"I Don't want to sail with this ship of fools"
C'était comme si on m'avait piqué dans le cou. Ou soudainement, sans prévenir, sur une fesse.
"C'est injuste c'est quand même notre libre-choix"
C'est quand même faux.
Il s'agissait d'une conne femme qui répondait à la question "Comment trouvez-vous l'idée du gouvernement de faire payer davantage les non vacciné(e)s?"
Je pianotais dans la cuisine, en télétravail, pieds nus dans l'aube, avec la plus belle des neiges floconnées qui tombait sur ma gauche. Sur ma droite, une télévision ouverte aux nouvelles. Et cette voix que j'entends, qui me pique si franchement que je me surprends à dire à voix haute, d'une voix exaspérée:
"NOOOOOOOOOOOOOOOOOON! C'est pas ton choix!".
Ça devient même notre ostie de contrainte sociale. Si tu ne veux pas être vacciné(e), tu n'as qu'une seule option, UNE SEULE.
Ne jamais sortir de chez toi ou ne jamais frayer avec personne. C'est la seule situation acceptable en ce qui te concerne. En ce qui nous concerne tous. 90% du monde. Une situation qui baigne dans l'inacceptable. Si tu es au micro de Radio-Canada, ça ne va déjà pas. Ton prétendu libre-choix est une menace de propagation de ce qu'on se tue(et le verbe est tout à fait choisi) à éteindre.
Mon chat va dehors. Mais il est bête comme ses pieds. Si il voit un autre chat, il se bat avec. Pas de nuances. Il fonce. Et reviens donc quelque fois blessé. On le voyait se lécher obsessivement le haut de la patte droite Depuis deux jours. On le trouvait mollo. En le prenant on a compris qu'il lui manquait un morceau de poil. On y voyait que de la peau. Une petite blessure de rien, mais une vulnérabilité quand même. Une mâchoire de je-ne-sais-quoi lui aurait peut-être arraché dernièrement. Comme on partait 7 jours en Amérique Centrale, on avait choisi de ne pas le sortir du tout. Il fallait qu'il s'y fasse, il ne sortirait pas pendant 8 jours par la suite. Le hasard a voulu que les très grands froids se soient aussi imposés entretemps. On ne le sort toujours pas. Pour son bien.
Mais il demande la porte. Le jour, la nuit, l'après-midi, tout le temps. On est là, devant lui, dans la cuisine, à travailler, en haut, à travailler aussi. Au sous-sol, les enfants préparent leur rentrée (à moitié chez nous) scolaire. Le chat fait la tournée vers chacun, il est en mode perpétuelle demande. Un chat, ça ne voit que soi. Tu es là? Tu es donc là uniquement pour moi. Sors-moi svp. J'ai le même dialogue avec lui tous les jours depuis notre retour du Honduras.
"OOOOOH mais regardez-moi ce magnifique chat princier qui dévale les escaliers!"
"Je veux sortir" me miaule-t-il alors et accélère son pas vers la porte de la verrière ou celle de devant.
"Non, je ne peux pas avoir cette discussion avec toi tous les jours, tu ne sortiras pas et c'est pour ton bien !"
Je n'arrive pas à croire que j'aurais la même discussion avec les équivalents de cette femme qui parle encore de sa calisse de liberté de choix. C'est le même type d'égoïsme. Tu ne veux pas voir la mort autour, OUI c'est ton choix. Il est contraire au mien, au nôtre, qui souhaitons retrouver un semblant de "pareil avant". Ça n'arrivera pas, non, faudra vivre avec cette connerie peut-être tout le restant de nos vies. Mais répéter encore le danger de la Covid a des gens qui pensent "danger du vaccin" ça commence à irriter solide.
Pour moi la valeur de ta liberté de choix a celle de Dérick Lalancette, le pauvre individu qui savait comment manipuler des explosifs et qui s'est fait sauter à Arvida avec ses enfants alors qu'il vivait une difficile situation de séparation. Tu penses savoir des choses, tu penses faire les bons choix, tu brandis ta liberté de choix comme une mère voudrait faire naître son bébé contres les avis de tous, mais ta vertu n'en porte pas le nom. Tu ne penses qu'à toi, alors qu'on essaie tous de penser à nous. Tu es 10%. Nous sommes 9 fois toi. Tu pourrais faire mourir les tiens. Tu sembles t'en sacrer.
Nous voulons vivre. Le voilà notre choix commun. Au 90%. Il n'y a rien d'autre derrière que cette envie de vivre. Vous êtes aussi royal que mon chat qui ne veut que gambader "libre" dehors.
On ne le fait pas sortir pour son propre bien. Mais pour soigner notre peine possible si il mourrait de froid, aussi.
Ce qui est venu sauver ma journée d'hier est ce covidiot du bouleau, mon voisin direct de bureau, non vacciné par crainte et ignorance. Et parce que sa conjointe gobe toutes les niaiseries qu'elle entend partout. Elle aussi fait des choix. Ce covidiot nous as annoncé qu'il se faisait finalement vacciner. Faisant rougir de gêne les quelques 5 autres qui ne le sont pas au bouleau. Et applaudir ceux qui comme moi, n'ont plus de patience envers cette fausse liberté de choix.
On a pas eu le choix, nous non plus. Et on vivra encore longtemps.
Quand les astres s'enlignent, le ciel est si beau. Mais ces nuages, ces nuages qui naissent des têtes, deviennent fumée secondaire.
Et on en goûte le fucking cancer.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)