Ça n'aurait dû qu'être un job comme tant d'autres. Gestion d'ego, gestion de pensée scientifiques, gestion de santé publique. Quoi de plus acquis, inconsciemment toujours, que la santé? Il aurait dû travailler dans un bureau, intime, à la vue de peu de gens. Gérant ce qui fait qu'on est si bien ensemble. Pétant de santé.
Horacio Arruda était directeur de la santé publique au Québec. Personne ne le connaissait quand on lui a vu la face le première fois. Ce ton de prof de maternelle a surpris. Choqué plusieurs, les moins nantis intellectuellement. Ils se sont trouvés plusieurs à pensé être plein d'esprit en parlant de gouvermaman. Ils ont refusé le masque, Arruda avec, dès le départ, juste pour le ton. Ils l'ont discrédité parce que maintenant travaillant devant tout le monde, il devait chaque jour mettre sa tête sur le billot. On le surveillait comme on surveillerait un cuisinier. "Haaaaaaaaaaa! non tu as coupé ta carotte trop large!". Ça ne nous empêchera jamais de la manger. Certains ont refusé Arruda dès le départ parce que ce qu'il cuisinait ne goûtait pas bon, à leurs yeux. Ils ont même apporté leurs fautes d'orthographes devant chez lui.
Horacio était un guide. Et il n'a pas toujours bien guidé. Mais qui aurait bien guidé devant un tel brouillard monstre? Dès le départ, il a dit que porter le masque était contre productif, était même dangereux. Une erreur fatale. Depuis, certains, plus anaux, sont restés sur cette phrase et jamais ils ne porteront le masque. Cette phrase était la vérité absolue, le reste relève de l'endoctrinement. C'est ce qu'on lui reproche jusqu'à ce jour. Pas moi. Pas du tout, même. Seuls les imbéciles ne changent pas d'idées. Il ne savait pas, il a paniqué. J'ai compris le personnage assez vite. Un homme qui aime être aimé.
Ce que c'est bête ce que je viens de dire. On veut tous être aimé, mais certains veulent aussi ne pas déplaire. On a senti très vite qu'Horacio Arruda était plus bienveillant que féroce. Ça n'a jamais fait un "vilain" très convaincant, que les covidiots se passent le mot, choisissez mieux vos ennemis imaginaires. Horacio, comme le gouvernement Legault, a fait de son mieux. Et son mieux a connu son creux. À la trop souventième fois où il a été obligé de dédire ce qu'il avait dit la veille, des voix, légitimes ont commencé à se dire, ouin... il s'est rendu en finale, mais il aurait dû garder Corey Perry. C'est-à-dire, on ne voyait plus que les erreurs. On a commencé à souhaiter un nouveau capitaine pour le bateau. Nous sommes sur l'eau malgré nous, et n'oublions pas, nous avions aussi une autre ministre de la santé au début. Ces plus de deux ans de pandémie, c'est l'équivalent de 10 ans d'ouvrage pour les têtes dirigeantes de notre province.
Notre gars qui aurait dû travailler discrètement sans jamais qu'on ne lui voit la face à la télé, sauf peut-être dans un reportage d'Harold Gagné aux nouvelles, pour une clip de 8 secondes, une fois par an, s'est retrouvé tous les soirs à la télé à tenter de jouer du même violon que les musicien autour. Il ne fait aucun doute que ceux qui pensent "argent d'abord" ne pouvaient pas toujours s'entendre avec ceux qui pensent "équilibre sanitaire d'abord". Et que quand venait le moment de monter sur scène, celui qui ne devait que composer la musique, ben, on lui demandait aussi maintenant de chanter, et il a faussé plusieurs fois. Son numéro de claquette, c'était pour quelques initiés, dans son bureau. Pas à temps plein, 6 jours sur 7, face à 8 millions dont au moins le 1/8 est criminellement idiot. On lui demandait de gérer de la musique à vent, et il a été plongé dans l'heavy metal. Il a fait pitié par moments.
Quand il m'a choqué moi, c'est quand il a été pleuré au micro, disant avoir manqué de jugement et ayant accepter de danser dans un clip de chanteur hip hop. Ça, ça m'a fait rager. Il n'avait pas à le faire. Ne sait-on pas que danser en temps de guerre, c'est cracher à la gueule du diable? Un samedi matin, le monde entier a le droit de faire ce qu'il veut. Quand David LaHaye tweet sur la servitude corporatiste internationale qui nous a guidé vers la pensée unique que serait le vaccin, c'est lui que je veux voir s'excuser. C'est là que se trouve la bêtise. Pas dans les mouvements de hanche d'un scientifique. Il sait danser? grand bien lui fasse! C'est aussi léger qu'on concept télé au Québec. Ça ne gangrène absolument rien. Ça le rend humain. Danser c'est s'interroger, aller au plus profond de soi.
Pleurer c'est quoi au juste? C'est avoir peur. C'est encaisser du deuil. Horacio se trouvait soudainement nu. Et alors? on est tous né nu, on meurt tous habillés. Il semblait demander à ce qu'on l'enterre. J'aurais préféré qu'il soit plus orgueilleux. Mais bon, Horacio, dans une soirée, c'est celui qui ne se chicane pas quand le ton monte. Il préfère aller danser. Pensez-vous que vous n'en auriez pas eu assez vous aussi de toute cette cacophonie musicale depuis plus de deux ans? De tous ces abrutis qui s'improvisent chefs d'orchestre? De cette gestion, jamais évaluée dans l'entrevue d'embauche, de l'opinion publique baignant dans l'ignorance jusqu'au dessus du cou, quand vous, vous savez déjà dans l'ignorance, au moins jusqu'aux genoux? Que ceux qui pensaient faire mieux que lui prennent son rôle!
J'aurai aimé Horacio Arruda. Pour son influence sur des enfants qui l'imitaient à faire "baisser la courbe". Ces enfants comprenaient le message. Les adultes, prisonniers de têtes d'enfants, n'arrivent pas à le comprendre encore. Le seul ennemi de la pandémie, c'est le virus et sa propagation. C'est la seule chose qu'il faille combattre. Je l'aurai aimé parce qu'il aura été la main, parfois gauche, pour nous sortir de l'eau. Désormais, ça nous prendra plus sportif. Mais Arruda n'avait jamais demandé à être sportif. Son travail l'est devenu. Est-ce si étonnant de penser que celui qui pense à l'homme, a fini par ne plus être la faveur du gouvernement? Celui pense davantage à l'argent. C'est connu.
On a demandé à Horacio d'être la cigale alors qu'il a toujours été la fourmi. C'est dans sa nature, un travaillant.
Il a quitté au bon moment, quand le taux d'erreur venait fausser le rendement du travailleur qu'il est.
Merci est ce que je voudrais lui dire. Ce que plusieurs voudraient lui dire. Tu nous as tenu sur la route, mais maintenant ça roule trop vite.
Retourne dans ta discrétion. Et surtout danse, comme tu n'as jamais dansé. Je veux me convaincre que tu vas danser. L'éducation fait danser les ours. Chaque jour il faut danser, ne serais-ce que par la pensée.
L'homme doit apprendre à marcher avant de savoir danser.
Voilà pourquoi tant de gens n'ont pas compris ta danse, Horacio.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)