"Je vais te le dire moi, ce qui est mâle et ce qui est femelle! :Windows et MacIntosh..." me disait D.D. lors de notre soirée de Super Bowl. Dwaley Domino est une génie de l'informatique. Verre de rouge en main, elle se lançait dans une grisée analogie sociologique.
"...Windows n'est pas intuitif, contreintuitif parfois, et c'est si mâle d'acheter un PC et de perdre une fortune de temps à apprendre des commandes futiles ou à lire des milliers de boîtes de dialogue chaque fois que tu veux le moindre changement à ton système. Les hommes sont aussi plein de vices cachés et c'est vulnérable de l'intérieur. Les femmes recherchent l'efficacité. l'élégance. Le Mac les laisse s'intégrer dans leur univers digital comme elles le souhaitent, sans encombrer leur réserve de mémoire. Je pense que si autant de femmes ont mis tant de temps à s'intéresser aux ordinateurs, c'est que les PC ont été trop brain-dead, trop longtemps. Trop mâle. trop plein de bobos. Quand les Mac sont nés, ils ont aussitôt plu aux femmes comme moi. Je m'y suis tout de suite reconnue dans le chic, le raffinement et le soigné, ce que Windows/les hommes ne sont pas spontanément vraiment..."
Cette conversation avait débuté parce que je lui parlais de ces annonces de voitures qui pullulent ces temps-ci et qui ont presque toute le même concept. On prend "des-gens-ordinaires-qui-ne-sont-pas- des-comédiens" et on les traite comme des enfants en leur faisant faire des niaiseries. On leur montre un film et on les distrait avec des lutteurs qui défoncent les murs pour leur faire comprendre que texter au volant c'est distrayant. On leur met des fils compliqués pour leur faire dire que la technologie bluetooth de x char est plus facile à comprendre. On leur fait deviner quelle voiture est gnagnagna pour après leur dire que, ben non! c'est l'image du char de petit vieux qu'on essaie de changer! Et les "surtout-pas-des-comédiens" tombent de leur chaise, ont des frissons, parlent de coutures (!?!) dans la voiture et de panache....
"Je ne me reconnais tellement pas dans ces gens, je les trouve ridicules, je les regarde avec un large sourire comme on regarde, un peu ébahi, des animaux au zoo. Tu sais DeeDee quand tu me demandais c'était quoi que je qualifiais de "ma différence" quand je parlais de Bowie l'autre tantôt sur mon blogue. C'est ça. Je suis incapable de comprendre la construction de ces gens qui sont pleins de frissons devant une voiture, ou encore séduit par le mot "sécurité", alors que des voitures non-sécuritaires seraient aussi criminelles que des avions sans garantie de plus de 15 minutes de vol avant d'exploser. Je suis à des millénaires de correspondre à cette définition du mâle qu'il est difficile de ne pas trouver un peu nulle."
"Jones, parce que tu m'appelle DeeDee, tout le monde m'appelle DeeDee maintenant! Je vais t'appeler moi, D.Férent!" et D.D. s'est esclafée, se trouvant drôle. C'est très jolie une haïtienne qui rigole. Les dents sont toujours scintillantes dans un visage sombre mais rayonnant de joie. Fameuse dichotomie.
Plus j'y pense, plus je trouve qu'il n'y a rien de plus beau au monde qu'un sourire haïtien. Voilà un pays qui a peu de raison de sourire depuis sa création. Quand on les voit sourire, on comprend que c'est ce qui tient le pays à bout de bras.
Quoi? le Super Bowl? ah! on ne l'écoute plus depuis les années 80. Du moins, plus aussi attentivement. Depuis Jim Plunkett et Joe Montana et Jerry Rice. Depuis que les shows durent plus de 4 heures et qu'ils sont envahis par beaucoup plus que du football. Noyé par l'argent. De la musique, des publicités outrageusement coûteuses, de la prostitution à outrance, les cheerleaders n'ont presque plus l'air vulgaire dans ce grand cirque odieux. Pour deux heures de jeux de football, on a entre 4 et 5 heures de melasse et de glaise. Le Super Bowl a 50 ans et vieillit mal. On ne parle plus de football, mais du meilleur spectacle de la mi-temps ever. J'ai même entendu un animateur de radio gager sur...la première chanson jouée par Coldplay à la mi-temps...pas sur l'issue du match, sur la crème fouettée. Aujourd'hui on vous inondera de stats financières et non sportives, regardez bien.
On se réunit encore entre amis pour l'occasion parce que ça coïncide toujours autour de ma fête et ça nous donne un triple prétexte pour célébrer. Les amis, la fête du Jones, le Super Bowl. Cette année, chez Bliss Fiesta et Rudy Policy, on s'était promis de ne pas insister sur mon anniversaire puisque on est de plus en plus nombreux, avec de plus en plus d'enfants, et que l'évènement ce n'est pas moi, c'est la gang, ensemble. Et le football.
"Hey Jones! t'as vu K. à l'émission L'Amour Est Dans Le Pré?. C'est cette semaine le french dans l'spa! ils l'ont montrée à la fin dans les images à venir cette semaine"
On a une amie qui est candidate à l'émission de V. Assez amie pour que l'on sache qu'elle frenche dans l'spa à un certain moment, mais pas assez amie pour que l'on ait su qu'elle participait à cette émission de télé-réalité du jeudi tournée en septembre dernier. On ne connait pas l'issue non plus de ce qui va se passer avec son fermier. Sinon le momentané french.
Cette émission me fascine, je l'ai souvent dit, parce que, comme au football, pour faire tenir une ferme, il faut que l'amoureuse soit aussi une coéquipière. Il faut vraiment que tout le monde travaille du même côté pour que ça tienne. Je trouve humblement que l'amour c'est ça aussi. Être une équipe. Bien qu'on ne soit ni 52, ni sur une ferme, il faut franchement que l'on pousse tous du même côté pour que le tout tienne. Comme une unité. À deux. Ma partenaire est un trésor. Et la semaine que nous venons de passer ensemble a été d'une intensité rare. Avec son lot d'inquiétudes pour la plus jeune, puis pire encore avec le plus vieux dans un bête accident sportif qui nous as traîné d'hôpital en angoisse d'opération et de questionnement sur les vis dans le corps humain en plus des multiples ajustement et des luttes intestines avec la société afin d'y intégrer un jeune homme, une main en moins, pour trois semaines.
Une semaine horriblement sombre.
Je regardais ma gang le soir du Super Bowl 50 chez Bliss & Rudy et me félicitais par en dedans pour être passé au travers de ma semaine. Ce fût toute une tempête à se faire gérer de l'intérieur. J'ai battu le moulin à vent qui battait dans ma poitrine incessamment. La belle, noyée dans la période REER à la banque, est toute en sourire et en rires (comme toujours). Monkee traîne son plâtre de la main droite et semble assez amoureux de sa "baby girl" de blonde et vice-versa. Punkee, sortie de ses examens, est tout simplement formidable.
Y a des semaines de chats et y a des semaines de chien. On se trouve à la fin d'une sale semaine de chien.
Derrière, You make me feel, like I'm alive again que j'entendais (dans ma tête aussi de toute manière).
Devant, on me chantait "bonne fête"derrière un beau gâteau au choco. On a trahi la promesse de discrétion.
"Vous étiez supposé garder cela sous silence bande de Tweedle*, vous m'avez déjà fêté sur Facebook" que j'ai dit.
On a ri.
À partir de l'an prochain, le Canada aura accès aux publicités des États-Unis pendant le Super Bowl.
Ça excite certains qui y voit ça comme du progrès.
Comme la vente de Ro-Na à Lowe's.
On a le progrès qu'on se mérite.
Super Jones 44 était écrit sur le gâteau
Dee Férent a 44 ans.
Je ne sais pas de quoi j'aurai l'air à 50.
J'ai un sacré bon entourage.
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Sur Windows.
*En hommage à un animateur de camp de notre jeunesse qui avait le nom de famille le plus cool de la planète.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)