James Dean, Obi-Wan & La Spyder 550

Quand James Dean est décédé en septembre 1955, à l'âge tendre de 24 ans, toute une nation d'adolesscent(e)s tombait en deuil. Ça n'avait pas d'importance si on avait vu aucun de ses films, il n'était connu que que d'un, le deuxième et le troisième étant sorti post-mortem, on lui connaissait la belle gueule, il était beau, rebelle, on voulait le toucher ou encore être James Dean. Outre Elvis Presley, il s'agissait de l'une des première idoles adolescentes issues du milieu artistique auquelle les jeunes voulaient s'identifier. 

L'hystérie du deuil collectif était demesurée pour l'époque.

La population de la petite ville de Fairmount, en Indiana a doublé quand on a enterré le corps du jeune acteur dans sa ville natale. Ce deuil national collectif était suffisant pour faire de Rebel Without a Cause un énorme succès en salle losrque lancé un mois après sa mort. D'autant plus que dans le film, le personnage de Dean fait une course de voiture, ce qui ajoutait un côté hanté à celui qui avait trouvé la mort sur la route. C'était comme si on le voyait pratiquer ce qui l'avait tué. Dans un an, le western Giant serait lancé. Alors que les producteurs étaient déjà prêts à ne pas sortir le film puisqu'ils se disaient que que serait trop morbide de demander aux gens de venir voir un mort, que personne ne voudrait aller le voir, un associé à eu une idée "conspi". 

Et si James Dean, au contraire, n'était pas mort ?    

C'était une trop grosse manigance pour qu'un compagnie sérieuse comme Warner Brothers puissent même y penser. Si la compagnie prétendait qu'il avait survécu, ce serait perçu comme une tentative de faire de l'argent de manière éhontée. Donc le studio a publié un mémo disant tout simplement la vérité.

Warner Brothers tiens à nier et à se dissocier des rumeurs voulant que James Dean soit vivant. 

Mais le marketing n'est pas la vérité. C'est du calcul. Cette rumeur n'existait pas. Les gens de Warner savait ce qu'ils faisaient. Ils faisent naître le mythe.

 Warner a donc ensuite incarné le rumeur. Un représentant publicitaire a été engagé, il fallait construire la conspiration. Dean ne serait pas peint avec Elvis, Marilyn ou Bogart pour rien dans les peintures nostalgico-mythiques futures.  Il fallait en faire un objet de culte, puisque l'obsession collective y était déjà. Des escrocs comédiens qui iraient dans les séances tout aussi escroc de spritisme évoquant l'esprit de Dean simplement pour crier "bullshit, il n'est même pas mort." seraient aussi engagés. 

C'est à New York qu'on plante la fausse histoire que Dean aurait survécu au crash, mais serait si défiguré et méconaissable que les studios le cachaient pour ne pas altérer l'image du rebelle blond. Un culte prenait racine. Giant deviendrait non seulement un gros hit, mais Dean se mériterait aussi sa seconde nomination aux Oscars, post-mortem. Jackie Curtis, thinking she was James Dean for a day, en  rajouterait dans les jeunes années 60, disant qu'Andy Warhol était James Dean, et que les cicatrices d'acné de son visage et ses recours aux perruques masquaient les vraies séquelles post-accident.

Live fast die young sera le slogan culte qui nait.

Mais la réalité c'était quoi ?

À l'intersection de Hollywood Boulevard et de Vine, l'acteur britannique Alec Guinness avait faim. James Dean, au même endroit, l'avait reconnu, pas l'inverse. Il s'était présenté au grand acteur qui se cherchait un restaurant avec un ami. C'est seulement là que Guinness avait compris qu'il avait affaire avec cet acteur autour duquel il y avait un buzz depuis sa performance dans East of Eden et sa nomination aux Oscars. Ils iraient manger ensemble. Mais avant, Dean voulait lui montrer son joujou, sa Porsche Spyder 550. Guinness ne s'intéressait pas tant aux voitures mais l'a poliment écouté lui en parler avec passion. L'un d'eux lui a demandé jusqu'à combien une telle voiture pouvait rouler. 150 miles lui dira Dean (240 kilomètres). Guinness, un frisson hanté dans le cou, lui dira machinalement "Please don't get in that car, otherwise if you try to reach this, you'll be dead by next week".

Le jeudi de la semaine suivante, la Porsche tuait Dean.  

Cette rencontre surnaturelle entre celui qui jouerait Obi Wan Kennoby dans les Star Wars, un fantôme, plus souvent qu'autrement, et celui qui serait un vrai charmant fantôme dans les mémoires collectives, serait un moment hanté Californien.

Dean avait eu 2 contraventions le jour même de sa mort, pour excès de vitesse. Il se préparait pour une course à venir à Salinas. Il trouvera la mort sur la 46, en Californie, le cou brisé.

La Spyder lui survivra, ses restes étant rachetés par un mécanicien de Burbank, remontés, la voiture sera recyclée.Vendue à un courseur, Troy McHenry, qui la fera poser sur sa Porsche de course et la suspension vendue à un autre, pour sa Lotus. De manière nettement hantée aussi, la Porsche, presqu'un an après la mort de Dean, le tuera aussi sans une course le faisant s'écraser contre l'unique arbre du parcours de cette course et le conducteur de la Lotus aura un grave accident, perdant le contrôle du véhicule.

George Barris rachètera la Spyder dans le but de faire un peu d'argent morbide avec le mythe. Il s'en sort avec l'idée d'afficher que cet accident aurait pu être évité avec une conduite prudente. La chaine retenant la voiture montant dans le camion se brise et la voiture qui en redescend casse une jambe de Barris. Peu importe, il la voudra exposée toute brisée qu'elle est. La veille de l'exposition, l'endroit où elle est tenue prend feu. Mais la Porsche Spyder est miraculeusement sauvée. Durant l'exposition, à Fresno, elle tombe de son piedéstal et brise la hanche d'un étudiant de Sacramento. 

Finalement, sur la route, toujours mal fixée parce que brisée, de forme atypique, elle tombe du camion qui la transportait pour faire un face à face avec un autre conducteur qui en meurt aussi. 

En 1960, la Porsche Spyder disparait complètement. Alors qu'elle devait être ramenée à Barris. 

Probablement devenue autonome... Et libre. Cachée à Death Valley.

Impérissable après avoir tant tué.

C'est du matériel de ciné à tourner.