samedi 2 janvier 2021

Échanges

 "Il pense que je suis une pute!" dit Sabrina à son amie Arianne. 


"Pas sérieuse?"

"Oui, il m'a approchée et me recommande une chambre avec moi, sans détour, regarde, il vient de me airdropper son torse nu"


"Il est très beau...très désirable"

"Après tout, j'ai franchement besoin d'argent"

"...et?...alors?"

"Ben...ça me dérange pas de monter avec lui et de me faire un peu d'argent de même..."

Arianne était d'accord. Ce ne serait pas cette unique fois qui ferait de son amie Sabrina, une pute. Et il était vraiment beau. Les deux filles étaient au bar de l'hôtel du centre-ville et bien assez vite, Sabrina montait à la chambre et faisait de la délicieuse gymnastique charnelle avec le bel homme. Il y avait longtemps qu'elle avait pris son pied ainsi. Au petit matin, après une nuit entière de pur plaisir, Monsieur se retira de madame et les deux semblaient amplement satisfaits de ce qui venaient de se passer. 


"Je crois que je devrai y aller" dit tout bas le gentleman après avoir embrassé tendrement Sabrina.

"Je crois, oui" murmura à son tour Sab, assez ravie.

Il se leva, se passa la main sur le nez et resta debout nu, dans toute sa splendeur post-coïtale. "Wow!" dit-il pour marquer le moment. "Wow" répéta Sab, exposant sa généreuse poitrine et le regard conquis par l'Adonis devant elle. 


Il pris une légère pause avant de dire:

"C'est...c'est la partie toujours la plus délicate et la plus inconfortable..."

"Je le sais tellement..." répondit-elle.

"...particulièrement quand on a pas établi les détails de l'affaire au préalable..." dit-il,


"En effet..."

"...mais je dirais qu'après la nuit qu'on vient de passer...750$ me parait honnête, non?"

Sab rougit de bonheur, bien sur que c'était bienvenue ce type de montant dans son portefeuille. 

"C'est plus qu'honnête en ce qui me concerne" se sentit-elle le besoin de confirmer. 


"Parfait" dit-il. Une pause se prolongea entre les deux qui se dévisageaient sans se comprendre. Il finit par briser le silence. 

"Tu...tu as l'argent sur toi?" demanda-t-il?

"er...de...pourquoi?...de quoi tu parles?" dit Sab.

"de l'argent pour me payer" dit le gigolo.

"TE...? te payer?...c'est toi qui doit me payer?" dit Sab.

"Ce... ce n'est pas comme ça que ça fonctionne" dit l'homme en renflouant un rire. 


"Prostituée engagée, il faut la payer" dit Sab.

"Justement, tu m'as engagé" dit le gigolo.

"Tu...tu es en train de me dire que tu es un prostitué?"

"C'est une manière correcte de me décrire"

"J'ai cru que tu me prenais, moi, pour une pute"


(En riant) "non, sérieusement..."

Après un silence de confusion, l'homme le brisa et dit:

"Je suis désolé du malentendu mais tu me dois 750$"

Outrée, Sab sortit du lit se cachant des seins qu'il avait vus, goûtés et palpés toute la nuit, mais qu'elle voulait maintenant soustraire à son regard autant qu'il voulait lui soustraire cet argent qu'elle n'avait pas. 


"Oh que non! je ne te paierai pas du tout!" dit Sab.

"Tu peux m'expliquer pourquoi?"

"PARCE QUE JE NE PAIE PAS POUR AVOIR DES RELATIONS SEXUELLES! Et en plus tu a éjaculé comme un robinet en folie..."

"Il s'agissait d'une réaction physiologique pas du tout anormale!" se défendit-il.

"Ah vraiment?"


"...Un professionnel du sexe peut ressentir de la satisfaction de temps à autre, mais ça ne veut jamais dire qu'il ne faille pas le payer!"

"OH! je ne réalisais pas que tu étais un artiste! hey tout le monde! le Picasso des gigolos est ici!" dit Sab, ironique. 

"...Il ne s'agit pas uniquement de moi...j'ai une pimp tu sais? et elle voudra sa part!"

"J'ai aussi un pimp, mentit-elle, et un avocat, mentit-elle davantage, (elle était copine avec Sébastien Benoit, ancien étudiant en droit il y a plus de 25 ans et qui devait avoir encore quelques notions de droit dans son petit corps d'enfant) et il dira que je n'ai jamais signé de contrat avec toi sur quelqu'entente que ce soit! pas même verbale!"

"T'en a pas fini avec moi!" dit le gigolo remettant son pantalon sans ses caleçons. "Je décrisse!"


"C'est ça! n'oublie pas tes caleçons de satin!"

"J'ai tout ce qu'il faut sauf ce que tu me dois!!" dit l'homme avant de quitter. 

Quel mauvais début d'année pour Sabrina.

Qui la commençait en payant sa nuit à l'hôtel de la confusion des échanges de fluides. 

Et avec peut-être une dette de 750$. 

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)