J'avais été à l'épicerie la veille. Des choux de Bruxelles, de la litière pour la toutoune, du jus.
Pas besoin de sac.
Besoin du portefeuille par exemple. M'en suis servi pour payer mais depuis...plus rien. le noir total.
Je devais prendre la voiture au matin pour aller chercher ma fille qui avait couché chez une amie et là, la panique.
OÙ SE TROUVE MON PORTEFEUILLE?
Quand ce type de choses arrivent, je capote.
Je suis un homme plutôt organisé. Je ne perds jamais rien.
J'égare.
Momentanément mais ne perds jamais.
Mais là j'avais fais tout les racoins de la maison, là où je plaçais mon portefeuille à l'occasion. Rien, rien rien le portefeuille n'était nulle part.
Après deux heures de recherches intenses j'ai été cherché ma fille quand même il était presque midi. La mère de son amie a bien voulu me montrer leur nouveau patio et faire un peu de social mais, moi qui suis d'emblée aussi intéressé aux constructions que Claude Poirier est intéressé au vocabulaire, je peinais à démontrer de l'intérêt. J'avais de plus la tête parfaitement ailleurs. À Panick City.
"Tu vois le toit..." m'a dit la chouette maman.
"Oui...C'est...c'est fait en solaire on dirait..." wut, Jones?
"Ça a été dur à poser mais là on est contents"
"C'est du... quoi hein? le matériel?..."
fallait bien que je feigne l'intérêt un peu
"Je ne sais pas du..."
"ouin du...du..."
"Voyons du..."
"Le mot me reviens pas moi non plus"
La vérité c'est que je m'en calissais sévèrement je pensais à mon portefeuille. On quittait la veille pour Québec pour 7 jours, je conduirais sans permis? faudrait que je fasse annuler toutes mes cartes? j'avais 3 des 4 cartes d'assurance-maladie de la famille, la belle restait à Montréal, je n'aurais pas d'argent de la semaine? mes cartes d'affaires étaient dedans avec mes coordonnées téléphoniques, c'était une bonne nouvelle si on m'appellait pas parce que le portefeuille était simplement égaré ou c'était une mauvaise nouvelle parce qu'on s'appliquait à dépenser sur ma carte visa?
"Quoi?" M'a dit la mère de la petite amie à ma fille.
"hein?"
"Tu viens de dire "Puisque je n'ai pas pris de sac" excuse-moi mais de quoi tu parles?" m'a t-elle dit.
J'avais dû lui confesser mon angoisse du moment sans m'en rendre compte.
Sympathisante, elle m'a laissé filer à l'épicerie où on a confirmé que je ne l'avais pas oublié là, la veille.
"J'ai pas pris de sac, peut-être ai-je laissé mon torfepeuille hier vers 20h00..."
Crachant mes mots tout croches je revenais avec un grand sens de total desarroi vers ma voiture. J'avais regardé partout...
...ben oui.
Probablement que la veille j'ai mis mon portefeuille sur le banc du passager, probablement que j'ai pris un virage un peu vite, probablement que le portefeuille est tombé entre la porte du passager et le siège.
C'est bien là que je l'ai trouvé.
Mais j'avais eu le temps d'angoisser très sérieusement et sur un gros deux heures. J'avais même appellé la belle à la banque pour lui dire de bloquer les cartes pour mieux la rappeller dans la minute suivante pour me dédire, honteusement.
Angoisser comme ça, ça n'épuise pas, ça assomme. J'étais complètement crevé vers 14h00. Comme je ne suis pas raisonnable j'ai travaillé comme un fou jusqu'en soirée. J'ai piraté des passeports photos de Disney, j'ai supervisé la piscine que ma fille exploitait avec une nouvelle amie, bref j'ai pas arrêté une seconde comme j'aurais dû le faire.
Quand est venu le temps de sortir les vidanges en soirée j'étais dans une zone mentale que seuls les zombies comprennent. J'ai voulu sortir le caisson de recyclage et je l'ai soulevé. J'ai perdu l'équilibre et je me suis très sérieusement planté dans le garage. Le genou ammortissant tout le choc de mon poids + le caisson de recyclage au grand complet. Me soulevant de sous le caisson, j'étais déçu d'être à jeun. C'est le type de choses qui m'arrivent quand je suis rond comme un ballon de cognac, mais j'étais à jeun, tabarnak!
(C'était pour la rime).
Je n'arrive même pas à reconstituer la scène. Ai-je trébuché dans le vélo de ma fille ou dans le tuyau de l'arrosoir? Peu importe j'ai planté solide. Mon genou était plus-que-laid.
Ce genou gauche était si ensanglanté que les pansements ne suiffisaient plus. Comme toute la maisonnée dormait, j'ai tenté de le soigner silencieusement en me faisant un large pansement de fortune.
Quand mon fils s'est levé le premier le lendemain, il a trouvé la débarbouillette ensanglanté dans la cuisine et des pansements tout aussi "bloody", il a pris peur, il est remonté jusqu'à la chambre en vitesse. Comme mon pansement était aussi nul que ma chute de la veille j'avais saigné abondemment dans les draps blancs. La belle se réveillant au même moment que fiston entrait dans la chambre elle a hurlé.
Mon fils voyant ce sang et me voyant endormi(mort à ses yeux) a hurlé lui aussi.
Tout le monde a hurlé et je suis tombé du lit tellement j'ai sursauté me faisant maintenant mal au coccyx.
Ce genre de 24 heures.
Gimme a fuckin' break.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)