Des négociations secrètes entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire Algérien lié au Front de Libération National sont ouvertes. Après 7 ans de combats dans la guerre d'Algérie, une partie des cadres de l'armée française veut contrecarrer les plans d'indépendance algérienne et s'inscrivent en faux pas rapport au général Charles de Gaulle qui parle de l'Algérie aux Algérien(ne)s.
Presque 3 ans avant, on avait réussi un coup d'État, le 13 mai 1958, qui avait renversé le gouvernement français en place, conduisant finalement à la démission du gouvernement de la quatrième République et à l'arrivée au pouvoir, en France, du général Charles de Gaulle. Toutefois, tout n'est pas rose. Une crise politique majeure et en France et en Algérie naît. Ceci marque la poursuite de turbulences et de changements significatifs qui est ponctuée, trois ans plus tard, de la déclaration d'indépendance de l'Algérie.Contrairement au fantasme de pays Québécois, une autodétermination patriote n'est jamais facile dans ses débuts. Après le Coup d'État de 58, De Gaulle avait remplacé le commandant supérieur interarmées de l'Algérie, Raoul Salan, par Gérard Challe. Ce qui a horripilé Salan.
Le général Jouhaud est Pied-Noir et ancien adjoint de Salan. Il est promu chef d'État-Major de l'Armée de l'Air. Après avoir été impliqué dans le coup d'État de 1958, il demande sa mise en retraite deux ans plus tard.
Le général Zeller est chef d'État-Major de l'armée depuis 1955. Mais démissionnaire quand il veut protester contre la baisse des effectifs en Algérie. Le chantage ne dure pas et il revient obtenant le grade de général d'armée où il passe à la réserve. Il écrira dans un hebdomadaire une lettre de protestation de la part des militaires, sur les politiques de De Gaulle.
Puis, le colonel Antoine Argoud, ancien chef de l'État-major du corps d'armée d'Alger du général Massu sera l'un des principaux organisateurs de la préparation du putsch.
Le gouvernement de De Gaulle est bien informé qu'il y a dissidence et complotisme. Antoine Argoud s'était entretenu avec le Premier Ministre Français Michel Debré afin de le prévenir que si la politique ne changeait pas, une junte de colonel renverserait le gouvernement. Il s'agissait donc d'une menace pure et simple. La tension était montée toute l'année 1960, et l'école militaire de Paris, marmite des complotiste est étroitement surveillée. Ainsi que tout ceux qui en entrent ou en sortent. Quand le 11 avril 1961, le président De Gaulle annonce avec détermination l'indépendance de l'Algérie avec un certain cynisme, c'est reçu comme une sorte de provocation par ceux qui veulent une Algérie française. Le 20 avril, l'entourage de De Gaulle est avisé qu'un putsch est imminent et la sécurité est resserrée autour de lui. Dans les jours précédent le jour J, une quantité inhabituelle de colonels se trouvent en permission et beaucoup de commandants sont en métropole afin de ne pas se salir les mains dans tout ça.Le 21, les généraux se rassemblent. On prévient le président De Gaulle qui dine avec le commandant par intérim du premier régiment de parachutistes, qu'il peut restez tranquille, tout sera sous contrôle. Plus tard, il sera encore avisé que ça se passera pour vrai très bientôt, pendant l'entracte de Britannicus, pièce auquel il assiste avec le président Sénégalais Leopold Sédar Senghor.
Ils sont tous les deux à l'urinoir et Senghor lui dit: "Belle pièce, mon général !"
Ce à quoi De Gaulle répond promptement: "Senghor! Regardez devant vous!".
(...)Mais non ses 2 dernières phrases sont une blague de ma part parce que la tension était trop grande.
Car dans le nuit du 21 au 22, vers 2h du matin, en trois heures, des lieux stratégiques sont saisis à Alger, le gouvernement général, le palais d'été, l'hôtel de ville, la caserne Pélissier, la radio de l'aéroport d'Alger. L'unique victime est le maréchal des logis Pierre Brillant qui riposte armé, mais est abattu défendant le transmetteur radio d'Ouled Fayet.
Les généraux Zeller, Challe (rallié à eux même si nommé par De Gaulle), Jouhaud, Paul Gardy, secondés par les colonels Argoud, Charles Lacheroy, Jean Gardes, Joseph Broizat prennent le contrôle d'Alger.On annonce à la radio "Vive l'Algérie Française pour que Vive la France !"
Le général Salan est en exil volontaire en Espagne mais en liaison avec tout le monde.
Challe fait une déclaration à la radio. Ce samedi sera de plus en plus désordonné pour les Putschistes et de plus en plus maitrisé par le gouvernement De Gaulle. En France, on arrête Jacques Faure qui était l'architecte du relais du putsch en métropole dès 6h le matin, ce même samedi. Louis Joxe, ministre des affaires algériennes est doté des pleins pouvoirs, le général Olié mis comme chef de commandement de l'armée en Algérie. De Gaulle, qui a le sens de la formule, déclare vers 17h, que ce qui est grave est que cette affaire n'est pas sérieuse. L'état d'urgence est tout de même décrété.
Le dimanche, Salan arrive sur place et veut armer la population, Challe ne veut pas. 38 conseillers municipaux d'Alger leur prêtent allégeance. Toutefois l'opinion publique ne les appuie pas. Le concept de démocratie s'évapore. De Gaulle apparait à la télévision en uniforme et fait appel à ne pas reconnaitre la prise du pouvoir. Terminant par "Français! Aidez-moi!". On invite la population à s'imposer contre les putchistes.Le lundi, le mouvement des putschistes s'épuisent. Les soldats ne veulent plus écouter les ordres. La population se mobilise et se tourne contre eux. Challe, entre autre, n'y croit plus. Le désordre devient certain, Salan est nommé pour prendre la direction des choses.
Le mardi, les comparaisons avec le fascisme font mal aux putchistes. Challe chante La Marseillaise face à un micro qui ne fonctionne pas. Pathétisme.Le mercredi, les troupes qui avaient suivi les généraux se rendent les uns après les autres à la France. Les insurgés se retirent avec les parachutistes. On négocie pour que Challe se rende. Zeller disparaît dans les rues d'Alger, il se rendra quelques jours plus tard. Salan, Jouhaud et Argoud entrent dans la clandestinité et les regroupement terroristes.
220 officiers seront relevés de leur commandement, 114 traduits en justice. Challe et Zeller écopent de 15 ans, mais seront pardonnés après 7. Salan et Jouhaud sont arrêtés en 1962. Ce dernier est condamné à mort mais sauvé la veille de l'éxécution. Salan est aussi épargné de la peine de mort.
Ils sont amnistiés en 1968. Même réintégrés dans l'armée, en 1982.
Le putsch des généraux à Alger avait lieu dans la nuit d'aujourd'hui, il y a 63 ans.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)