mardi 28 avril 2020

Adultes & Enfants

Mes enfants, mes neveux, mes nièces, sont tous en âge de ne pas retourner à l'école avant l'automne.

Dieu merci.

Je n'aurais franchement pas été à l'aise avec l'idée de les ramener au coeur de la bête par pure impatience parentale & gouvernementale)

J'ai passé l'avant-midi d'hier à me demander si j'avais vraiment envie que mes enfants, mes soeurs (enseignantes), mes neveux et mes nièces servent de cobayes aux expériences gouvernementales. Je sais qu'eux, les jeunes, risquent peu. Pas mes soeurs. Elles n'ont pas encore 50 ans. Sont très enf forme. Mais quand même. L'équilibre précaire recherché propose un terrain miné pour les adultes qui, puisque la présence scolaire ne sera pas obligatoire, ne pourra pas enseigner de nouvelles matières, et deviendra en quelque sorte un simple service de garde.

Si toutes les écoles primaires (5 à 12 ans) et les services de garde (5 ans et moins) ouvrent leurs portes le 11 mai ou encore le 19, comme aimerait le faire Québec c'est ce que seront les écoles. C'est un pari qui n'est pas encore certain. On veut braver le temps. Le défier. L'idée qu'un vaccin ne serait pas possible avant 18 ou 24 mois terrorise tout le monde. On construit un parachute alors que nous sommes en chute libre. On avance dans le noir. On place les enfants devants pour nous guider. On les stationnera en classe pour donner un break aux parents confinés. Ça ne fait pas de sens pour les enseignant(e)s. Pour mes soeurs.

Et si tout ça devient des incubateurs à virus?

Ce qui fait vraiment peur, c'est qu'en France, où on a aussi choisi de déconfiner, avec une moitié de classe le matin et une autre moitié l'après-midi, on y est allé en présentant le rapport de proposition de déconfinement allemand. Pas parce qu'il était particulièrement bon. Parce qu'il reflétait la décision qu'on voulait prendre. Le rapport français déconseillait vivement le retour en classe.

On ajustait le rapport à ce qu'on avait décidé!

"Contain your impatience" disait Boris Johnson avant-hier.

I wish.

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Aux États-Unis, le cirque est de plus en plus grotesque. Pendant que les adultes se pointent au micro partout dans le monde pour parler à leur peuple, on a un président qui, hier, a pris le temps de gazouiller un paquet de plaintes sur les médias, qui ne jouent pas unanimement la musique que le chef d'orchestre leur commande. Mais voilà, l'info, ça ne se commande pas. Et on ne le voit pas comme un chef. On le voit comme quelqu'un qui se soucie de lui et de l'économie. Et de rien d'autres.

Hier, il a fait annuler le point de presse de fin d'après-midi. Principalement parce qu'il trouve futile de faire des points de presse face à des journalistes qu'il juge mal intentionnés, malhonnêtes et martèle continuellement, pour que l'idée fasse son chemin dans les têtes folles de son pays, que les médias sont l'ennemi du peuple. Cet homme est un Danger avec un grand D.

Si l'enfant le président avait un peu lu dans sa vie, il aurait compris qu'il faille utiliser une autre stratégie que celle de TOUS les dictateurs de l'Histoire de la planète terre: Blâmer les médias, en prendre le parfait contrôle. C'est la première étape d'une bonne autocratie.

Comme il y a quand même quelques adultes autour du triste Prez Trump, le point de presse, après avoir été annulé, a été reconduit à la même heure que prévue. En fait, c'était beaucoup plus compliqué que ça. Comme quand on demande à un enfant de 9 ans d'organiser tout seul des retrouvailles familiales.

En quelques 17 heures, on a tout dit et son contraire.

On a d'abord annoncé, dimanche soir, que comme d'habitude, vers 17h00, on tiendrait le point de presse habituel.
Mais le lundi matin, on a annulé sans donner de raisons. Toutefois, Trump a ensuite roté quelques gazouillis sur les "injustices des médias" à son égard, sur la futilité des points de presse, sur l'ennemi du peuple (qui ne serait pas lui), et sur l'idiotie des journalistes. Donnant, à sa manière, une idée que "bouder" pouvait franchement être à la base de la décision.
On a ensuite dit que vers 16h, les journalistes pourraient poser des question devant le bureau oval, où Trump se serait entretenu avec les adultes bonzes de la Covid-19, aux États-Unis.

Mais ça ne s'arrêtait pas là. On annonçait ensuite que Trump s'adresserait à la nation, afin de parler de possibilités de déconfinement, et d'opportunités d'ouvrir les affaires États-Unis à nouveau.
Presque tout de suite après, on disait que finalement, il y aurait point de presse, à 17h, au Rose Garden. L'équipe spécialisée sur le coronavirus n'y serait pas. Simplement le président et quelques valets de pisse, bien choisis pour décorer la latrine.

Ce désordre fait suite aux déclarations troublantes de vendredi où Trump a évoqué l'injection et l'absorption de désinfectant comme l'eau de javel afin de neutraliser la Covid-19. Propos qui ont forcé tous les spécialistes à désavouer vivement toute initiatives en ce sens. Trump a ensuite menti, prétendant qu'il voulait se moquer des Fake News en en créant une. Personne ne l'a cru. D'autant plus qu'il a ensuite changé sa version en disant qu'il avait dirigé ses propos comme une question à un scientifique. Avant de dire à nouveau qu'il n'avait voulu qu'être sarcastique.

On surveillait donc la prochaine balloune du président pop gum avec anticipation, hier.

Il a jasé de ses têtes à têtes avec les gens de CBS, Walmart et autres gen$ d'affaire$.

Moins de ses têtes à têtes avec les gens de la santé.

Il n'a pas encore compris que si on peut parler de santé financière, c'est que le premier mot et nettement plus important que le second. En tout temps.

Pauvre, enfant.

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)