Les jeudis soirs, c'est soir de buffet. Comme notre système de voirie passe le vendredi matin, tôt. La plupart des gens sortent leurs sacs de vidanges, leurs poubelles et les apporte sur le bord du trottoir. Nos sacs sont régulièrement éventrés quand on y glisse un sac de brocolis pourri, un reste de poulet ou encore quelques denrées qu'on aurait mieux fait de composter. L'autre fois, je savais que notre sac, trop plein de denrées alimentaires attirerait le pif de la bestiole et j'ai aspergé le sac au grand complet d'anti-moustique "Raid". Je crois que la cannette était éventée et le lendemain matin, on avait tout de même pratiqué une césarienne sur le sac.
J'ai croisé bébé moufette tout simplement sous ma voiture dans mon propre stationnement une nuit. Quand on est arrivé face-à-face, bébé-mouffette a été surprise et m'a lancé son jus d'un "pshht" qui atteint le bas des marches de chez moi. Étrangement, ça ne sentait absolument rien. Alors que maman, je la sens très très bien. Elle pue le tabarnak. Dans le cabanon l'autre tantôt l'odeur surclassait celle du chlore. Il était clair qu'elle avait ou bien élu domicile sous la cabanon, ou shooté son "jus" sur une autre bestiole qui y logeait. On a beaucoup de chat errant. On a nous-même une chatte de 18 ans. On a de crapauds de terre. On a de nombreuses souris/mulot. On a eu des marmottes.
On a aussi des ratons-laveurs.
Il y a deux ans, ma fille avait 9 ans. Nous étions dans cette vague estivale où chaque semaine annonçait un nouvel enfant noyé dans des piscines non surveillées. Je bossais sur une traduction, l'amoureuse faisait d'autre chose deux étages plus haut et Punkee était dehors autour de la piscine, toute seule. (une piscine fermée d'une clôture ne vous inquiétez pas)
Soudainement elle pousse un cri de parfaite horreur. Le genre de cri que l'on pousse quand on se coupe gravement, que le sang pisse partout et que c'est trop pour une jeune imagination. Moi, c'est en tout cas ce que j'ai pensé, je l'imaginais en train de se vider de son sang.
"PAPA! PAPA! MAPA! PAMAN!"
Elle a hurlé si puissamment de ses petits poumons roses que les deux voisins de chaque côté sont aussi sortis en trombe sur leur terrain derrière. L'amoureuse et moi on est entré en collision en arrivant en même temps à ses côtés. Punkee tremblait comme une feuille en pointant au fond du terrain.
"UN OURS! PAPA! C'EST UN OURS!"
Non. C'était un raton-laveur. Un ostie de gros raton-laveur. Une maman raton-laveur, très enceinte (deux mots importants ici) qui se cherchait un endroit pour accoucher. Elle gossait le bas de notre porte de cabanon (encore recroquevillé-voir photo) afin d'y entrer et avoir la paix pour mettre bas. Sans succès, et plus ou moins agacée par les cris de ma fille, elle a fait demi-tour de toute sa rondeur et est tranquillement parti au rythme de la mascotte d'A&W, vers le terrain arrière.
Il est là le problème. Cette partie arrière, relativement boisée, offre un paradis dans le 450 pour ses bebittes qui obtiennent les bénéfices de la ville et la tranquillité et parfaite possibilité d'autonomie des boisés. Notre piscine creusée est aussi un formidable abreuvoir en cas d'assèchement de la gorge.
Notre coin est un zoo. À l'approche de l'hiver, les bestioles s'activent et se cherchent des trous. Près du BBQ, une plaque de tôle, cachant le dessous de la verrière avait récemment été soigneusement déplacée. Je l'ai replacée et fait tenir d'une brique, Les deux photos placées ici vous montrent comment "whatever it is" s'en est pris pour se sortir du pétrin. Elle a crochi une tôle plus loin et a creusé sa sortie à l'autre extrémité en tordant promptement ce qui cloisonne le bas de ma verrière.
La pute.
La guerre était déclarée. J'ai donc acheté du bêtement nommé "fiche-moi le camp" (qui fait même rire ceux qui le vendent) et j'ai appliqué de ce répulsif là où je trouvais que ses bêtes devraient ne plus aller. Ces bêtes ont peut-être ri aussi du produit dit fiche-moi le camp, mais ça a fonctionné un peu quand même car en soirée, ces bêtes étaient toutes désorientées. Je me sentais arrogant, agressif et hostile, il était donc naturel que je porte mon gilet des Bruins de Boston. Je voulais leur présenter un ours pour leur faire peur si elles se montraient la face.
Mais j'oubliais trois choses:
1-Le gilet des Bruins offre surtout et avant-tout un "B" sur le devant, pas un ours.
2-De toute façon un bruin c'est pas un ours, c'est un ourson et il est discret, sur les épaules et relativement caché.
3- Et en grillant du BBQ ce soir-là, j'excitais leur odorat davantage.
Désorientés et errants un peu partout, même DANS la verrière chez nous, deux, trois, QUATRE, CINQ ratons laveurs. Formats moyens. Probablement les bébés d'il y a deux ans devenus "grands". C'est qu'ils sont grosses et rondes ces bêtes. Trois fois ma petite chatte grand-mère qui elle, doit confondre ET les moufettes (car elle en a les couleurs noire et blanche) ET les ratons (Puisqu'elle est tachée avec un genre de masque noir autour des yeux, tel un raton).
Ces ratons erraient partout autour de moi, sans l'ombre d'un souci pour ma personne et le pif fort agité. Écoeurés par mon produit et à la fois stimulés par mon BBQ. Confus.
Je me suis mis à leur parler très fort pour les faire remarquer ma présence je leur ai dit plein de choses désagréables:
"MAXIME BERNIER! ANNE-MARIE LOSIQUE! LE PÉAGE DU PONT CHAMPLAIN!COMPTEURS D'HYDRO! FACTURE D'HYDRO!"
C'est peureux comme tout ces ratons et très rapidement ils ont pris la poudre d'escampette vers le boisé loin derrière, l'un d'eux ne négligeant pas de laver ses mains soigneusement dans la piscine avant de partir. Pourtant c'est moi qui tremblais. J'ai entendu un chat qui se chicanait (avec les ratons j'imagine) qui crachait et tout. J'ai vérifié si notre chatte était bien dans la maison, oui, ce n'était donc pas elle.
J'ai été voir vers le boisé pour faire bonne mesure. Il y avait bien là un chat étendu sur le côté dans le bois. J'ai tout de suite compris qu'il était mort. J'étais troublé.
Puis, le con, il a bougé et s'est reviré sur le côté pour mieux...dormir...
J'ai tellement fait un saut, l'ayant cru mort et le voyant soudainement s'agiter , que j'ai fait deux pas vers l'arrière en laissant échapper un petit cri de fillette et suis tombé dans la piscine...
C'est lourd en chien un gilet de la NHL mouillé. J'ai dù l'enlever pour sortir du creux.
So much pour le chasseur de ratons...
Après avoir ri de mon "fiche le camp" (qui fonctionne quand même).
ils ont dû se marrer de ma condition de chasseur détrempé.
Je leur réserve un chien de ma chienne.
(encore faudrait-il que j'ai un chien...)
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)