vidéothèque, j'ai voulu le revoir. Je l'ai réemprunté.
Toutefois, vers la 25ème minute, le film paralyse. J'ai eu beau tout essayer, essuyer le disque, le lisser sur une surface douce, passer un linge à lunettes dessus, tenter de l'écouter sur deux autres DVD de la maison, rien à faire, l'image allait geler toujours au même endroit. Je l'ai retourné et signaler aux fonctionnaires de ma ville, qui on fait semblant de m'entendre car la seconde fois que j'ai tenté de le réemprunter, une bonne année plus tard, il gelait un même endroit. Vous savez, quand vous commencez à léviter et que vous êtes subtilement imprégné du style Antonioni et que soudainement, ça devient un jeu de mime au point mort. Qui ne redémarre jamais. Je l'ai resignalé aux gens de la Vievli, mais bon, c'est pas parce que la culture les intéresse qu'ils y travaillent, c'est quand même le 450 banal qui allait peut-être me proposer Desesperate Housewives au lieu de ce film de 1962 italien qui n'avait intéressé que moi sur 4 ans dans tout le 450. Je me suis alors dit que je me l'achèterais un jour. Mais bon. C'est rare et impossible à acheter autrement qu'en format PAL. Illisible en sol d'Amérique.
Cet ami, un brin gredin, un zest moqueur et un peu espiègle, avait vu mes copies de Undergound et The Cook, The Thief, His Wife & Her Lover, deux de mes films préférés à vie, que j'ai chez moi...en VHS...Il m'avait dit qu'il pouvait peut-être trouver ça quelque part dans le World Wide Web et il avait la générosité de me placer ça sur un clé USB. J'ai poussé l'audace jusqu'à lui demander aussi, L'Eclisse. Et étirant l'élastique complètement au point de briser, je lui ai demandé si il trouvait Radio On, de Christopher Petit, l'unique des quatre que je n'ai pas vu, mais qui pique grandement ma curiosité, del'y ajouter. Je ne m'attendais à rien.
Ben christ, y a trouvé les 4 !!!!!!!!!! Il m'avait dit avoir trouvé Underground et The Cook... et quand il m'a dit "Oh by the way, j'ai trouvé tes deux films!", j'ai pas compris tout de suite qu'il parlait des deux autres. J'étais trop occupé à penser pleurer de peine. J'étais avancé dans l'envie de pleurer, j'allais peut-être le faire. De joie.
L'Eclisse (1962)
La errance est magique chez Antonioni. Et jamais paresseuse. Monica Vitti y interprète une traductrice, ce qui ne pouvait que me plaire, l'étant moi-même. Elle plaque son amoureux assez tôt dans le film et flirte avec un travailleur de la bourse, le beau Alain Delon. Il n'avait que 26 ans, à l'époque. Ce n'est que 3 ans de plus que mon fils. la beauté avec laquelle Antonioni choisit ses plans, place sa caméra, nous fait savourer ce qui pourrait être ennuyeux et rend les silences tellement bavards. J'adore son cinéma. J'ai aussi Blow Up et dans un monde idéal j'aurais Zabriskie Point et The Passenger, mais je ne peux pas abuser de mon gredin d'ami. Débrouille toi, Jones.
Radio On (1979)
C'est la musique de Bowie qui m'a guidé vers ce film, dont je ne savais rien avant le 21 janvier dernier. Errant sur le net en attendant de me faire faire une prise de sang, je suis tombé sur une page qui parlait des 10 fois (selon eux) où la musique de Bowie était appropriée dans un film. Le film utilise une de mes chansons préférées de Bowie et dans un somptueux noir et blanc tourné par l'assistant de Wim Wenders. Le film est un road movie qui tourne entre autre la route entre Londres et Bristol et nous mets de la bonne zizik dans les oreilles (paraît-il) Sting y joue un petit rôle, alors que son groupe, The Police est au coeur de sa carrière pop.Très hâte de voir ça que je pense J.G.Ballardien. La curiosité me fait le vouloir. Je flaire que j'aimerai.
The Cook, The Thief, His Wife & Her Lover (1989)
J'ai vu ce film, à sa sortie, au Clap, à Québec, j'étais alors jeune Cégepien, en arts et lettres, bien entendu. Ce film m'est entré dans la peau. Les travelings, Helen Mirren, l'utilisation des couleurs par Peter Greenaway, la cruauté juxtaposée à la sensualité, la musique de Micheal Nyman que j'écoute encore de nos jours avec beaucoup d'émotions. J'avais même utilisé cette musique dans un cours de montage sur des scènes de Bérénice, qu'on nous avait donné en exercice. Ce film avait été acheté en VHS original dès le début des années 90. Introuvable sur d'autres supports depuis. Ou mal recherché de ma part. Film que j'ai toujours adoré. Que j'aurais voulu avoir fait.
Underground (1995)
Ce film de 163 minutes racontant la Yougoslavie native d'Emir Kusturica, expose sa vision folle de son pays de la Seconde Guerre Mondiale aux Guerres Yougoslaves des années 90. Il nous présente son côté toujours éclaté au travers de trois personnages, Marko, Petar et Natlija, joués respectivement par Miki Manojlovic, Lazar Ristovksi et Mirjana Jokovic, cette dernière n'ayant jamais été plus séduisante, même si continuellement traitre dans ses allégeances, dans ce film. Vraiment intéressant et aussi acheté en VHS original vers 1996.
Ne me cherchez pas quand j'aurais cette clé du bonheur en main. Je serai sur ce même ordi. Dans le loft des visionnements à l'étage. Je serai si bien, mais si bien, mon ami me lègue de l'or.
Mais vous serez le bienvenue.
HAHAHAHAHAHAHA! WELCOME!
Je dois trouver ma trilogie Carax maintenant!
* on a jamais su, on ne sait pas encore.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)