Heille IA !

Y a risque. C'est connu. J'ai vu un clip cette semaine d'un homme se laissant tomber du sommet d'un bac de recyclage pour atterrir sur une seule main. Quelques 200 livres sur une seule main se tenant en suspension, la tête en bas, tombé d'à peu près 5 pieds. Impossible sans se disloquer l'épaule.

J'ai aussi vu une jeune femme suspendue dans le vide, tenue par la main par son ami, au-dessus de montagnes qui ne finissent plus d'offrir de l'espace pour y tomber. Si impossible. Si vrai, idiot, zéro admiration pour la témérité.

Et je ne vous parles pas de ces filtres de snap chat qui vous rends belle/beau et vous rajeunit de 30 ans. 

Nos empreintes se multiplient. Avec notre complicité. Souvent inconsciente.

L'intelligence artificielle ? Vous y participez ? Vous utilisez des filtres contre votre propre visage ? moi oui, je l'avoue. Pour rigoler. Chaque fois, je sais que j'envoie probablement mes coordonnées faciales en Asie. C'est ma manière de rendre le monde plus beau...

En Californie, il y a une douzaine de jours, la compagnie OpenAI, celle qui a créé ChatGPT, ce qui a donné un petit coup d'accélérateur dans l'univers de l'intelligence artificielle, a vécu un petit tremblement de terre. Derrière OpenAI il y a Microsoft qui a investi 13 milliards de dollars US dans la compagnie, dans le but qu'on développe l'intelligence artificielle de manière sécuritaire et pour le bien de la société, s'appuyant sur des principes non lucratifs. Il y a déjà dichotomie. Les milliards des bonzes de Microsoft, la noblesse du développement non lucratif. 

La séquence d'il y a quelques jours a été la suivante: le vendredi 17 novembre, premier acte: Le Choc. Sam Altman, directeur de la compagnie est limogé. Ça prends tout le monde par surprise, Altman le premier. On nomme trois autres personnes dans des rôles clés et on flotte dans une certaines confusion chaotique. Deuxième acte: Les Négociations. Altman, du samedi au lundi est comme dans un conclave papale, mais cette fois, dans l'univers technologique, et en bureaux à stores fermés, on négocie ferme. La planète techno est sur le feu et ça bouille. Sur X, crachoirs de toutes les ignominies, les employés d'OpenAI condamnent la décision et annoncent qu'ils quitteront si Altman ne reste pas. Les raisons de le limoger ne sont pas claires, "manque de transparence" est la raison officielle, mais le conseil d'administration reste énigmatiquement silencieux sur le sujet. À la fin de ce deuxième acte, Emmett Schear, ancien dirigeant de Twitch et de Microsoft est nommé à un poste de direction, chez OpenAI.

Le bailleur de fonds recrute Altman, recrute potentiellement toute l'équipe d'OpenAI, leur fait signe qu'ils sont tous les bienvenus. 

Troisième acte, tous les employés d'OpenAI signent une lettre confirmant leur démission si Altman ne retrouve pas son poste. Microsoft insiste, peu importe l'issu, y a de la place pour vous chez nous, tout le monde. OpenAI retourne sa veste réengage Sam Altman. 

OpenAI voulait être sans buts lucratifs et, comme leur nom l'indique, être très transparent et ouvert sur tout ce qu'ils faisaient. Maintenant, on loge davantage dans le milieu fermé, pas obligé de tout divulguer de ses recherches, et géré par une extraordinairement riche multinationale comme Microsoft. 

Pour développer l'intelligence artificielle, il faut investir des milliards. Donc l'idée de rester sans but lucratif est un brin naïve. Altman veut accélérer la transition vers l'intelligence artificielle et la rendre disponible assez rapidement. Comme avec ChatGPT il y a presqu'un an, jour pour jour. Qui change la vie de bien des gens, déjà. 

Le gris persiste sur ce qui est sécuritaire et sur ce qui ne l'est pas. QStar, présentement développé par OpenAI a été qualifié de potentielle menace à l'humanité par les employés eux-mêmes. Mais même là, peu savent ce que c'est. 

Ce serait une sorte de ChatGPT amélioré et surtout autonome comme HAL dans 2001: A Space Odyssey de Stanley Kubrick. Il y a des vautours plein d'argent, dont Elon Musk, qui rôdent autour et ça, ça fait peur. Les gens riches ne sont jamais les lumières les plus brillantes de la guirlande humanitaire. La France, l'Italie et l'Allemagne ont retiré leurs billes de ce type d'investissements tant que les encadrements légaux ne seront pas plus clairs. 

Il y a, effectivement, manque de transparence. Il s'agit d'une boite noire fermée a clé, derrière des portes closes. C'est dire la distance. 

L'importance des processus démocratiques, si mis à l'épreuve depuis certains passages clownesques aux présidences italiennes, Étatsunienne ou Brésilienne, est de plus en plus importante. 

Et avec les montées de la droite un peu partout, rien n'est rassurant dans tout ça. 

L'intelligence humaine doit faire bonne mesure avant que l'intelligence artificielle ne sévisse librement. 

On parle de potentielle autonomie de l'intelligence artificielle.

Vous vous rappelez comment finissait 2001: A Space Odyssey ? 

Étais-ce la naissance de quelque chose?

La fin de quelque chose?

 Les deux ?

(divulgâchis arrêtez ici si vous n'avez pas vu)

C'est source de débat depuis plus de 50 ans. 

Certains prétendent que le personnage de Dave Bowman est transformé en super humain et renvoyé sur terre. 

Mais on débat encore sur l'entièreté de sa signification. Qui reste sombrement apocalyptique.

Nous baignons encore un peu dans cette panique scientifique.