Cataclysme Résurractionnel

J'ai connu un début de semaine assez catastrophique au travail. Je n'entrerai pas dans les ennuyeux détails, simplement vous dire que les incompétents, à mon bureau, m'ont appris lundi que les tâches d'un gars, en vacances dès lundi, pour la semaine, tombaient soudainement sous ma responsabilité. Ce qui a rempli des journées déjà chargées promptement, mais surtout, m'a fait faire des erreurs qui m'ont, deux soirs sur trois, forcés de communiquer ou de carrément travailler de la maison passé 18h. Quand tu commences à 6h au bureau...

En travaillant de la maison mercredi soir, j'ai dù me brancher sur des profils du net qui m'ont fait perdre mon identité (et mes raccourcis/favoris) pendand des heures. J'ai sincèrement travaillé fort pour retrouver tout ça. J'ignore encore comment j'ai réussi. Me suis couché à 20h45 mercredi soir, souhaitant mourir dans la nuit.

Mais très rechargé jeudi matin, au contraire, je ressuscitais. Je choississais ce matin là que la journée serait belle et radieuse. Que tout serait de mon côté. En me préparant mes repas du jour, je me confectionnait un gros déjeuner afin de ne pas avoir faim avant 13h, du jambon, un oeuf à la coque, deux petits fromages, un pruneau, un yogourt. Que je mange toujours au bureau. C'esr énorme pour quelqu'un comme moi qui déjeune si peu normalement. Je me suis aussi cuisiné un diner plein de fruits et de légumes. Je quittais la maison, fier de la composition de ma boite à lunch. Le soleil était si beau, je l'ai pris en photo. C'est ce qui trône au sommet de la chronique.

Mais j'étais au volant. Un policier m'a repéré et m'a vidé mon compte en banque et un peu de ma prochaine paye. J'ai pris tout ça avec un grain de sel. J'avais commandé une belle journée, j'avais décidé que je l'aurais. Peu importe. 

J'ai mis mon DJ d'intelligence artificielle X au menu sonore dans la voiture et si parfois il est 100% dans le champs pour ce qui m'intéresse, cette fois il visait très juste dans un bloc de 5 morceaux qui faisaient mouche. Alvvays avec une chanson qui me plait énormément, découverte récemment. Lucy Dacus avec du très réussi par un matin d'été. Blur qui justement ressusciterait selon ce qu'on dit.  Wilco, agréable. Of Montreal avec un morceau épique que j'adore et connait par coeur. J'ai chanté le dernier droit vers le travail au complet, mais comme il n'était que 5h20 du matin, je n'avais pas encore vraiment tant parlé et je manquais toutes les lignes. ...at least I author my own disaster...Let's tear this shit apart...the radiance of terror dream...

Une fois au boulot, j'avais gardé une ancienne clé de l'ancienne serrure sur mon porte clé et je ne sais trop comment mais j'ai réussi à la rentrer, en forçant un peu, dans la serrure de la porte et même à ouvrir cette porte. Sans réaliser pleinement encore que j'utilisais la mauvaise clé. J'ai voulu la retirer et quand elle a refusé de sortir c'est là que j'ai vu la bonne clé sur mon porte clé, morte de rire de me voir coincé avec l'autre. J'ai travaillé fort pour tenter de la resortir mais n'ai réussi qu'à la casser. Laissant une moitié dans la serrure. Rendant celle-ci inutilisable.

J'ai pris les messages de mon bureau qui se chiffraient à 23 avec le transfert de l'absent en vacances. J'ai été prompt dans mes réponses. 

Oui. Non. Il faudra attendre le retour de Philémon pour répondre à cette question. Je ne suis aucunement service à la clientéle depuis Binedère Dondatte. Et très certainement pas payé pour ça. 

Ma dernière phrase pouvait presque se terminer sans les deux derniers mots, mais je n'y ai pas vraiment pensé. Occupé à ressusciter. 

J'ai choisi de loger mes oreilles (J'ai un travail qui m'offre le luxe d'écouter de la musique 75% de ma journée) autour de 1978, avec un liste de lecture de The Police et une autre de The Clash. Ce qui a fait dire à un collègue, de manière erronnée, que j'était baby boomer. Insultant. En plus d'être impossible, je ne peux pas être de la génération de mes parents. J'ai ensuite écouté Led Zep et les Stones, la musique de mon CEGEP.

Au diner, j'ai réalisé que quelques uns de mes fruits et légumes étaient périmés. Ça m'a fait douter des autres. J'ai tout largué et opté pour un hot-dog et une liqueur de l'entrepôt d'en face qui a engorgé nos rues comme jamais depuis son arrivée dans le quartier. Quitter le bureau, sortir de là où on bosse, en voiture, peut maintenant prendre jusqu'à 5 minutes d'attente avant de foncer entre deux voitures pour s'engager. Et souhaiter que la voiture devant ne freine pas subitement au même moment pour entrer dans ce brutal entrepôt.

La trafic du retour, entre 15h00 et 15h37 est toujours aussi lourd. Les grosses voitures, qui s'achètent, si je ne me trompe pas, avec l'assurance que le droit de couper quiconque à sa guise vient d'emblée avec le véhicule, continuaient d'agresser les routes. Je fermes toujours non seulement toutes les portes de ces tentatives, ce qui en horripile quelques uns, mais ce n'est jamais de ma faute, je regarde la route devant moi. n'ai jamais vraiment de raisons de regarder vers ma gauche. J'y place d'ailleurs souvent mon bras afin de moins voir les agressions potentielles non nécessaires. 

Une BMW a choisi de tenter sa chance plusieurs fois de me couper. Je n'étais pas inquiet, sa voiture valant beaucoup plus que la mienne, ce mauvais conducteur n'allait quand même pas la grafigner sur la mienne. La BM a accéléré afin de vraiment mieux me couper. J'ai donc fait la chose responsable et j'ai accéléré moi aussi. Là où elle essayait d'entrer allait devenir dangereux (et mes freins sont neufs). Il y a des constructions à la sortie du pont Pie IX, et ils ont creusé une sorte de trou qui fait comme un ravin sur le bord du chemin.

Bien entendu, en accélerant, et avec l'aide d'un complice conducteur, nous avons forcé le chauffeur de la BM a quitter la voie et là où il essayait d'entrer, il a été contraint de plonger dans le ravin. Tout allait aujourd'hui si bien. Je chantais Bleed it Out en regardant la poussière du chaos routier derrière, par le rétroviseur. Here we go for a 100 times...

J'ai tondu la pelouse sur rappel de madame parce que moi, bon...et comme je ne recharge jamais la batterie après la dernière fois, mort d'ennui, elle s'est déchargée à mi parcours. J'ai donc un terrain devant avec 50% de gazon long. C'est original. Je suis un artiste. Je deviens créatif en ressuscitant.

Allant ensuite me faire couper les cheveux, la coiffeuse, passant le clipper, a éternué très fort, lui faisant donner un coup de clipper de trop laissant une belle trace iconoclaste. Mais je n'allais pas me laisser ébranler. C'était une belle journée. Ponctuée d'un potentiel assassinat. I die all week, then you die. C'est l'ordre des choses.Born again Jones.

Parce que la vie fait les choses disait une grande penseuse.

Fallait ressscuciter.

Je l'ai fait. 

Par un jeudi cataclysmique.

Ça veut dire heureux hein, ça ? Cataclysmique ?