vendredi 2 octobre 2009
"Are you okay?"
C'étais le chaos.
Des pétarades au travers des montagnes. Des explosions au loin. Des cris indistincts. Des avions volant en basse altitude. Les combats étaient aériens comme terrestre. Des avions ennemis croisant des avions alliés.
Le caporal Gregovitch était posté en vigile loin sur la côte Ouest. Il pouvait voir tout ce cirque en panavision. Il n'y avait vraiment rien à craindre de son côté. Il pourrait revenir chez lui dans un mois et dire aux proches qu'il avait pris part aux combats comme un héros alors qu'en fait il était dans un endroit relativement isolé. Seul avec un contact radio. Pratiquement aussi peu en danger que si il était chez lui dans son salon à regarder cela à la télé.
Il y avait bien ses quelques avions qui survolaient son secteur de temps à autres mais à une certaine distance et pour mieux se rediriger vers les montagnes. Il était dans la loge de la guerre. Une guerre il ne croyait plus. Une guerre à laquelle il n'est pas certain d'avoir jamais cru. Il ne voulait plus de sa mission et tenait à retourner chez lui vivant.
Le pilote Stavlas est de la troupe ennemie. Il avait eu le temps de larguer 6 bombes en avant-midi et s'apprêttait à faire de même en fin d'après-midi. Toutefois son Messerschmitt Bf 109 avait été atteint par des tireurs au sol sans qu'il n'eût le temps de le repérer sur son radar. La secousse de l'impact avait été vive mais en gardant son sang-froid il avait réussi à faire volte-face et à s'éloigner des montagnes qui voulaient faire de lui une victime. Il se dirigeait de plein fouet vers le désert quand il s'aperçu qu'il n'avait plus le contrôle de son avion. Il a tout juste eu le temps de s'éjecter avant que celui-ci ne pique du nez et aille s'écraser en flammes dans les dunes.
L'explosion a été bruyante et flamboyante. Le caporal Gregovitch a été captivé par le spectacle pyrotechnique qui s'était déroulé devant ses yeux. Il savait que des avions de ses troupes étaient dans les airs. Il savait qu'ils étaient attaqué par des avions ennemis des airs aussi. L'avion qui venait de s'écraser pouvait être un avion ennemi tout comme un avion allié.
Le parachuté descendait docilement devant le soleil. Un code visuel était établi au sein des troupes pour indiquer si un parachutiste était des nôtres ou non. Toutefois avec l'ardent soleil qui plombait sur le désert, le caporal Gregovitch était aveuglé. Il ne le voyait que par jeux d'ombres.
Le parachutiste Stavlas a tenté de dirigé son parachute mais le manque de contrôle l'a fait brutalement s'écraser contre le sol. Un sol de sable mais à la vitesse où il arrivait il venait peut-être de se casser la cheville.
Le caporal Gregovitch venait d'être témoin de son atterissage. Par réflexe sans réèllement s'en rendre compte il a couru en sa direction.
Quand il s'aperçut que le parachutiste était de la troupe ennemie il a feiné sa course au poitn de s'arrêtter complètement.
Jusqu'alors Stavlas n'avait toujours pas remarqué la présence du caporal Gregovitch. Après avoir maugréé, s'être débarrassé de son parachute et s'être mis sur pied il l'a remarqué pour la première fois.
Gregovitch le regardait stoïque, son arme de pointe à la main.
Stavlas avait bien un pistolet, un poignard et un sabre sous sa ceinture mais ne bougeait pas et le regardait fixement de loin.
Le temps est resté suspendu quelques secondes.
Gregovitch a fini par lui lancer dans la langue universelle:
"Are you okay?"
Stavlas lui a répondu d'un pouce voulant dire tout va bien. Ce souci de sa part en disait long sur le soldat. Il n'avait pas tiré, il n'avait pas menacé, il s'était inquiété de son état. Même si il le savait ennemi. Cet acte de compassion de la part d'un frère ennemi l'avait otuché une fraction de seconde. Stavlas compris tout de suite que Gregovitch était un bien mauvais soldat. Un soldat qui ne savait pas tuer.
Stavlas s'est mis à marcher tranquillement en direction opposé de Gregovitch. Un soldat qui ne savait pas tuer ne lui tirerait pas dans le dos.
Gregovitch de son côté à rebroussé chemin.
En marchant de reculons vers son poste.
Personne ne saurait.
Comme à la fin de toutes les guerres, personne ne saurait jamais.
Personne ne saurait jamais, vraiment.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)