dimanche 20 août 2023

5 Chansons en Spectacle

Je n'ai jamais aimé les albums en spectacle.

En direct, sur scène, avec la bruit d'une foule dont vous ne faites pas parti, les musiciens ne s'entendant pas toujours jouer, c'est toujours moins bon pour mes oreilles. Il n'y a pas le privilège de retourner en studio faire une seconde prise. Les versions sont souvent trop altérées parce qu'un des musiciens y jouait plus qu'un seul instrument non reproduisible sur scène, ou encore on jase entre les morceaux /dans les morceaux, comme un animateur de camps de vacances, non je n'ai jamais aimé les albums en spectacle.

Qui sont aussi une forme de marketing auditif à consommer. 

Mais, comme les comédies musicales que je n'arrives pas à souffrir en général, il y a toujours des exceptions. Reste que sur mon téléphone de plus de 400 listes de lecture, comprenant chacune entre 12 et 300 titres, je ne dois pas voir 10 morceaux enregistrés en spectacle.

En voici 5 que je sais aimer ainsi. Parce qu'uniques ainsi.

Party Girl de U2.

Le 5 juin 1983, au Red Rocks Amphitheater du Colorado, U2 enregistrait sur scène leur performance afin d'en tirer un video et fournir 2 morceaux de l'album en spectacle Under a Blood Red Sky. Ce serait non seulement la première cassette que je m'achèterais du band irlandais, mais aussi l'une des premières locations vidéo que je ferais personnellement, quand mes parents nous procuraient un lecteur VHS familial, dans les années 80.  

En 1983, U2 n'a que 3 albums en poche. Boy, October et War. Sur 8 morceaux 2 de chaque albums seraient retenus de spectacle de spectacle au Massachussetts, au Red Rock Amphitheater et en Allemagne. 11 O'Clock Tick Tock  était un single lancé en mai 1980, mais ne serait d'aucun autre album. Le morceau qui m'accroche dès la première écoute, probablement en 1984, est une Face B d'un autre single lancé en mars 1982, entre October et War, sur aucun autre album non plus. Le morceau s'appelait d'abord Trash, Trampoline & The Party Girl. Le titre étant presque plus long que le morceau de tout juste 2:30. Je me plais beaucoup à chanter ce morceau encore en voiture. Il y a une candeur qui fait écho aux 12 ans que j'avais quand j'ai découvert cette chanson et aux filles qui allaient entrer dans ma vie très bientôt. 

Purple Rain de Prince & The Revolution

Prince est au sommet de sa popularité en 1984. Purple Rain sera si aimé comme album que ses singles et son disque tasserons à la fois Micheal Jackson qui dominaient les palmarès depuis deux ans mais aussi Bruce Springsteen, qui, avec les chansons rejetées de son album Nebraska, retravaillées avec le E Street Band, fera aussi un malheur. Prince atteint son objectif de rejoindre public d'humains à la peau noire ET caucasiens. Les trois derniers morceaux de son 6ème album seront enregistrés devant public, le 3 août 1983, au First Avenue de Minneapolis, où Prince et son band donnaient un concert dont les profits seront remis au Minnesota Dance Theater. Cet enregistrement, cette performance à la guitare rythmique, est la toute première de Wendy Melvoin, 19 ans, au sein de The Revolution.

Bring on The Night/When The World is Running Down de Sting

Les 2 premières cassettes que j,ai achetées par moi-même étaient Reckless de Bryan Adams et The Dream of the Blue Turtles de Sting. J'aimais The Police depuis si peu, que je n'étais pas prêt pour leur séparation. Et le timbre de voix de Sting est assez unique. Il allait collaborer à un gros morceau de Dire Straits et à un album fétiche pour moi, So Red The Rose d'Arcadia. Les deux premiers albums solos de Sting, pour moi, sont d'impeccables chef d'oeuvres. Mais entre le rêve des tortues bleues et l'album double ...Nothing Like The Sun, un album double en spectacle allait être lancé. De performances en 1985, principalement à Paris.

Je connaissais la chanson titre qui est une chanson de The Police tiré de leur album de 1979 Reggatta de Blanc. Je connaissais la chanson de L'album Zenyatta Mondatta de 1980 de The Police que Sting amalgame à Bring On The Night. Le combo des deux morceaux dure 11:41 et inclut une portion rap de Branford Marsalis qui n'est d'aucun des 2 morceaux originaux. Il n'y a pas une minute de trop dans ce morceau dont les jeux de piano et de base sont fort agréables mais surtout cette guitare fluviale, presque flamenco, en ouverture qui rappelle le flot d'une rivière: J'a-dore. I make the best of it (with) what's still around.  

War de Bruce Springsteen & The E Sreet Band.

Capitalisant sur sa gigapopularité des deux dernières années, en 1986, afin de garder le vent dans les voiles, l'étiquette Columbia lancera un coffret de 5 disques en spectacle de Bruce Springsteen & The E Sreet Band comprenant des morceaux enregistrés devant public entre 1975 et 1985. Il débutera tout de suite au #1, ce qui n'était pas arrivé depuis 10 ans. Et ce, malgré que les morceaux sur l'album ne soient aucunement nouveaux.  On lancera tout de même comme premier single la chanson War, un plaidoyer anti-Vietnam composée en 1969 par Robert Whitfield et Barrett Strong pour l'étiquette Motown. 

The Temptations seront les premiers à la chanter mais ne la lanceront pas en single face au potentiel politiquement controversé pouvant nuire à leur popularité. Whitfield s'inscrira en faux par rapport à la décision de Motown, mais ceux-ci leur proposent un compromis en disant qu'ils la lanceraient en single si chantée par un autre. Edwin Starr sera l'autre, qui la chante plus agressivement. Comme Frankie Goes To Hollywood qui la reprendra sur son album Welcome to The Pleasuredome, album qui reprend aussi Born to Run, de Bruce Springsteen. Ça lui donnera l'idée, ça et l'administration faucon de Ronald Reagan, de reprendre War lui aussi, agressivement, en fin de spectacle, à Los Angeles. 

Young Lust de Roger Waters avec Bryan Adams.

Le 21 juillet 1990, l'ancien bassiste de Pink Floyd, qui était aussi à 97% compositeur de l'album double The Wall, au sein de Pink Floyd, en 1978-1979, offrait à la nouvelle Allemagne unifiée, fraichement débarrassée de son mur 8 mois plus tôt, mur qui la séparait d'Est en Ouest, un spectacle important qui faisait écho à son oeuvre. The Wall est un opéra rock lancé en 1980, racontant les cauchemars de la guerre où le père de Waters, Eric Fletcher Waters, y a laissé son âme en 1944, quand Roger n'avait pas encore 1 an. Ça a été un vide et un manque constant pour lui. 

Le concert était aussi une captation vidéo internationale, et deviendrait un album double avec ses très nombreux invités. Les allemands Scorpions et Ute Lemper y seraient. Cindy Lauper, The Band, The Hooters, Sinead O'Connor, Joni Mitchell, Jerry Hall, Paul Carrack, Van Morrison, The Rundfunk Orchestra & Choir, Tim Curry, Albert Finney, Thomas Dolby, Marianne Faithfull seront de riches invités sur scène, sur vidéo et sur disque. Bryan Adams, aussi. Apparaissant dès la 8ème chanson, transitionnant vers la 9ème, sur 28 chansons, il allait performer une version de Empty Spaces/What Shall We do Now?/Young Lust. Déjà un de mes morceaux préférés de l'album The Wall. Waters, The Rundfunk Orchestra & Choir seront aussi du morceau. Dont on avait coupé une partie sur disque (mais pas dans les paroles imprimées sur 33 tours) et qu'on remenait sur scène lui donnant un angle rock extrêmement intéressant à partie de  "Shall we buy a new guitar..." ce qui est la nouvelle partie jamais entendue au préalable. 

Mais encore plus écoutable que l'originale selon moi.

Voilà ma tolérance en spectacle, sur disques.

Mentions honorables à Neil Young et The Needle And The Damage Done, The Seventh Stranger de Duran Duran, Kathy's Song de Simon & Garfunkel, l'album Nighthawks At The Dinner de Tom Waits. Les albums Johnny Cash, At Folsom Prison et à peu près tous les albums de jazz enregistrés en spectacle. 


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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)