"We just want to dance here, someone stole the stage"
Les restaurants ont saigné. Beaucoup sont morts. Les infirmières et les préposé(e)s aux bénéficiaires n'en peuvent plus. Certains sont aussi morts. Do they know it's christmas time at all? Avec notre premier Noël vert (à vie?), ça ajoutait une déception de plus à une année tellement, teeeeeeeeellement décevante. Des amis du Lac Beauport ont rigolé jaune avec trois des 4 ponts qui fermaient pour cause d'inondations. Le leur a été le seul à qui on permettait la circulation. Imaginez le trafic qu'il y avait là-dessus.
Une phrase m'est revenue souvent en 2020. "Les bonne choses qui nous arrivent ne sont pas toujours choisies".
Et comme je consomme beaucoup BEAUCOUP de films, j'en ai trouvé un qui résume assez bien ce propos. Un films largement oublié, assez mineur diront-certains, mais que lorsque récemment revu, j'ai aimé fort différemment que la première fois que je l'ai vu en 1987. Quand j'avais trop 15 ans.
Moonstruck.
En 1987, le film n'est pas passé inaperçu. Il a raflé trois Oscars. Ceux des actrices, Cher pour la meilleure, Olympia Dukakis pour la meilleure de soutien. Mais aussi celui du meilleur scénario (de John Patrick Shanley). Et qu'est-ce que ça raconte? Principalement ça. Les meilleures chose qui nous arrivent ne sont pas toujours choisies.
L'histoire se déroule chez des personnages d'origine italienne. Loretta (Cher) est une veuve dans la trentaine. Johnny (Danny Aiello) est son amoureux occasionnel dont la mère se meurt. C'est une relation molle où Lorrie ne l'aime pas tant que ça et une scène au tout début, Où Johnny la demande en mariage démontre qu'il n'est pas tant pour elle non plus. C'est de l'amour mou. Gauche. Lorrie se pense conjurée du sort puisque son premier mariage a fait mourir son premier mari, deux ans après. Elle reste fragilisée face à la chose. Quand Lorrie doit persuader le frère de son mari avec lequel il est en chicane depuis trop longtemps d'assister au mariage, le cuisinier Ronny (Nicolas Cage), à qui il manque une main, et qui se dit "un loup" (le film devait s'appeler La Fiancée et le Loup), ceux-ci profitent de la pleine lune pour passer la nuit ensemble.
C'est là que dans le film tout change de ton, bien entendu. Ronny dira, (avant la couchette) que "What's wrong can never be made right!". Tous les personnages du film, tous avec quelques squelettes dans le placard, se retrouvent tous au même opéra pour assister à La Bohème de Puccini, ce qui bouleversera tout le monde davantage.
Ce que raconte Moonstruck, du début à la fin, c'est du mauvais qu'on essaie de transformer en bien. Un processus qui implique un paquet de nouvelles mauvaises décisions. Ce que Ronny découvre sur lui même c'est son propre côté impitoyable et cruel. Ce que Lorrie découvre est qu'elle est aussi de la famille des loups et voudrait donc être de celle des fiancées. Il n'y a rien de mal à être un loup, mais en être un et ne pas le savoir est dangereux. C'est là qu'il/elle se blesse. Blessé, tu hurles à la lune, Mais cacher la douleur, c'est de la distraction futile. Des fiançailles molles, des querelles entêtées, c'est des doigts dans la plaie.
Tous les personnages ont peur de la mort. La mort, ont l'a bien vu encore cette année, est cette chose certaine chez tous mais contre quoi on a pratiquement aucun contrôle. Comme disent les plus sages, la plupart de ce qu'on se souhaite peut ne jamais se réaliser mais ce rendez-vous là reste certain. Moonstruck est une comédie romantique, mais qui traite de la mort du début à la fin. La film ouvre dans un salon funéraire. Et la comédie romantique ne se termine pas sur un mariage, mais sur un toast à la famille. Le symbole du message du film.
Le mariage est une relation choisie. Pas la famille. Ton frère sera toujours ton frère que tu la haïsse ou non. Tu peux tourner le dos à ta famille, peu importe les raisons, mais elle sera toujours ta famille. La lien ne pourra jamais être changé. Ça peut même être la source qui fait en sorte que vous vouliez tant être quelqu'un d'autre. Pour ne pas leur ressembler. Le charme de la fin du film, et du scénario oscarisé, est la suggestion qu'il faille admettre que les choses arrivent tout simplement sans qu'on les choisisse. L'amour étant en soit, une folie comme les autres.
Leur relation d'amour, dans le film n'est pas choisi mais traité comme un "act of God". Personne dans le film ne se comporte normalement, comme nous en 2020, et tout le monde est aussi ridicule que passionné. À la recherche de réponses et de solutions, prenant ce qu'ils peuvent quand ils le peuvent, qui est souvent beaucoup mieux que ce qu'ils voulaient au début.
Le film nous dit que dans la vie, la plupart des choses qui nous arrivent n'a jamais été choisi.
Même si le film a 34 ans. Mais il était aussi très 2020.
Que cette année vous soit formidable à tous!
Allumée.
De votre plein gré.
Ou pas.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)