C'était il y a 5 ans.
Marie-Mireille Des Quatres Saisons en était à sa troisième sortie avec Charles Belvédère que ses amis proches appellaient Chucky B.
MMDQ essayait de perdre quelques livres. Pas qu'elle eut été grosse, mais un peu comme toute les filles, elles tentait de rendre certaines sections de son 5 pieds 6 un peu plus appétissantes pour l'oeil mâle. Pour elle-même surtout. Elle faisait donc attention à ce qu'elle mangeait et s'était soumise à une diète d'amandes, de yogourts, de piments, de radis, de bananes et de salades mélangeant tout ça. Elle avait eu une première "date" avec Chucky B au cinéma et c'est lui qui avait pris les devants pour les deux autres. Ils apprenaient à se connaître et n'avaient pas encore osé s'embrasser. Lentement, ils se courtisaient à l'ancienne. Sans s'être amusés de la graine, bedaine contre bedaine un soir de semaine.
Ce jour-là, Chucky B alla chercher MMDQ chez elle au volant de sa Mustang avant de se rendre au restaurant Cookookechoo de Sainte-Hestin. Sur place, ils ont mangé des aliments que Marie-Mireille ne s'était pas permis de manger depuis des années: du junk food. Elle s'était même permise deux bières. Elle voulait lui plaire et elle se permettrait en cette troisième sortie, cette première entorse à son régime. Plus tard en soirée, ils s'étaient promené dans le secteur et s'étaient acheté chacun une paire de souliers. Le test des achats en couple était passé avec succès. Ils étaient tous deux satisfaits de leurs achats mutuels.
MMDQ sentit soudain les effets d'une digestion révoltée contre le choix alimentaire ultérieur, qui ne suivait en rien l'entente du contrat diététique. Mal à l'aise, elle sentit qu'elle allait bientôt être incapable de freiner un pet.
"Chucky...je me sens pas bien...j'ai mal au ventre...faudrait que je rentre à la maison. Élégament et très subtilement, elle réussit à faire remonter la grogne digestive et avait laissé échapper un rot qu'elle avait dissimulé dans un éternuement. Mais le mal persistait.
"Ça va? tu...tu tousses drôle?" avait dit Chucky B.
Elle l'avait rassuré tout en se disant que le baiser sur la bouche ne serait finalement pas prévu pour ce soir non plus. Chucky lui tenait la main tout en conduisant, par sympathie et par souci pour son amie.
"Tu crois qu'on devrait aller à l'hôpital?" lui avait-il demandé avec bienveillance.
Non ça va, je ne fais que me concentrer pour ne pas pêter...
"Non ça va, merci, essaie d'aller un peu plus vite, svp, Chucky!"
Elle ne l'avait jamais appelé par son surnom avant ce jour-là et cette proximité répétéé lui paraissait soudainement comme une effronterie supplémentaire. Chucky en revanche, se senti flatté de savoir qu'elle était prète à se rapprocher.
Comment dire à celui qui vous plait et à qui vous voulez plaire, que la douleur insoutenable qui vous tenaille est un pet en suspension? Vous pouvez ou bien lui dire ou le cannoner de votre anus.
MMDQ n'en pouvait plus, après s'être tortillée à maintes reprises, allant même jusqu'à mettre ses deux mains sur le coffre à gants, elle ne pût finalement plus controler son sphincter et se libéra de sa misère dans un vent libérateur. À sa plus grande surprise, il n'y eut pas de bruit informe annonciateur, elle pouvait donc continuer à masquer....Oh...oh...OH QUE NOn!
Un nuage...une émanation...un parfum putréfactoire..un gaz toxique...pas le type d'odeur qui vous fait dire "est-ce que je sens quelque chose?" mais plutôt une odeur qui vous ferait dire "c'est le cadavre de qui qui pourri dans ton coffre de voiture suivi de suis-je en enfer en ce moment?"
OUVRE LES FENÊTRES! a hurlé Marie-Mireille comme si elle était dans un film d'horreur (elle l'était dans son coeur/corps).
"POURQUOI? QU'ES-CE QUI SE PASSE?" rétorqua Chucky B, maintenant paniqué lui aussi.
Puis soudain, était-ce l'horreur, la surprise, la stupéfaction, la toxicité, peu importe! de l'eau s'accumulait dans le bas des yeux de Chucky B..."Oh mon Dieu, dit-il, OH MON DIEU...JE LE GOÛTE!" a-t-il plaidé.
MMDQ était en psychose OUVRE LES FENÊTRES!!!!!!!!
Paniqué, Chucky B n'y arrivait pas, il ne faisait que partir les essuie-glaces. Puis il délivra tout le monde en baissant toutes les fenêtres de sa voiture.
Après le chaos qui avait donné l'impression ou bien que Chucky B kidnappait Marie-Mireille ou bien qu'une force surnaturelle les attaquait, le reste du trajet se fît en silence, MMDQ les yeux vides et humides à son tour comme un victime de grave accident de voiture.
MMDQ était contente d'être encore en vie mais en quelque sorte, se souhaitait en ce moment, morte.
Elle avait maintenant besoin d'exploser aux toilettes. Et vite. Chucky B n'avait pas encore arrêté sa voiture que MMDQ était en course, comme poursuivi par la police, vers sa maison après avoir dit "Merci pour la soiréedésoléepourlepet".
Après avoir défoncé la porte ainsi que celle de la toilette pour mieux atterir sur son bol et faire tous les sons interdits publiquement et qu'AUCUN ÊTRE HUMAIN ne devrait jamais entendre, MMDQ se senti enfin soulagée...
...puis...
La
voix
de Chucky B
de l'autre côté
de la porte
de la toilette...
"Marie...t'avais laissé tes souliers dans mon char, je...je les mets où?"
Retrouvant sa voix de jeune fille dans l'Exorciste elle hurla: "DÉBARRASSE!"
"o.k. o.k....désolé...ça...ça va?"
Pwet! Spruiiiiiiit! Spouf! Plouc! Bruits que même Dieu ne devrait jamais entendre.
"Ca va Chucky...ça va, laisse-les près de la porte...je vais t'appeler plus tard ça te va?"
"O.k....o.k....t'es certaine que..."
"OUI!"
Elle l'aimait bien mais avait-il besoin d'un dessin?
Pensant l'avoir vu pour la dernière fois, elle se surprit à reçevoir une nouvelle invitation de Chucky B, 48 heures après qu'il eût goûté son pet dans sa mustang. Et à l'épouser trois ans plus tard.
Avant de lui-même laisser pour la postérité le plus puissant coup de klaxon anal de l'hémisphère Nord et d'en rire comme un gorille.
Ils en étaient rendus là dans leur relation.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)