Là (ou pas)

Petite machine au garage.

Trois passagers supplémentaires donc avec moi ce matin, au volant de la voiture de la belle. Trois passagers qui commencent un gros deux heures après moi leurs journées. Inconfort.

Une fois chaque lascar largué dans sa niche, je plonge dans le traffic. aaaaaah ces débiles moments d'anticipation arrêté depuis 4 minutes à la lumière verte.

"J'ai tu le temps d'avancer?...Devrais-je? vais-je bloquer tout le monde si la lumière vire au jaun...AAAAAAAArg! voilà klaxonnez-moi bande de babouins!"

Je suis anxieux de ma trop courte nuit. Ma nuit entière et sans faille d'il y a deux jours fait figure d'erreur de parcours. Me suis encore réveillé dans le sous-sol ce matin. Ça doit bien faire 37 en 38 comme ça.
Je suis anxieux de ce traffic d'innocents qui m'offre 1h49 à me rendre là où je prends normalement 20 minutes pour le faire. Je serai intoxiqué pour le reste de la journée. Le charme de Ville Saint-Laurent.

Heureusement qu'il y a Saint-Steve pour m'apaiser.

Ça ne m'empêchera pas d'arriver en retard dans une réunion où j'étais essentiel, d'intervenir au mauvais moment, m'exprimant sur le mauvais sujet avec des faits erronés. Trop préssé de prouver que ça ne marche tout simplement pas.

Un con. Je suis devenu.
Un con qui prend sa place dans le traffic pour faire sa part pour les pétrolères.
Qui rit des blagues aux allusions vaguement sexuelles.

Je suis une asperge parmi les légumes.

Le bureau de mon voisin est vide. Ce voisin, un peu raisin, qui s'attendrit tous les 2 jours en faisant jouer Mandolin Rain à tue-tête en soulignant chaque fois que ce doit être la meilleure chanson jamais écrite. Il est absent aujourd'hui.

Ça tombe bien moi aussi.

Là mais pas là.

Dans mon monde parrallèle ponctué de soupirs et de rêveries.

Viennent tout juste de me retirer ma camisole.
Douche froide dans 10 minutes.
Du manger mou pour souper.

C'est bien Mandolin Rain que je murmure?....le boutte du milieu qui change de ton?

Saint-Steve priez pour moi