lundi 25 mars 2024

À La Recherche du Temps Perdu*****Post Office de Charles Bukowski

Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: la Littérature !

Lire c'est une seconde nature pour moi, je suis traducteur je suis toujours en train de lire, je lis partout, tout le temps, j'ai toujours un livre avec moi, même si je n'ai pas l'occasion de le lire. Au cas où je pourrais. Je quitte parfois un groupe de gens pour aller lire en cachette une page ou deux par subversion, dans le garage ou à l'étage. 

Lire c'est apprendre à entrer dans l'univers d'un(e) autre, c'est plonger dans les corridors mentaux d'un autre être humain, c'est explorer de nouveaux univers, de nouveaux mondes, c'est s'ouvrir les sens, c'est apprendre à écrire dans le savoir, c'est accepter de vivre sur le rythme respiratoire de quelqu'un d'autre.

Et respirer, c'est vivre.

POST OFFICE de CHARLES BUKOWSKI    

Henry Charles Bukowski était un écrivain, poète, poivrot. Il était formidable. Il était représentatif d'une large part des gens d'Amérique du Nord. Ceux qui se moquent de tout, qui ne font qu'avec leurs instincts, et qui choisissent de s'amuser davantage que de se tuer au travail. Sur sa tombe est inscrit avec humour Don't Try. Il peut être très amusant. Même par delà mort. Le cinéma des frères Coen est très près de l'univers d'Henri Chinaski, le personnage récurent de Bukowski, lui-même en quelque sorte. Ses écrits font échos à la société Étatsunienne des années 50-60-70, en 1986 le Times le titrait comme lauréat de l'American Low Life, parce qu'il vivait, écrivait, sur ses consommations massives d'alcool, ses relations avec les femmes, il vivait à la Henry Miller et ça faisait des jaloux. 

Il écrivait souvent autobiographiquement, donc sur la vie des pauvres citoyens des États-Unis, pas nécessairement sans culture, au contraire même, hédoniste, dans l'économie de Los Angeles, et bien souvent dans la débauche. Toujours amené dans un angle humoristique. Pathétique parfois. Comme il a des racines allemandes, et qu'à 24 ans il a tenté d'esquiver l'engagement militaire de la Seconde Guerre Mondiale, que sa famille a été impliquée dans la Premìère Guerre Mondiale, mais du côté des Allemands et qu'elle est restée en Allemagne, le FBI l'a suivi pendant un bout de temps. Peu importe ses envies de désertions, il était si peu en forme qu'il ne s'est jamais qualifié pour l'engagement militaire.

Le Postier, (illisible en français de France avec ses expressions de l'Hexagone qui ont peu à voir avec l'Amérique) raconte Los Angeles, en Californie, fin des années 60, Henry Chinaski, poivrot de bar, trieur au courrier pour le bureau de poste, choisissant de quitter son emploi quand il se met à gagner une bonne somme aux courses de chevaux. Il erre d'appartements en appartements tel un sans abri "survivant" par l'alcool et les Femmes. Humour, pathétisme et cynisme sont au rendez-vous. 

La poésie et la musique classique duquel Bukoswki/Chinaski sont très friands, aussi. Largement autobiographique le livre lancé en 1971, son premier qui ne soit pas un recueil de poésie où un article de magazine, sera "dédié à personne". Parce que Bukoswki a la lucidité de savoir qu'il n'est pas un modèle pour quiconque tient à son foie. Un certain sexisme vieilli mal, mais si on replace en contexte dans les années 60, il est plus facile de comprendre mentalement ce qui dirige certains de ses écrits. 

Bukoswki, l'homme était bien meilleur que ce qu'il écrivait. Il se la jouait entre Humphrey Bogart et Eric Von Stroheim, avec le cool du premier et le flegme du second, Allemand d'origine de surcroit. Mais était aussi capable de boire à la bouteille à la télévision en pleine entrevue tel un clochard dont il pouvait avoir les traits caricaturaux. 

Sa poésie peut parfois être stridente, tranchante, cruelle, pathétique, mais aussi très comique. Et Bukoswki a inspiré terriblement d'artistes.

U2, Rolland Perrin, Red Hot Chilli Peppers, Fall Out Boy, Artic Monkey, 311, Modest Mouse, Harry Styles, Nick Cave & The Bad Seeds et plus d'une vingtaine d'autres, en musique ont été inspirés de Bukowski.

Marco Ferreri, Barbet Shroeder, Dominique Derudderre, Patrick Bouchitey, Bent Hamer, James Franco, Timothée Chalamet dans Beautiful Boy, ont tous présentés Bukowski au Cinéma. Charles a fait des caméos dans Barfly et Supervan. Peu honorable dans Supervan, graine d'agresseur. 

Mark Manson, auteur de The Subtle Art of Not Giving a Fuck a consacré un chapitre entier inspiré de Bukowski appelé Don't Try.

Bukowski disait lui-même s'inspirer de Dostoeivsky, Fante, Céline, Hamsun, Hemmingway, Jeffers, Miller, Lawrence, Thurber, Du Fu et Li Bai.  

Le 9 mars dernier marquait les 30 ans de sa disparition, aux mains de la leucémie, à 73 ans.     

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)