Les trente glorieuses désignent une période, en France, de forte croissance économique et d'amélioration des conditions de vie, pas juste en France, mais pour la plupart des pays membres de l'OCDE depuis l'après guerre, c'est-à-dire entre 1945 et 1975. Ce n'est qu'en 1979 qu'on qualifiera cette période comme telle.
En 1968, la prospérité reste inégalée, pourtant, les clivages sociaux et économiques, les déséquilibres mondiaux sont de plus en plus nombreux. Des indices de détérioration sociale, en France, se pointent. Le chômage est en fulgurante montée, ils sont 500 000 chômeurs. Surtout des jeunes. Le gouvernement crééra l'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE) afin de tenter de solutionner la situation. Depuis 1963, on a pris conscience des problèmes dans le secteur minier. La crise sera fatale pour le secteur. Un nombre important de grèves se déploient entre 1966 et 1967. 2 millions de travailleurs sont payés au salaire minimum interprofessionnel garanti. Ils sentent que la prospérité collective ne les inclus pas. Les ouvriers d'usine, les femmes, les travailleurs immigrés. Les salaires commencent même à baisser. Le syndicats sont sur la défensive et s'opposent aux ordonnances de 1967 sur la sécurité nationale.
À Nanterre, tout près de l'Université, des bidonvilles sont bien visibles et les étudiants de Nanterre y voient leur avenir. Dans les milieux scolaires, on manque de tout et le gouvernement parle de ramener une sélection scolaire ce qui suggère un élitisme mal bienvenu.
Sur la plan politique, on vit une 10ème année de règne de Charles De Gaulle et il est usé. Pompidou attend dans son ombre. Un espace se créé pour de nouveaux mouvements de gauche comme les maoistes, les trotkistes, les prochinois. La politisation devient large et confuse. Naïve et utopique. On dénonce l'impérialisme Étatsunien au Vietnam et la guerre froide fait naître des idées anti nucléaires. L'exode rural est total. La naissance de la société des loisirs, du spectacle et des médias de masse est un choc important en l'espace d'une seule génération. La BD, les magazines, la musique de Hallyday, des Beatles, des Stones, la soudaine liberté sexuelle sont des réèls bouleversement pour la génération au pouvoir, beaucoup plus conservatrice. Le vacuum devient une dynamique de groupe. La génération précédente tarde à comprendre tout le malaise.
9 étudiants sur 10 sont encore issus de la bourgeoisie et les lycées et établissements scolaires ne sont pas mixtes, ce qu'on réclame très fort.
Le 2 mai 1968, une journée anti-impérialiste est organisée à l'université de Nanterre ce qui cause l'interruption des cours. La fermeture administrative est forcée par le doyen. Le lendemain, ce qu'on appelle désormais mai 1968, débute.
Daniel Cohn-Bendit est l'un des plus importants leaders de la contestation qui se veut antiautoritaire, libertaire, très critique vis-à-vis de la société de consommation et de l'impérialisme. On exige aussi simplement l'accès des garçons aux pavillons résidentiels des filles. Ce qui paraît léger, mais qui est majeur dans les simples relations humaines.
Au même moment dans le monde, en Allemagne, en Italie, aux États-Unis, au Japon, au Mexique, au Brésil , mais surtout en Tchécoslovaquie, des mouvements de contestation du pouvoir en place du même genre ont aussi lieux.
Une sociabilité autonome de la jeunesse, les problèmes structurels apportés par la démocratisation des universités et le rejet de la guerre du Vietnam parait être une cause commune mondialement.
Mais dès le 13 mai, le pays est paralysé. Les grèves étudiantes sont rejointes par d'autres grèves d'autres milieux ce qui place la France en panne complète. Ce sera la grève la plus importante du 20ème siècle.
La création des graffitis devient ludiques et brillante.
"Il est interdit d'interdire", "Soyez réalistes, demandez l'impossible!", "Cours camarade, le vieux monde est derrière toi", "Sous les pavés, la plage!", Jouissez sans entraves!", "La vie est ailleurs", Élections: pièges à cons".
On est forcé à des accords le 27 mai, mais De Gaulle, si dépassé par tout ça, se retire de son poste. Pompidou sera élu pour le remplacer. Un conservateur, drôle d'ironie pour le mouvement.
Comme tout mouvement social important, les interprétations divergent sur la nature et les causes tout comme sur son héritage.
Certains y on vu le début des réformes sociales qui auront lieues dans les années 70.
D'autres n'y auront vu qu'une génération qui dit à l'autre:
"Hey! on est là nous aussi!"
Ça se lançait dans les rues de France aujourd'hui, il y a 50 ans.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)