J'ai déjà écrit mes impressions sur la musique en général.
(bon, ça va j'ai triché j'ai rajouté un lien plus récent pour Rihanna et Shakira...)
Rarement n'est-ce plus vrai que quand j'écoute Ladytron.
Ce groupe a tout pour m'attirer.
Tout d'abord il tire son nom d'une chanson d'un groupe qui m'est cher.
Puis il présente deux femmes délicieuses pour l'oeil.
En plus de créer de la mélodie qui m'accroche défénitivement.
Pourtant je l'ai déjà déclaré, je suis davantage un appréciateur de musique comprenant des guitares comme soutien.
Mais avec Ladytron c'est différent.
Beyoncé ne m'inspire qu'une seule chose: le sexe. Je n'ai surtout pas besoin de son pour avoir envie de jambon.
Suzanne Vega m'inspire l'immortalité musicale. Dans mon oreille anytime, l'oeil pourrait s'en passer. Le désir serait déjà plus pur.
Ladytron combine parfaitement les deux. La musique qui durera et les tensions sexuelles.
Je suis amoureux d'Helen Marnie dont les traits du visage me rappellent un amour de 1988. Je suis également amoureux de Mira Aroyo qui a un peu des airs de Muriel Moreno et dont l'accent bulgare me chavire complètement. Les deux femmes possèdent aussi un critère qui m'est inconsciemment touchant, une quantié phénoménale de cils.
De plus elles ne sourient jamais ou si peu. Elles ont ce côté froid, nordique, qui me plaît tant. J'aime le froid, c'est plaisant de fondre ou de faire fondre. Ça implique forcément des chaleurs.
Ladytron c'est les nations unies.
Helen Marnie est écossaise même si je la croyais française (pour l'insistance de la coupe de cheveux se raprochant de celle de Louise Brooks-Duh! Brooks était Étatsunienne!). Mira Aroyo est bulgare. Reuben Wu est anglais mais a un prénom allemand, un nom de famille et des traits asiatiques et finalement Daniel Hunt est aussi anglais, de Liverpool, malgré une tête de russe avec une coupe de cheveux nulle à chier et une moustache de style 1976.
Fétichiste de l'accent, je les adore forcément!
Étrangement, depuis la découverte de leur premier effort en 2001, un film de science-fiction/d'anticipation s'est dessiné dans mon imaginaire à l'écoute de leur musique. Le band a de plus, avec High Rise, un titre qui est aussi un des meilleurs titres de JG Ballard, un maitre (et un autre favori à moi) de l'anticipation.
Peut-être inspiré par leurs visages de glace j'ai toujours cette idée d'une société où montrer ses émotions seraient réprimé. Une communauté secrète de dissidents se serait créée pour lutter contre les contrôleurs d'émotions au pouvoir. L'éternel lutte entre gens au pouvoir et rebelles qui me fait toujours de l'oeil.
La scène d'ouverture s'est imposée mentalement en moi: un dissident qui serait mené à un interrogatoire menotté à bord d'une limousine ou d'une voiture "anticipatoire" aurait droit à une pause pipi. Le chauffeur, qui serait de mêche avec le dissident, tuerait l'escorte et faciliterait l'évasion du prisonnier tout en lui ordonnant de le mettre hors d'état de nuire lui-même d'une manière quelconque (bien sûr ceci lui serait fatal un peu plus loin dans le film quand sa traitrise sera vite éventée ou peut-être serait-il suicidaire d'emblée, je ne suis pas encore fixé).
Le prisonnier, maintenant libre, irait rejoindre cette communauté secrète dans un décor de béton et d'usine à l'abandon. Beaucoup de blanc et de gris, du brun 70's aussi. Surexposition cotôyant éclairage naturel comme la Tchécoslovaquie des années 70. (What the f... do I know about that?). Ou mieux ce décor. Leurs vidéos sont déjà très inspirants. (Hey Lynch! I got a storyboard for ya!)
C'est là que leurs chansons m'ont mené jusqu'à maintenant. Zeykma, Kletva, Oblatsi, Guma, Igratchki, Poliata, Planini; tous les noms seraient tirés des mots bulgares issus de leurs chansons. Je vois clairement les dissidents habillés d'une chienne blanche. Étrangement je vois les femmes habillées comme des personnage tirés de l'univers de Pokemon...
I know, I know...keep that day job, you horny punk.
Peu importe ce que vous en pensez, Ladytron est une lumière magique pour moi.
dimanche 31 juillet 2011
samedi 30 juillet 2011
Tergiversations Cheap
Je suis cheap.
Ou Juif (pejorative racist penalty here)
Je l'assume à 99%
Là n'est pas le problème. En tout cas pas pour moi. Il semblerait que pour bien des gens se soit un défaut.
J'ai dû apprendre avec le temps que faire des économies pouvait être perçu comme un "Je n'en valais pas la peine, c'est bien ça?"
Ce qui a fait la fortune de toute ma famille (et d'un certain Péladeau, entre autres) est particulièrement difficile à enregistrer comme un défaut de ma part.
Je suis pourtant quelqu'un de plus fier que le contraire. Mais être cheap n'a pour moi absolument rien de gênant. C'est si enraciné en moi que ça m'a pris deux/trois visionnement avant de complètement comprendre cette campagne de publicité d'une grande chaine de restauration-rapide où le repas était à 1,39$. Dans les publicités, une moitié de couple, un(e) ami(e), un(e) collègue de travail paie le diner à l'autre. L'autre le remercie, quand une pub télé, radio ou une affiche annonce le repas qu'ils sont en train de manger pour seulement 1,39$, celui ou celle qui a payé le lunch est soudainement fort mal à l'aise ou multiplie les cabrioles afin de détourner l'attention de l'autre pour ne pas qu'il/elle soit au courant du prix payé. Je ne comprenais sincèrement pas la réaction des gens au début.
La mésentente sur le "cheap" c'est sa définition en fait.
Être cheap pour moi c'est autre chose. C'est faire un coup bas, un geste de lâche. Être lâche dans une situation donnée. Ça, c'est beaucoup plus grave à mon avis. Réaliser une économie? Jamais je ne pourrai réèllement me convaincre que ce n'est pas plus intelligent que de payer quelque chose une fortune. Bon oui, il y a le concept de qualité qui entre en ligne de compte mais dans l'absolu, payer moins cher est toujours un bon pari.
Il y avait un court sketch à l'époque de Rock et Belles Oreilles qui disait tout sur le sujet pour moi. Il était à peine drôle car tout simplement le reflet de ce que j'avais toujours pensé. Il s'agit du deuxième ici mettant en vedette André Ducharme et Chantal Francke. Cette fierté de Ducharme qui lance les prix ne m'a jamais atteint. Même que toute ma vie j'ai toujours tiré ma fierté du contraire: "J'ai seulement payé ça xx dollars". Ma fierté venait de mon coup de génie dans l'économie pas dans la démonstration de mon pouvoir d'achat. Encore aujourd'hui quand l'amoureuse dit " heille ça vaut...heille ça valait...c'pas cher i' vallait..." je n'écoute plus et j'ai comme un texte qui sort tout seul de ma bouche et qui va comme suit:
"On s'en fout ce que ça vaut, c'est ce que c'est qui compte. La valeur c'est subjectif. Je vaux 10 millions et pourtant mon employeur ne me paie pas ainsi"
Je crois que les variations sur le cheap viennent des différentes interprétations du mot. Qui n'est pas français de toute façon. Suis-je radin? Pas du tout. Je sais me montrer généreux quand le moment s'y prête. Mais si j'ai eu un cadeau pour un ami à une fraction du prix et même si j'ai eu la chose gratuitement, je n'éprouverai aucune honte à vivre avec l'idée de lui donner. Tandis que pour l'amoureuse, si on a quelque chose gratuitement, qui ferait plaisir à autrui, elle ne sera pas capable de vivre avec l'idée que nous avons eu l'item gratuitement, elle insistera beaucoup pour que l'on dépense quelque chose.
Défaut de construction sur sa personne selon moi qui n'arrive pas à comprendre comment elle peut en arriver à penser ainsi.
Et vice-versa. Pour elle, c'est moi qui suis fabriqué tout à l'envers.
"T'aime l'hiver pis la neige aussi!" me dit-elle, agacée.
"Et je t'aime toi aussi, monchichi" lui réponds-je.
Pour pas faire cheap.
Ou peut-être est-ce plus cheap encore?
Je ne sais plus. Ce sont des codes qui m'échappent et qui m'ont toujours échappé.
Quelque fois cheap veut dire "pauvre". Je n'ai jamais discriminé au niveau de la pauvreté. Parce que je l'ai été peut-être. Être pauvre bien souvent ce n'est pas un choix. Bien souvent ce l'est aussi. À tous les niveaux ça m'est égal. Il y aura toujours plus pauvre que soi. Être pauvre n'est pas un défaut pour moi. Il n'y a que les pauvres en idées qui arriveraient au bout du compte à m'irriter.
Cheap peut aussi être utilisé pour dire "fragile" ou "mal fabriqué" en parlant d'un objet, d'une facade, d'une qualité de matière.
Je suis pas con. Je sais différencier un bas prix qui m'en donnera pas grand chose d'une réèlle économie. Je vise généralement entre les deux. Être en affaires je viserais toujours le prix entre les deux pour aller chercher le plus de clientèle possible pour mon produit. Il me semble que ça ne prenne pas la tête à Papineau pour avoir ceci comme stratégie.
Quoi?
Pourquoi je ne l'assume qu'à 99%
Par économie, pardi!
Je me garde 1% d'orgueil mal placé.
Ou Juif (pejorative racist penalty here)
Je l'assume à 99%
Là n'est pas le problème. En tout cas pas pour moi. Il semblerait que pour bien des gens se soit un défaut.
J'ai dû apprendre avec le temps que faire des économies pouvait être perçu comme un "Je n'en valais pas la peine, c'est bien ça?"
Ce qui a fait la fortune de toute ma famille (et d'un certain Péladeau, entre autres) est particulièrement difficile à enregistrer comme un défaut de ma part.
Je suis pourtant quelqu'un de plus fier que le contraire. Mais être cheap n'a pour moi absolument rien de gênant. C'est si enraciné en moi que ça m'a pris deux/trois visionnement avant de complètement comprendre cette campagne de publicité d'une grande chaine de restauration-rapide où le repas était à 1,39$. Dans les publicités, une moitié de couple, un(e) ami(e), un(e) collègue de travail paie le diner à l'autre. L'autre le remercie, quand une pub télé, radio ou une affiche annonce le repas qu'ils sont en train de manger pour seulement 1,39$, celui ou celle qui a payé le lunch est soudainement fort mal à l'aise ou multiplie les cabrioles afin de détourner l'attention de l'autre pour ne pas qu'il/elle soit au courant du prix payé. Je ne comprenais sincèrement pas la réaction des gens au début.
La mésentente sur le "cheap" c'est sa définition en fait.
Être cheap pour moi c'est autre chose. C'est faire un coup bas, un geste de lâche. Être lâche dans une situation donnée. Ça, c'est beaucoup plus grave à mon avis. Réaliser une économie? Jamais je ne pourrai réèllement me convaincre que ce n'est pas plus intelligent que de payer quelque chose une fortune. Bon oui, il y a le concept de qualité qui entre en ligne de compte mais dans l'absolu, payer moins cher est toujours un bon pari.
Il y avait un court sketch à l'époque de Rock et Belles Oreilles qui disait tout sur le sujet pour moi. Il était à peine drôle car tout simplement le reflet de ce que j'avais toujours pensé. Il s'agit du deuxième ici mettant en vedette André Ducharme et Chantal Francke. Cette fierté de Ducharme qui lance les prix ne m'a jamais atteint. Même que toute ma vie j'ai toujours tiré ma fierté du contraire: "J'ai seulement payé ça xx dollars". Ma fierté venait de mon coup de génie dans l'économie pas dans la démonstration de mon pouvoir d'achat. Encore aujourd'hui quand l'amoureuse dit " heille ça vaut...heille ça valait...c'pas cher i' vallait..." je n'écoute plus et j'ai comme un texte qui sort tout seul de ma bouche et qui va comme suit:
"On s'en fout ce que ça vaut, c'est ce que c'est qui compte. La valeur c'est subjectif. Je vaux 10 millions et pourtant mon employeur ne me paie pas ainsi"
Je crois que les variations sur le cheap viennent des différentes interprétations du mot. Qui n'est pas français de toute façon. Suis-je radin? Pas du tout. Je sais me montrer généreux quand le moment s'y prête. Mais si j'ai eu un cadeau pour un ami à une fraction du prix et même si j'ai eu la chose gratuitement, je n'éprouverai aucune honte à vivre avec l'idée de lui donner. Tandis que pour l'amoureuse, si on a quelque chose gratuitement, qui ferait plaisir à autrui, elle ne sera pas capable de vivre avec l'idée que nous avons eu l'item gratuitement, elle insistera beaucoup pour que l'on dépense quelque chose.
Défaut de construction sur sa personne selon moi qui n'arrive pas à comprendre comment elle peut en arriver à penser ainsi.
Et vice-versa. Pour elle, c'est moi qui suis fabriqué tout à l'envers.
"T'aime l'hiver pis la neige aussi!" me dit-elle, agacée.
"Et je t'aime toi aussi, monchichi" lui réponds-je.
Pour pas faire cheap.
Ou peut-être est-ce plus cheap encore?
Je ne sais plus. Ce sont des codes qui m'échappent et qui m'ont toujours échappé.
Quelque fois cheap veut dire "pauvre". Je n'ai jamais discriminé au niveau de la pauvreté. Parce que je l'ai été peut-être. Être pauvre bien souvent ce n'est pas un choix. Bien souvent ce l'est aussi. À tous les niveaux ça m'est égal. Il y aura toujours plus pauvre que soi. Être pauvre n'est pas un défaut pour moi. Il n'y a que les pauvres en idées qui arriveraient au bout du compte à m'irriter.
Cheap peut aussi être utilisé pour dire "fragile" ou "mal fabriqué" en parlant d'un objet, d'une facade, d'une qualité de matière.
Je suis pas con. Je sais différencier un bas prix qui m'en donnera pas grand chose d'une réèlle économie. Je vise généralement entre les deux. Être en affaires je viserais toujours le prix entre les deux pour aller chercher le plus de clientèle possible pour mon produit. Il me semble que ça ne prenne pas la tête à Papineau pour avoir ceci comme stratégie.
Quoi?
Pourquoi je ne l'assume qu'à 99%
Par économie, pardi!
Je me garde 1% d'orgueil mal placé.
vendredi 29 juillet 2011
Banksy
J'ai toujours aimé les graffiteurs.
J'ai même écrit un film au grand complet qui met en quelque sorte en vedette une frange de graffiteurs (pas complètement: les adbusters)
Oui c'est vrai il y a de très nombreux graffitis qui ne sont que saletés. Mais on pourrait dire exactement la même chose de la radio, de la télé, des voitures et même des publicités le long des routes. C'est franchement tout plein de saletés partout et beaucoup plus opressant.
Une ville sans grafitis est une ville de robots. Ce que j'aime de ce rat des villes c'est qu'il brave les distances à ses risques et périls et il nargue l'autorité. J'aime le graffiteur quand il ajoute à un secteur autre chose que son nom.
Comme un arrangeur musical améliorerait une chanson déjà pas pire.
C'est très rare les bons graffiteurs.
Banksy est dans une classe à part. Pochoiriste originaire de Bristol au Royaume-Uni, cet artiste combine les technique du graffiti, du pochoir et de l'installation pour faire passer des messages qui mêlent souvent politique, humour et poésie. Ses pochoirs sont parfois accompagnés de slogan. Le message est généralement antimilitariste ou jette un regard différent sur le capitalisme en créant des parrallèles avec nos modes de survie. Ses personnages sont souvent des rats, des singes, des policiers, des soldats, des enfants, des personnes célèbres ou des personnes agées.
Banksy n'est pas son vrai nom. On ne connait pas son visage non plus. Question de sécurité. Un graffiteur est en droit de s'attendre à se faire arrêter pour vandalisme (Ce qu'y n'arrivera pas au gouvernement Libéral, étrangement, qui s'apprète à vandaliser les terrains avec les gaz de schiste).
Banksy s'est forgé une certaine notoriété dans les milieux alternatifs et les médias traditonnels s'intéressent aussi à lui. Un documentaire sur son oeuvre et son entourage fût d'ailleurs en nomination pour le gala des Oscars. La pochette de l'album Think Tank de Blur c'était Banksy.
En 2004, il fait imprimer des billets de 10 livres et au lieu du visage de la reine d'Angleterre il y loge le visage de Lady Diana. Dans un grand coup d'auto-promotion, il change audacieusement le Bank of England pour "Banksy of England". Il expose aussi afin de pouvoir vivre de son art.
Il fonde le projet "Santa's Ghetto" en réalisant des peintures sur le mur de Gaza afin de redonner espoir aux habitants palestiniens. En 2005, aidé par d'autres artistes comme Ron English, le mur des séparations prend petit à petit les couleurs d'une toile artistique géante qui contient entre autre l'image de la petite fille brulée au Napalm au Vietnam tenant la main de Ronald MacDonald et de Mickey Mouse. En réalisant ce projet Banksy s'est fait accoster par un palestinien.
"Vous embellissez le mur"
"merci, c'est gentil"
"Ce mur n'a pas de raison d'être beau, on ne veut pas de ce mur, rentrez chez vous"
Il est entré dans l'enclos des manchots au zoo de Londres et a fait inscrire en lettres de 2 mètres de haut "we're bored of fish" (on est tannés des poissons).
En 2005, il s'introduit dans les musées du MoMa, au Met, au Brooklyn Museum, au Musée d'Histoire Naturelle de New York, à la Tate Britain et au British Museum et réussit à y glisser des oeuvres à lui qui détonnent. Seul le British Museum choisit de conserver l'oeuvre dans son exposition lorsque la supercherie est mise à jour.
À la sortie du disque de Paris Hilton, Banksy en achète 500, les réenregistre, modifie la pochette puis remet discrètement en magasin avec le code barre original les copies falsifiées qui comprend maintenant des titres comme "Why Am I Famous?" ou "What Have I Done?". L'album est aussi estampillé du slogan "90% of success is just showing up". Sur le net ses copies pirates se vendent plus de 1000 livres.
En septembre 2006, il place une poupée gonflable de taille réèlle à Disneyland en Californie portant l'uniforme orange des prisonniers de Guantanamo. Au cours de l'été de 2009, une importante exposition lui est consacrée à Bristol avec plus de 100 oeuvres et 300 000 visiteurs en 12 semaines.
Quand certains des immeubles qu'il avait "redécoré" ont été menacés d'être démolis ou d'être entièrement couvert d'une nouvelle texture afin de masquer les dessins , la population s'est souvent mobilisée en masse afin de préserver l'oeuvre de Banksy.
Ces dessins font réfléchir.
C'est à mon avis le seul vrai caricaturiste des villes.
Un rebelle discret comme je les aime.
J'ai même écrit un film au grand complet qui met en quelque sorte en vedette une frange de graffiteurs (pas complètement: les adbusters)
Oui c'est vrai il y a de très nombreux graffitis qui ne sont que saletés. Mais on pourrait dire exactement la même chose de la radio, de la télé, des voitures et même des publicités le long des routes. C'est franchement tout plein de saletés partout et beaucoup plus opressant.
Une ville sans grafitis est une ville de robots. Ce que j'aime de ce rat des villes c'est qu'il brave les distances à ses risques et périls et il nargue l'autorité. J'aime le graffiteur quand il ajoute à un secteur autre chose que son nom.
Comme un arrangeur musical améliorerait une chanson déjà pas pire.
C'est très rare les bons graffiteurs.
Banksy est dans une classe à part. Pochoiriste originaire de Bristol au Royaume-Uni, cet artiste combine les technique du graffiti, du pochoir et de l'installation pour faire passer des messages qui mêlent souvent politique, humour et poésie. Ses pochoirs sont parfois accompagnés de slogan. Le message est généralement antimilitariste ou jette un regard différent sur le capitalisme en créant des parrallèles avec nos modes de survie. Ses personnages sont souvent des rats, des singes, des policiers, des soldats, des enfants, des personnes célèbres ou des personnes agées.
Banksy n'est pas son vrai nom. On ne connait pas son visage non plus. Question de sécurité. Un graffiteur est en droit de s'attendre à se faire arrêter pour vandalisme (Ce qu'y n'arrivera pas au gouvernement Libéral, étrangement, qui s'apprète à vandaliser les terrains avec les gaz de schiste).
Banksy s'est forgé une certaine notoriété dans les milieux alternatifs et les médias traditonnels s'intéressent aussi à lui. Un documentaire sur son oeuvre et son entourage fût d'ailleurs en nomination pour le gala des Oscars. La pochette de l'album Think Tank de Blur c'était Banksy.
En 2004, il fait imprimer des billets de 10 livres et au lieu du visage de la reine d'Angleterre il y loge le visage de Lady Diana. Dans un grand coup d'auto-promotion, il change audacieusement le Bank of England pour "Banksy of England". Il expose aussi afin de pouvoir vivre de son art.
Il fonde le projet "Santa's Ghetto" en réalisant des peintures sur le mur de Gaza afin de redonner espoir aux habitants palestiniens. En 2005, aidé par d'autres artistes comme Ron English, le mur des séparations prend petit à petit les couleurs d'une toile artistique géante qui contient entre autre l'image de la petite fille brulée au Napalm au Vietnam tenant la main de Ronald MacDonald et de Mickey Mouse. En réalisant ce projet Banksy s'est fait accoster par un palestinien.
"Vous embellissez le mur"
"merci, c'est gentil"
"Ce mur n'a pas de raison d'être beau, on ne veut pas de ce mur, rentrez chez vous"
Il est entré dans l'enclos des manchots au zoo de Londres et a fait inscrire en lettres de 2 mètres de haut "we're bored of fish" (on est tannés des poissons).
En 2005, il s'introduit dans les musées du MoMa, au Met, au Brooklyn Museum, au Musée d'Histoire Naturelle de New York, à la Tate Britain et au British Museum et réussit à y glisser des oeuvres à lui qui détonnent. Seul le British Museum choisit de conserver l'oeuvre dans son exposition lorsque la supercherie est mise à jour.
À la sortie du disque de Paris Hilton, Banksy en achète 500, les réenregistre, modifie la pochette puis remet discrètement en magasin avec le code barre original les copies falsifiées qui comprend maintenant des titres comme "Why Am I Famous?" ou "What Have I Done?". L'album est aussi estampillé du slogan "90% of success is just showing up". Sur le net ses copies pirates se vendent plus de 1000 livres.
En septembre 2006, il place une poupée gonflable de taille réèlle à Disneyland en Californie portant l'uniforme orange des prisonniers de Guantanamo. Au cours de l'été de 2009, une importante exposition lui est consacrée à Bristol avec plus de 100 oeuvres et 300 000 visiteurs en 12 semaines.
Quand certains des immeubles qu'il avait "redécoré" ont été menacés d'être démolis ou d'être entièrement couvert d'une nouvelle texture afin de masquer les dessins , la population s'est souvent mobilisée en masse afin de préserver l'oeuvre de Banksy.
Ces dessins font réfléchir.
C'est à mon avis le seul vrai caricaturiste des villes.
Un rebelle discret comme je les aime.
jeudi 28 juillet 2011
Scorsese En Trois Masques
Subjective zone: enter here.
J'ai déjà aimé Martin Scorsese.
L'aime encore beaucoup je vous dis plus loin, où.
L'amour pour Marty:
De 1967 à 1980. J'avais bien aimé Who's That Knocking at My Door. Facture très étudiante, épurée (par faute de budget), très nouvelle vague, Keiteil juvénile, la base de la quête spirituelle du réalisateur. Mais c'est Mean Streets, qui selon moi installe toutes les bases et la couleur de l'univers qui va suivre dans ses oeuvres. Mean Streets c'est comme une signature. Un DeNiro impeccable. Un Keitel comique et d'une tendre jeunesse . Une caméra nerveuse et dans le garage de l'underground du crime organisé à New York. Du bonbon.
J'avais beaucoup aimé Alice Doesn't Live Here Anymore mais Taxi Driver allait jeter tout le monde par terre. Même Ronald Reagan (ooooooouh humour immoral...). Et Raging Bull allait être tout aussi fantastique.
Dans les années 80, les dents de scie. The King of Comedy? non, After Hours? oui. The Color of Money? oui, New York Stories? non. The Last Temptation of Christ? OUI.
Années 90:Goodfellas? Son chef d'oeuvre. Cape Fear? remake non nécéssaire. The Age of Innocence? Pas mal du tout. Mais tout le reste tombe dans la deuxième catégorie.
Le Marty négligeable/désolant/frustrant:
Ça commence en 1995. Casino était à mon avis un bête remake de Goodfellas transposé dans les casinos. Avec une mysoginie mise en évidence et une apologie de la violence. Le déploiement juvénile de cette violence par un homme dont la fascination pour le coup de pelle en plein visage commençait à me donner la nausée m'a écoeuré. Kundun était un ratage spirituel. De belles images, une intéressante trame sonore c'est à peu près tout. Bringing Out The Dead c'est Taxi Driver en ambulance. Et en moins bon. Gangs of New York était un festival de l'overacting de la part d'un Daniel Day-Lewis lâché lousse qui en faisait des tonnes. Dommage le sujet était bon. The Aviator, ça va, dans les règles d'Hollywood. Pas tellement de signature. Propre. The Departed, freaking remake et là c'est Whalberg qui en fait des tonnes. Marty? T'as plus d'inspiration? Tu ne diriges plus tes acteurs? Shutter Island, Bah! négligeable. Étais-ce du Scorsese? Pas autant qu'une brillante idée de scénario de la part de Laeta Kalogridis et Dennis Lehane. Scorsese doit être très heureux d'avoir Leonardo Dicaprio qui lui colle au cul. Car ce n'est plus nécéssairement le nom du réalisateur qui traine le public en salle mais bien celui de Leonardo.
Le troisième Marty m'intéresse beaucoup. Comme moi, Scorsese est un mélomane. Plus Rolling Stones que Beatles (quoiqu'admirant grandement les deux). Le Scorsese documentariste est fort agréable car il couvre souvent le sujet de la musique. Il a tourné 14 documentaires et un 15ème sur George Harrison est en préparation. Parmi ses (Très intéressants) documentaires The Last Waltz sur le dernier concert du groupe The Band, Italianamerican sur son héritage culturel, un autre sur les Rolling Stones. Scorsese a aussi à coeur le cinéma, les cinémathèques, le cinéma des autres et la conservation des films. Il est très investi dans toutes ses choses. C'est un réèl passionné de son art. Il excelle d'ailleurs dans ce métier de "passeur de l'art". Vocation auquelle ce blogue aspire à l'occasion. Scorsese est un très très bon ambassadeur de la mémoire du cinéma.
Mais Martin Scorsese en trois D?
Pleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeease...
C'est comme avoir demandé à Riopelle de faire un graphique sur ordinateur.
Who's that knocking at my door?
Pas ce Scorsese-là, non merci.
J'ai déjà aimé Martin Scorsese.
L'aime encore beaucoup je vous dis plus loin, où.
L'amour pour Marty:
De 1967 à 1980. J'avais bien aimé Who's That Knocking at My Door. Facture très étudiante, épurée (par faute de budget), très nouvelle vague, Keiteil juvénile, la base de la quête spirituelle du réalisateur. Mais c'est Mean Streets, qui selon moi installe toutes les bases et la couleur de l'univers qui va suivre dans ses oeuvres. Mean Streets c'est comme une signature. Un DeNiro impeccable. Un Keitel comique et d'une tendre jeunesse . Une caméra nerveuse et dans le garage de l'underground du crime organisé à New York. Du bonbon.
J'avais beaucoup aimé Alice Doesn't Live Here Anymore mais Taxi Driver allait jeter tout le monde par terre. Même Ronald Reagan (ooooooouh humour immoral...). Et Raging Bull allait être tout aussi fantastique.
Dans les années 80, les dents de scie. The King of Comedy? non, After Hours? oui. The Color of Money? oui, New York Stories? non. The Last Temptation of Christ? OUI.
Années 90:Goodfellas? Son chef d'oeuvre. Cape Fear? remake non nécéssaire. The Age of Innocence? Pas mal du tout. Mais tout le reste tombe dans la deuxième catégorie.
Le Marty négligeable/désolant/frustrant:
Ça commence en 1995. Casino était à mon avis un bête remake de Goodfellas transposé dans les casinos. Avec une mysoginie mise en évidence et une apologie de la violence. Le déploiement juvénile de cette violence par un homme dont la fascination pour le coup de pelle en plein visage commençait à me donner la nausée m'a écoeuré. Kundun était un ratage spirituel. De belles images, une intéressante trame sonore c'est à peu près tout. Bringing Out The Dead c'est Taxi Driver en ambulance. Et en moins bon. Gangs of New York était un festival de l'overacting de la part d'un Daniel Day-Lewis lâché lousse qui en faisait des tonnes. Dommage le sujet était bon. The Aviator, ça va, dans les règles d'Hollywood. Pas tellement de signature. Propre. The Departed, freaking remake et là c'est Whalberg qui en fait des tonnes. Marty? T'as plus d'inspiration? Tu ne diriges plus tes acteurs? Shutter Island, Bah! négligeable. Étais-ce du Scorsese? Pas autant qu'une brillante idée de scénario de la part de Laeta Kalogridis et Dennis Lehane. Scorsese doit être très heureux d'avoir Leonardo Dicaprio qui lui colle au cul. Car ce n'est plus nécéssairement le nom du réalisateur qui traine le public en salle mais bien celui de Leonardo.
Le troisième Marty m'intéresse beaucoup. Comme moi, Scorsese est un mélomane. Plus Rolling Stones que Beatles (quoiqu'admirant grandement les deux). Le Scorsese documentariste est fort agréable car il couvre souvent le sujet de la musique. Il a tourné 14 documentaires et un 15ème sur George Harrison est en préparation. Parmi ses (Très intéressants) documentaires The Last Waltz sur le dernier concert du groupe The Band, Italianamerican sur son héritage culturel, un autre sur les Rolling Stones. Scorsese a aussi à coeur le cinéma, les cinémathèques, le cinéma des autres et la conservation des films. Il est très investi dans toutes ses choses. C'est un réèl passionné de son art. Il excelle d'ailleurs dans ce métier de "passeur de l'art". Vocation auquelle ce blogue aspire à l'occasion. Scorsese est un très très bon ambassadeur de la mémoire du cinéma.
Mais Martin Scorsese en trois D?
Pleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeease...
C'est comme avoir demandé à Riopelle de faire un graphique sur ordinateur.
Who's that knocking at my door?
Pas ce Scorsese-là, non merci.
mercredi 27 juillet 2011
Charles Schulz
"It took me a long time to become a human being" a-t-il dit.
Alors qu'il était tout juste majeur, Charles Schulz a perdu sa mère aux mains du cancer et dès le lendemain matin quittait pour faire sa part à la seconde guerre mondiale.
Il était dans une escadrille que l'on appelait "les fils à maman/papa". Une division composée majoritairement de soldats fragiles qui avaient été surprotégés par un père ou par une mère. Schulz admirait aveuglément son père barbier mais adulait carrément celle qui en faisait toujours un peu trop pour lui: sa mère.
Il venait de la perdre, son monde s'écroulait.
À son retour de la guerre, au Minnesota, il s'attendait à des accolades, à être accueilli en héros. Les soldats de la première grande guerre avaient eu des parades de confettis, étaient salués comme des demi-dieux. Ceux de la seconde guerre mondiale revenait dans un nuage de bombe nucléaire. Was this any good? semblaient se demander les gens du Minnesota.
Convaincu très jeune qu'il ne pouvait rien faire d'autre que du dessin pour vivre, Charles Schulz a multiplié les demandes dans les journaux en envoyant ses dessins de sa main. Suite à de multiples refus, il suit des cours de dessin pour parfaire son art et devient instructeur lui-même à la Art Instruction Inc.
Il y nouera de solides amitiés, un certain Linus Maurer, un Charlie Brown, une Frieda et tombe amoureux d'une jolie fille rousse qui seront tous évoqués dans sa future bd.
La jolie fille rousse en préfère un autre. Si Schulz a un certain talent pour le dessin, fils unique au caractère mélacolique, émo avant le terme, homme incapable de réèllement créer des contacts facilement avec la gente féminine, il est très maladroit dans ses relations avec les autres.
En prenant une marche avec une amoureuse dans un champs, quand une vache fonce sur eux, il ne pense pas une seule seconde tenter de sauver sa compagne et grimpe dans un arbre. Plus tard, quand sa femme ira en Asie faire faire un avortement à leur fille qui est tombé enceinte précocement, la première chose qu'il leur demande est "Et puis? comment était le décor en Chine?"
De 1947 à 1950, Schulz vend avec succès au St.Paul Pionner's Press ses personnages d'enfants aux grosses têtes sous le titre "Lil' Folks". Le nom de Charlie Brown est associé à 3 différents garçons dans cette série sporadiquement publiée. En vendant ses personnages au Saturday Evening Post il tente d'enregistrer le nom de Lil' Folks mais l'auteur d'une chanson du même nom lui demande de changer le titre. Un comité de marketing du journal choisira Peanuts ce qui irritera Schulz toute sa vie qui militait pour Good Ol' Charlie Brown. Toute sa vie il se fera demander "Qui est Peanuts? quand le verra-t-on?"
Avant que Peanuts ne prenne son envol, Schulz dessine aussi pour the Church of God avec lequel il est étroitement associé, et une série sur les sports. Il abandonne vite les deux projets devant le succès immense de ses quatres cases hebdomadaires.
Boy among men, il ne dessinera plus jamais d'adultes.
Il met dans son oeuvre énormément de lui-même. Il sera Charlie Brown, Linus, Schroeder, Snoopy et quelquefois Woodstock. Sa femme, Joyce, sera Lucy. Sa cousine, Peppermint Patty.
Le père de Charlie sera barbier comme le sien. Charlie Brown sera existentialiste, fataliste, timide, malhabile et incertain de lui-même. Comme Schulz. Au zénith de sa carrière dans les années 60, alors qu'il était l'artiste le plus candidement aimé à travers la planète, le plus riche aussi, il se demandait encore si les gens l'aimaient et quand il le faisaient, pourquoi?.
Cette fausse humilité cachait une envie d'être couvé. Schulz était un adepte du confort dans le spleen. La solitude choisie. La solitude sans risque. le contrôle total de son univers. En fils unique. Jusqu'à sa mort, il n'a jamais fait appel à des assistants.
Schulz mettera ses infidélités dans ses bd au travers de Snoopy qui aiment deux chiennes en même temps et se questionne sur la chose.
Dans ses oeuvres, l'indifférence serait la principale réponse à l'amour. Quand ses personnages tenteraient d'aimer, ils seraient généralement accueillis non seulement par le rejet, mais souvent par la froide et brutale indifférence.
Infirme social, Schulz trouvait refuge en 4 cases chaque jour de sa vie. L'Amérique l'a adopté et aimé immensément. Héros sans en accepter les responsabilités Schulz devient extrèmement riche avec les produits dérivés de ses vignettes. Quand il soustrait Linus et Lucy temporairement de celles-ci, l'Amérique se couche sur le divan du psychanalyste. Même certains docteurs écriront à Schulz de ramener les personnages car leur absence est malsaine pour la psychée collective des États-Unis.
Il était facile pour moi de m'identifier aux blues de Charlie Brown, j'étais aussi amoureux d'une jeune fille rousse qui avait choisi une autre vie. J'ai reconnu un tempérement comme je m'étais reconnu en Holden Caufield chez Salinger. Schulz a été élevé sur un coin de rue comme moi, je me suis vite retrouvé dans l'oeuvre existentialiste qui faisait écho à l'enfant mélancholique que j'étais.Les enfants sont heureux et l'enfance est une période chérie et dorée.C'est à l'âge adulte que l'on lutte avec la vraie douleur. Mais ce sont les douleurs et cruautés d'enfants que nous dessinnaient Schulz. Et qui faisaient échos à tant de blessures d'adultes.
Tough just to be Charlie Brown disait le personnage avec la tête en forme de lune. Parlez-en au vrai Charlie Brown, ami de Schulz auquel il a emprunté le nom. Tentant de vivre avec une sexualité confuse, il a tenté de se suicider à deux reprises. La première fois le noeud coulant de sa corde s'est détaché et la seconde fois, il avait mal calculé le niveau d'essence dans sa voiture, en avait trop peu. Il s'est réveillé dedans, dans son garage, avec une panne d'essence.
Typiquement Charlie Brown. Typiquement Schulz aussi. Du genre "Hey! Look! I'm here!".
L'image au sommet de ce post est devenue mon fond d'écran récemment.
Punkee, ma fille, est venue derrière moi pour me dire "WOW! papa c'est cool ton fond d'écran!!!! Je les aimes eux!"
Moi qui ne lui ai jamais vraiment présenté les personnages suis resté étonné.
"Tu les connais?"
"Oui, je les ai vus dans la télé l'autre fois, je les aimes..."
Cette Punkee me ressemble dangereusement en vieillissant...
Alors qu'il était tout juste majeur, Charles Schulz a perdu sa mère aux mains du cancer et dès le lendemain matin quittait pour faire sa part à la seconde guerre mondiale.
Il était dans une escadrille que l'on appelait "les fils à maman/papa". Une division composée majoritairement de soldats fragiles qui avaient été surprotégés par un père ou par une mère. Schulz admirait aveuglément son père barbier mais adulait carrément celle qui en faisait toujours un peu trop pour lui: sa mère.
Il venait de la perdre, son monde s'écroulait.
À son retour de la guerre, au Minnesota, il s'attendait à des accolades, à être accueilli en héros. Les soldats de la première grande guerre avaient eu des parades de confettis, étaient salués comme des demi-dieux. Ceux de la seconde guerre mondiale revenait dans un nuage de bombe nucléaire. Was this any good? semblaient se demander les gens du Minnesota.
Convaincu très jeune qu'il ne pouvait rien faire d'autre que du dessin pour vivre, Charles Schulz a multiplié les demandes dans les journaux en envoyant ses dessins de sa main. Suite à de multiples refus, il suit des cours de dessin pour parfaire son art et devient instructeur lui-même à la Art Instruction Inc.
Il y nouera de solides amitiés, un certain Linus Maurer, un Charlie Brown, une Frieda et tombe amoureux d'une jolie fille rousse qui seront tous évoqués dans sa future bd.
La jolie fille rousse en préfère un autre. Si Schulz a un certain talent pour le dessin, fils unique au caractère mélacolique, émo avant le terme, homme incapable de réèllement créer des contacts facilement avec la gente féminine, il est très maladroit dans ses relations avec les autres.
En prenant une marche avec une amoureuse dans un champs, quand une vache fonce sur eux, il ne pense pas une seule seconde tenter de sauver sa compagne et grimpe dans un arbre. Plus tard, quand sa femme ira en Asie faire faire un avortement à leur fille qui est tombé enceinte précocement, la première chose qu'il leur demande est "Et puis? comment était le décor en Chine?"
De 1947 à 1950, Schulz vend avec succès au St.Paul Pionner's Press ses personnages d'enfants aux grosses têtes sous le titre "Lil' Folks". Le nom de Charlie Brown est associé à 3 différents garçons dans cette série sporadiquement publiée. En vendant ses personnages au Saturday Evening Post il tente d'enregistrer le nom de Lil' Folks mais l'auteur d'une chanson du même nom lui demande de changer le titre. Un comité de marketing du journal choisira Peanuts ce qui irritera Schulz toute sa vie qui militait pour Good Ol' Charlie Brown. Toute sa vie il se fera demander "Qui est Peanuts? quand le verra-t-on?"
Avant que Peanuts ne prenne son envol, Schulz dessine aussi pour the Church of God avec lequel il est étroitement associé, et une série sur les sports. Il abandonne vite les deux projets devant le succès immense de ses quatres cases hebdomadaires.
Boy among men, il ne dessinera plus jamais d'adultes.
Il met dans son oeuvre énormément de lui-même. Il sera Charlie Brown, Linus, Schroeder, Snoopy et quelquefois Woodstock. Sa femme, Joyce, sera Lucy. Sa cousine, Peppermint Patty.
Le père de Charlie sera barbier comme le sien. Charlie Brown sera existentialiste, fataliste, timide, malhabile et incertain de lui-même. Comme Schulz. Au zénith de sa carrière dans les années 60, alors qu'il était l'artiste le plus candidement aimé à travers la planète, le plus riche aussi, il se demandait encore si les gens l'aimaient et quand il le faisaient, pourquoi?.
Cette fausse humilité cachait une envie d'être couvé. Schulz était un adepte du confort dans le spleen. La solitude choisie. La solitude sans risque. le contrôle total de son univers. En fils unique. Jusqu'à sa mort, il n'a jamais fait appel à des assistants.
Schulz mettera ses infidélités dans ses bd au travers de Snoopy qui aiment deux chiennes en même temps et se questionne sur la chose.
Dans ses oeuvres, l'indifférence serait la principale réponse à l'amour. Quand ses personnages tenteraient d'aimer, ils seraient généralement accueillis non seulement par le rejet, mais souvent par la froide et brutale indifférence.
Infirme social, Schulz trouvait refuge en 4 cases chaque jour de sa vie. L'Amérique l'a adopté et aimé immensément. Héros sans en accepter les responsabilités Schulz devient extrèmement riche avec les produits dérivés de ses vignettes. Quand il soustrait Linus et Lucy temporairement de celles-ci, l'Amérique se couche sur le divan du psychanalyste. Même certains docteurs écriront à Schulz de ramener les personnages car leur absence est malsaine pour la psychée collective des États-Unis.
Il était facile pour moi de m'identifier aux blues de Charlie Brown, j'étais aussi amoureux d'une jeune fille rousse qui avait choisi une autre vie. J'ai reconnu un tempérement comme je m'étais reconnu en Holden Caufield chez Salinger. Schulz a été élevé sur un coin de rue comme moi, je me suis vite retrouvé dans l'oeuvre existentialiste qui faisait écho à l'enfant mélancholique que j'étais.Les enfants sont heureux et l'enfance est une période chérie et dorée.C'est à l'âge adulte que l'on lutte avec la vraie douleur. Mais ce sont les douleurs et cruautés d'enfants que nous dessinnaient Schulz. Et qui faisaient échos à tant de blessures d'adultes.
Tough just to be Charlie Brown disait le personnage avec la tête en forme de lune. Parlez-en au vrai Charlie Brown, ami de Schulz auquel il a emprunté le nom. Tentant de vivre avec une sexualité confuse, il a tenté de se suicider à deux reprises. La première fois le noeud coulant de sa corde s'est détaché et la seconde fois, il avait mal calculé le niveau d'essence dans sa voiture, en avait trop peu. Il s'est réveillé dedans, dans son garage, avec une panne d'essence.
Typiquement Charlie Brown. Typiquement Schulz aussi. Du genre "Hey! Look! I'm here!".
L'image au sommet de ce post est devenue mon fond d'écran récemment.
Punkee, ma fille, est venue derrière moi pour me dire "WOW! papa c'est cool ton fond d'écran!!!! Je les aimes eux!"
Moi qui ne lui ai jamais vraiment présenté les personnages suis resté étonné.
"Tu les connais?"
"Oui, je les ai vus dans la télé l'autre fois, je les aimes..."
Cette Punkee me ressemble dangereusement en vieillissant...
mardi 26 juillet 2011
Cibles Ratées
C'est un film fançais.
Ça s'appelle Un Autre Homme.
Ça aurait pu s'appeller Une Merde.
Je crois que ça se voulait être un film sympathique. Il y a un clin d'oeil complaisant avec Bulle Ogier dans la dernière séquence.
Il y a utlisation du noir et blanc, du petit piano tout simple quelque fois accompagné de violon qui rappelle la trame sonore de Jean Constantin pour Les 400 Coups de Truffaut. On parle de Truffaut d'ailleurs dans ce film. Car ça raconte l'histoire d'un jeune homme qui s'installe avec son amoureuse dans un petit village français où elle a décroché un poste d'institutrice dans une école primaire. Il doit trouver un boulot, il trouve. Même si il n'en a pas la formation, il sera critique de cinéma. (Prétexte pour le cinéaste pour parler de sa passion à lui).
C'est un film hautement antipathique. Irritant par tous les coins. Tout d'abord le gars fume beaucoup. Il a pratiquement 30 ans et fume comme une cheminée et partout. Forcément, il m'a tout de suite paru désagréable. "so passé" disent les chinois. Face à son patron, le gars a une attitude de cul. De la manière qu'il lui parle, il perdrait son emploi en un rien de temps chez nous. Étrangement, je crois que le réalisateur a voulu que nous le trouvions sympathique, droit devant...l'adversité?...Les "problèmes" de ce jeune homme semblent aussi bien ordinaires. Et il multiplie les mauvaises décisions.
Il est intrigué/attiré par une critique de cinéma comme lui. Il en devient merdique vis-à-vis son amoureuse. Je crois là aussi que nous aurions dû être de son côté selon le réalisateur quand il se chicane avec elle sur des pacotilles.
Son amoureuse est pourtant beaucoup plus agréable en tout point même si elle utlise le mot "sponsor" ce qui, en soi devrait donner envie de poser des bombes. Plus on avance dans le film et plus on trouve celle qui l'attire, désagréable. Trois hommes à un certain moment semblent succomber à son charme et pourtant...
À un certain moment, la portion mâle d'un couple d'amis fait une remarque tout à fait déplacée sur les seins de l'amoureuse du personnage principal. Elle réagit mollement et de manière amusée. Ça m'a donné envie de frapper de jeunes bébés. À plusieurs moments on se serait cru dans un colloque de critique de cinéma. J'ai déjà pris part à des colloques de critiques de cinéma. Croyez-moi, il n'y a rien de plus moche qu'un colloque de critiques de cinéma. C'est pire qu'une nuit de la poésie. C'est sensiblement les mêmes têtes mais en plus ratées. La prétention déborde de partout. C'est le sanctuaire du raté sympathique.
Pourquoi quelqu'un aurait envie de partager ces moments avec le grand public? Neat for a handful of geeks.
À un autre moment, le personnage principal agresse carrément son amoureuse et lui entre de force sa brosse à dents (utilisée) dans la bouche. Imbécile.
Si il n'y a pas mise en abîme dans un film avec un "héros" pareil, il devient toujours difficile pour moi de m'attacher à celui-ci. Il faut quand même un minimum de sympathie pour le personnage principal. J'ai détesté Da Vinci Code pour une vingtaine de raisons. L'une d'elles parce que la personalité du personnage de Tom Hanks m'était hautement insupportable. J'ai pas souhaité voir la suite de Lord of the Rings (au travers duquel je suis difficilement passé et ait pris deux jours et demie pour le faire) parce que je voulais péter la gueule à cette demoiselle en détresse qu'était Frodo. Il me tombait royalement sur les nerfs. Je n'ai eu que de la répulsion envers Un Autre Homme que j'ai trouvé prétentieux, suffisant, narcissique, anecdotique et qui ratait à mon avis toutes les cibles qu'il voulait viser.
D'ailleurs au fait, quelle cibles visaient ce film?
Ça arrive au 14ème chapitre, 1h09 dans le film, après une interMINABLE scène de fesses avec sa maitresse. Le personnage principal fait la confession qu'il ne sait pas ce qui est bien, ce qui est mal, il avoue qu'il n'a rien à dire. Que ça lui prend des gens pour lui dire quoi penser.
T'es mûr pour le public de Tout Le Monde En Parle, buddy.
Si vous passez sur ce film dans un club vidéo ou une bibliothèque, attendez-vous à trouver le voyage ennuyeux.
Ou le désagréable jeune homme n'est même pas puni à la fin.
Je dirais même qu'il est récompensé.
Connerie.
Vous aurez au moins été avertis.
Ça s'appelle Un Autre Homme.
Ça aurait pu s'appeller Une Merde.
Je crois que ça se voulait être un film sympathique. Il y a un clin d'oeil complaisant avec Bulle Ogier dans la dernière séquence.
Il y a utlisation du noir et blanc, du petit piano tout simple quelque fois accompagné de violon qui rappelle la trame sonore de Jean Constantin pour Les 400 Coups de Truffaut. On parle de Truffaut d'ailleurs dans ce film. Car ça raconte l'histoire d'un jeune homme qui s'installe avec son amoureuse dans un petit village français où elle a décroché un poste d'institutrice dans une école primaire. Il doit trouver un boulot, il trouve. Même si il n'en a pas la formation, il sera critique de cinéma. (Prétexte pour le cinéaste pour parler de sa passion à lui).
C'est un film hautement antipathique. Irritant par tous les coins. Tout d'abord le gars fume beaucoup. Il a pratiquement 30 ans et fume comme une cheminée et partout. Forcément, il m'a tout de suite paru désagréable. "so passé" disent les chinois. Face à son patron, le gars a une attitude de cul. De la manière qu'il lui parle, il perdrait son emploi en un rien de temps chez nous. Étrangement, je crois que le réalisateur a voulu que nous le trouvions sympathique, droit devant...l'adversité?...Les "problèmes" de ce jeune homme semblent aussi bien ordinaires. Et il multiplie les mauvaises décisions.
Il est intrigué/attiré par une critique de cinéma comme lui. Il en devient merdique vis-à-vis son amoureuse. Je crois là aussi que nous aurions dû être de son côté selon le réalisateur quand il se chicane avec elle sur des pacotilles.
Son amoureuse est pourtant beaucoup plus agréable en tout point même si elle utlise le mot "sponsor" ce qui, en soi devrait donner envie de poser des bombes. Plus on avance dans le film et plus on trouve celle qui l'attire, désagréable. Trois hommes à un certain moment semblent succomber à son charme et pourtant...
À un certain moment, la portion mâle d'un couple d'amis fait une remarque tout à fait déplacée sur les seins de l'amoureuse du personnage principal. Elle réagit mollement et de manière amusée. Ça m'a donné envie de frapper de jeunes bébés. À plusieurs moments on se serait cru dans un colloque de critique de cinéma. J'ai déjà pris part à des colloques de critiques de cinéma. Croyez-moi, il n'y a rien de plus moche qu'un colloque de critiques de cinéma. C'est pire qu'une nuit de la poésie. C'est sensiblement les mêmes têtes mais en plus ratées. La prétention déborde de partout. C'est le sanctuaire du raté sympathique.
Pourquoi quelqu'un aurait envie de partager ces moments avec le grand public? Neat for a handful of geeks.
À un autre moment, le personnage principal agresse carrément son amoureuse et lui entre de force sa brosse à dents (utilisée) dans la bouche. Imbécile.
Si il n'y a pas mise en abîme dans un film avec un "héros" pareil, il devient toujours difficile pour moi de m'attacher à celui-ci. Il faut quand même un minimum de sympathie pour le personnage principal. J'ai détesté Da Vinci Code pour une vingtaine de raisons. L'une d'elles parce que la personalité du personnage de Tom Hanks m'était hautement insupportable. J'ai pas souhaité voir la suite de Lord of the Rings (au travers duquel je suis difficilement passé et ait pris deux jours et demie pour le faire) parce que je voulais péter la gueule à cette demoiselle en détresse qu'était Frodo. Il me tombait royalement sur les nerfs. Je n'ai eu que de la répulsion envers Un Autre Homme que j'ai trouvé prétentieux, suffisant, narcissique, anecdotique et qui ratait à mon avis toutes les cibles qu'il voulait viser.
D'ailleurs au fait, quelle cibles visaient ce film?
Ça arrive au 14ème chapitre, 1h09 dans le film, après une interMINABLE scène de fesses avec sa maitresse. Le personnage principal fait la confession qu'il ne sait pas ce qui est bien, ce qui est mal, il avoue qu'il n'a rien à dire. Que ça lui prend des gens pour lui dire quoi penser.
T'es mûr pour le public de Tout Le Monde En Parle, buddy.
Si vous passez sur ce film dans un club vidéo ou une bibliothèque, attendez-vous à trouver le voyage ennuyeux.
Ou le désagréable jeune homme n'est même pas puni à la fin.
Je dirais même qu'il est récompensé.
Connerie.
Vous aurez au moins été avertis.
lundi 25 juillet 2011
Le Monde en Boîte de Galloway
Galloway ouvrit la lumière de sa cave.
Il y gardait dans un placard, une boîte dans laquelle s'y trouvait un monde miniature. Une ville, un centre-ville rappellant New York, des édifices, quelques habitants en petits bonhommes aussi.
Concierge de son état, c'était son hobby. Ce monde miniature qu'il s'était recréé en achetant des articles en provenance d'un peu partout sur l'internet était pour lui une manière de s'évader. Il y plantait son visage quelques instants, observait les détails de ce petit monde de Gulliver et plongeait alors dans un plaisir total. Le même type de détente que pouvait offrir un bon café pour certains ou un bon bain chaud.
De jour, ses tâches de concierge du six logements dont il avait la responsabilité, le faisait bien saluer quelques voisins de temps à autres mais dans l'ensemble, son quotidien était bien terne. Les gens l'aimait bien car il était utile, mais rien pour nouer de grandes amitiés. Quand il n'y avait pas de menues réparations à faire sur un logement, on ne se souciait guère de sa présence.
Galloway ne s'en formalisait pas, il avait son univers à la Jonathan Swift dans une boîte de la cave comme ultime refuge.
Mais ce soir là, notant qu'il devait peut-être planter ce mini décor dans autre chose qu'une bête boîte de carton brun, il remarqua du même coup deux bonhommes miniatures en train de monter une échelle. Peut-être n'avait il jamais remarqué ses deux petits bonhommes mais bon, il trouva tout de même curieux de les remarquer pour la première fois, sur le toit d'un de ses édifices de son faux centre-ville, comme si ils tentaient de fuir la ville reconstituée.
Il n'en fit pas un plat et ce n'est que le lendemain, en soirée, qu'il réalisa ce qui se passait dans sa boîte du placard de la cave. Les petits bonhommes, supposément inanimés bougeaient. Dès qu'il ouvrit la boîte, les voitures se mirent à rouler, à s'arrêter aux lumières, des bonhommes sortaient et entraient des commerces, d'autres traversaient la rue, la ville s'activait sous ses yeux comme si il était Dieu d'un nuage regardant ses créations. Il en était si stupéfait qu'il ne remarqua que tard que les deux bonhommes au bout de leur échelle étaient presqu'en train d'escalader le contour du haut de la vieille boîte de carton brun dans laquelle la ville était prisonnière.
Il fût si soudainement troublé qu'il en échappa la boîte au sol. Celle-ci se brisa de partout et sa ville fût légèrement démolie. Une grosse agitation fît vibrer quelque peu le morceau de carton difforme et des voitures miniatures en sortirent comme un troupeau d'insectes fuyant un poison. Galloway, sans réfléchir les ramassa d'un large geste du bras, les lança dans la boîte, ferma la boîte et la remis dans le placard qu'il s'empressa de fermer. Il resta un temps à se demander ce qui venait de se passer. À qui pouvait-il confesser ce qu'il venait de vivre?
Il monta à l'étage afin de reprendre ses esprits. Dans le corridor du hall d'entrée deux locataires masculin et une jeune femme s'y tenaient, légèrement secoués eux aussi.
"Que se passe-t-il" demanda Galloway sans trop s'en rendre compte, encore ébranlé.
"Vous avez vu Monsieur Galloway, les deux cadavres en haut du building en face?" dit l'un d'eux
Effectivement, il y avait bien deux draps couvrant deux corps au sommet d'un édifice.
"Qu'es-ce que c'est?" demanda Galloway.
"Deux hommes ont été retrouvés morts sur le toit du building, comme écrasés, ils avaient une échelle avec eux"
"Peut-être voulaient-ils sauter et se suicider?" dit la jeune femme.
"Mais non puisque je te dis qu'on le as vu monter l'échelle en regardant de l'autre côté!" lui répondit l'un d'eux
"Mais il n'y a rien de l'autre côté que voulaient-ils faire?" fit-elle.
"C'est le grand mystère" dit l'autre.
Galloway remarqua soudainement beaucoup de bruit vers la gauche à l'extérieur dans la rue. Une cohue venant de la ville. Ce sont toutefois les trois jeunes locataires qui sortirent les premiers.
"Oh mon dieu t'as vu?" fit la jeune femme
"Aïe Aïe Aïe quel carambolage en ville!" fit l'autre
Le troisième prit son téléphone pour rejoindre quelqu'un.
Galloway resta stupéfait.
De la ville se dégageait une épaisse fumée noire provenant d'un amoncellement de carcasses de voitures.
Galloway avait du ménage à faire dans le placard de son sous-sol.
Et pas n'importe comment.
Il y gardait dans un placard, une boîte dans laquelle s'y trouvait un monde miniature. Une ville, un centre-ville rappellant New York, des édifices, quelques habitants en petits bonhommes aussi.
Concierge de son état, c'était son hobby. Ce monde miniature qu'il s'était recréé en achetant des articles en provenance d'un peu partout sur l'internet était pour lui une manière de s'évader. Il y plantait son visage quelques instants, observait les détails de ce petit monde de Gulliver et plongeait alors dans un plaisir total. Le même type de détente que pouvait offrir un bon café pour certains ou un bon bain chaud.
De jour, ses tâches de concierge du six logements dont il avait la responsabilité, le faisait bien saluer quelques voisins de temps à autres mais dans l'ensemble, son quotidien était bien terne. Les gens l'aimait bien car il était utile, mais rien pour nouer de grandes amitiés. Quand il n'y avait pas de menues réparations à faire sur un logement, on ne se souciait guère de sa présence.
Galloway ne s'en formalisait pas, il avait son univers à la Jonathan Swift dans une boîte de la cave comme ultime refuge.
Mais ce soir là, notant qu'il devait peut-être planter ce mini décor dans autre chose qu'une bête boîte de carton brun, il remarqua du même coup deux bonhommes miniatures en train de monter une échelle. Peut-être n'avait il jamais remarqué ses deux petits bonhommes mais bon, il trouva tout de même curieux de les remarquer pour la première fois, sur le toit d'un de ses édifices de son faux centre-ville, comme si ils tentaient de fuir la ville reconstituée.
Il n'en fit pas un plat et ce n'est que le lendemain, en soirée, qu'il réalisa ce qui se passait dans sa boîte du placard de la cave. Les petits bonhommes, supposément inanimés bougeaient. Dès qu'il ouvrit la boîte, les voitures se mirent à rouler, à s'arrêter aux lumières, des bonhommes sortaient et entraient des commerces, d'autres traversaient la rue, la ville s'activait sous ses yeux comme si il était Dieu d'un nuage regardant ses créations. Il en était si stupéfait qu'il ne remarqua que tard que les deux bonhommes au bout de leur échelle étaient presqu'en train d'escalader le contour du haut de la vieille boîte de carton brun dans laquelle la ville était prisonnière.
Il fût si soudainement troublé qu'il en échappa la boîte au sol. Celle-ci se brisa de partout et sa ville fût légèrement démolie. Une grosse agitation fît vibrer quelque peu le morceau de carton difforme et des voitures miniatures en sortirent comme un troupeau d'insectes fuyant un poison. Galloway, sans réfléchir les ramassa d'un large geste du bras, les lança dans la boîte, ferma la boîte et la remis dans le placard qu'il s'empressa de fermer. Il resta un temps à se demander ce qui venait de se passer. À qui pouvait-il confesser ce qu'il venait de vivre?
Il monta à l'étage afin de reprendre ses esprits. Dans le corridor du hall d'entrée deux locataires masculin et une jeune femme s'y tenaient, légèrement secoués eux aussi.
"Que se passe-t-il" demanda Galloway sans trop s'en rendre compte, encore ébranlé.
"Vous avez vu Monsieur Galloway, les deux cadavres en haut du building en face?" dit l'un d'eux
Effectivement, il y avait bien deux draps couvrant deux corps au sommet d'un édifice.
"Qu'es-ce que c'est?" demanda Galloway.
"Deux hommes ont été retrouvés morts sur le toit du building, comme écrasés, ils avaient une échelle avec eux"
"Peut-être voulaient-ils sauter et se suicider?" dit la jeune femme.
"Mais non puisque je te dis qu'on le as vu monter l'échelle en regardant de l'autre côté!" lui répondit l'un d'eux
"Mais il n'y a rien de l'autre côté que voulaient-ils faire?" fit-elle.
"C'est le grand mystère" dit l'autre.
Galloway remarqua soudainement beaucoup de bruit vers la gauche à l'extérieur dans la rue. Une cohue venant de la ville. Ce sont toutefois les trois jeunes locataires qui sortirent les premiers.
"Oh mon dieu t'as vu?" fit la jeune femme
"Aïe Aïe Aïe quel carambolage en ville!" fit l'autre
Le troisième prit son téléphone pour rejoindre quelqu'un.
Galloway resta stupéfait.
De la ville se dégageait une épaisse fumée noire provenant d'un amoncellement de carcasses de voitures.
Galloway avait du ménage à faire dans le placard de son sous-sol.
Et pas n'importe comment.
dimanche 24 juillet 2011
Higelin
Jacques Higelin doit la (sur)vie à son grand-père (bien entendu) qui a convaincu le chef de la Kommandantur Allemande de ne pas détruire le territoire alsacien où le petit jacques, 3 ans, réside avec ses parents pendant la guerre en 1944.
Son père encourage très tôt Higelin à chanter aux entractes du cinéma local.
À 19 ans, il tourne dans un film où il fait la rencontre de Henri Crolla, un guitariste jazz qui changera sa vie. Crolla est un proche d'Yves Montand qu'il accompagne à la guitare en tournée et sur ses albums. Frère de sang de Mouloudji avec lequel il a joué dans les rues, il est si généreux de son enseignement musical au jeune Higelin qu'il l'héberge très souvent au point qu'il considèrera les Crolla comme sa deuxième famille.
Dans les années 60, il épouse complètement la vie de style "commune". Il tourne dans plusieurs films et dans des épisodes télévisés. Pierre Barouh, compositeur primé pour la musique du film Un Homme et une Femme de Claude Lelouch, lance son étiquette de disque et offre la chance à Jacques Higelin d'enregistrer ses efforts musicaux.
À cette même époque il se lie d'amitié avec Brigitte Fontaine, une amitié qui dure encore aujourd'hui. Ils se créent tous deux un entourage, Rufus, Areski Belkacem, Mouloudji, Elisabeth Wiener, Crolla, avec lesquels ils font toutes les expériences musicales possibles. En 1966 Jacques Higelin a un fils qui deviendra lui aussi célèbre.
La critique le remarque et il est l'une des voix des révolutions de mai 1968.
Conscient de ne pas être névessairement grand public, Higelin à le génie au début des années 70 de faire des spectacles dans de très petites salles, des spectacles de type théâtre de rue qui remporte un gros succès underground.
Inspiré par Boris Vian, le jazz et même le blues, c'est le rock qui le gagne en 1975 et qui lui amène un nouveau public alors qu'il multiplie les tournées où la communion avec son public est pratiquement organique au point de créer un véritable évenement partout où il passe. Il tourne avec Bernard Lavilliers et Téléphone et ne fera jamais autant d'argent qu'à cette époque.
1977, Higelin enregistre à Paris dans le Château d'Hérouxville. Dans le même château mais le studio voisin, David Bowie, Iggy Pop, Brian Eno enrigistrant l'album The Idiot d'Iggy Pop. Higelin est en couple avec Nguyen Kuelan. Pop en tombe follement amoureux. Comme elle est vietnamienne et que chanter "Vietnamese girl" ne tombe non seulement pas facilement en bouche, mais ne serait pas non plus très populaire après la guerre du Vietnam, Pop et Bowie lui écrivent China Girl. Pop courtise Kuelan mais ils ne parlent aucune langue que l'un et l'autre ne comprendraient. Elle répond à ses avances par un doigt sur la bouche qui dit "Shhhhhhhhhhhhhut". Concept qui sera inclus dans la chanson de Pop et la version reprise par Bowie, avec succès, 6 ans plus tard.
Les années 80 sont difficiles pour tous les artistes qui ont commencé leur art dans les années 60. Higelin s'investit dans les concerts humanitaires et ses délires surréalistes offrent encore quelques bijoux.
Il fait de la nage en surface depuis mais ce qu'il a créé pour les dimanches pas trop ensoleillé est encore survitaminé.
Ce dimanche c'est toi que je vais écouter.
Merci Jacques H. pour ton panache
Son père encourage très tôt Higelin à chanter aux entractes du cinéma local.
À 19 ans, il tourne dans un film où il fait la rencontre de Henri Crolla, un guitariste jazz qui changera sa vie. Crolla est un proche d'Yves Montand qu'il accompagne à la guitare en tournée et sur ses albums. Frère de sang de Mouloudji avec lequel il a joué dans les rues, il est si généreux de son enseignement musical au jeune Higelin qu'il l'héberge très souvent au point qu'il considèrera les Crolla comme sa deuxième famille.
Dans les années 60, il épouse complètement la vie de style "commune". Il tourne dans plusieurs films et dans des épisodes télévisés. Pierre Barouh, compositeur primé pour la musique du film Un Homme et une Femme de Claude Lelouch, lance son étiquette de disque et offre la chance à Jacques Higelin d'enregistrer ses efforts musicaux.
À cette même époque il se lie d'amitié avec Brigitte Fontaine, une amitié qui dure encore aujourd'hui. Ils se créent tous deux un entourage, Rufus, Areski Belkacem, Mouloudji, Elisabeth Wiener, Crolla, avec lesquels ils font toutes les expériences musicales possibles. En 1966 Jacques Higelin a un fils qui deviendra lui aussi célèbre.
La critique le remarque et il est l'une des voix des révolutions de mai 1968.
Conscient de ne pas être névessairement grand public, Higelin à le génie au début des années 70 de faire des spectacles dans de très petites salles, des spectacles de type théâtre de rue qui remporte un gros succès underground.
Inspiré par Boris Vian, le jazz et même le blues, c'est le rock qui le gagne en 1975 et qui lui amène un nouveau public alors qu'il multiplie les tournées où la communion avec son public est pratiquement organique au point de créer un véritable évenement partout où il passe. Il tourne avec Bernard Lavilliers et Téléphone et ne fera jamais autant d'argent qu'à cette époque.
1977, Higelin enregistre à Paris dans le Château d'Hérouxville. Dans le même château mais le studio voisin, David Bowie, Iggy Pop, Brian Eno enrigistrant l'album The Idiot d'Iggy Pop. Higelin est en couple avec Nguyen Kuelan. Pop en tombe follement amoureux. Comme elle est vietnamienne et que chanter "Vietnamese girl" ne tombe non seulement pas facilement en bouche, mais ne serait pas non plus très populaire après la guerre du Vietnam, Pop et Bowie lui écrivent China Girl. Pop courtise Kuelan mais ils ne parlent aucune langue que l'un et l'autre ne comprendraient. Elle répond à ses avances par un doigt sur la bouche qui dit "Shhhhhhhhhhhhhut". Concept qui sera inclus dans la chanson de Pop et la version reprise par Bowie, avec succès, 6 ans plus tard.
Les années 80 sont difficiles pour tous les artistes qui ont commencé leur art dans les années 60. Higelin s'investit dans les concerts humanitaires et ses délires surréalistes offrent encore quelques bijoux.
Il fait de la nage en surface depuis mais ce qu'il a créé pour les dimanches pas trop ensoleillé est encore survitaminé.
Ce dimanche c'est toi que je vais écouter.
Merci Jacques H. pour ton panache