Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie que j'en connais tous les sons, toutes les paroles, toutes les notes, toutes les variations, bref cette musique est désormais composée de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde On Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi voulant dire en langue arabe Je t'aime.
Musique, je t'aime.LE DANGER de FRANÇOISE HARDY
1996.
Voilà 4 ans que je suis amoureux de ma conjointe et vice-versa. Vices surtout. Les deux premières années, elle était dans le 418, moi dans le 514, on ne se voyait pas souvent, le sérieux l'était moins. Mais depuis deux ans, elle a choisi de venir me rejoindre à Montréal. Elle ne voudra habiter tout de suite avec moi. "Pour qu'on s'adopte pour vrai". Elle habitera avec sa meilleure amie (décédée du cancer du sein depuis, à 33 ans) tandis que moi, et le chum de cette ami, on habitera un appartement du bloc voisin en face du parc Marquette. Bien entendu, notre 5 et demi sera assez vite presqu'un 11 pièces car tout le monde est tout le temps rendu chez l'autre. Je me fais couper les cheveux par son amie chez les filles, mais on écoute le résultat du second référendum chez nous.
En 1996, j'ai commencé à tarvailler dans un magasin de musique, film et livres. Au paradis, quoi. J'y ai noué des amitiés encore solides de nos jours. J'étais d'un rassemblement il y a tout juste quelques mois quand le magasin centenaire du centre-ville annonçait qu'il baisserait pavillon. Ironiquement, l'univers musical de 1996, ne me plait presqu'aucunement.Ce qui joue régulièrement dans les radios, c'est du grunge. Nirvana, Metallica, Weezer, Soundgarden, Korn, Pearl Jam, Rage Against the Machine, Green Day, A Tribe Called Quest. J'ai plus de 400 listes de lecture dans mon téléphone, mais pas de ces artistes qui ne m'intéressent en rien. J'ai une chanson de Weezer sur ma liste de lecture de 2001, mais rien des autres nulle part. J'ai pas aimé le grunge. Je suis passé au jazz à cette époque. Au trip-hop à la Tricky, Portishead, Massive Attack et aux sons de Bristol. Au franco. Beaucoup de franco. À la voix de Madeleine Peyroux. J'ai recreusé Tom Waits. Découvert Sam Phillips dont je suis toujours amoureux.
Puis, à l'été 1996, ici (en avril en France) apparait sur nos tablettes de vente en magasin, un nouvel album de Françoise Hardy qui n'en avait pas fait depuis 8 ans. Aux teintes de rouge danger. J'ai toujours aimé FH.
C'est Etienne Daho, un artiste que j'apprécie beaucoup et qui a sa liste de lecture sur mon téléphone (1h26) qui insiste auprès d'elle afin qu'elle recompose et entre en studio. Après son album de 1988, elle avait stipulé se retirer du milieu. Elle y avait travaillé avec Alain Lubrano pour qui elle avait aussi composé la majorité de son premier album solo. Elle se choisit Rodolphe Burger, leader de la formation Kat Onoma et son ami Jean-Noël Chaléat avec lequel elle avait composé des dizaines de chansons dans les années 80.
Tous les titres font référence au danger. Ceux qui font courir la peur, le silence, la fermeture, l'ambiguïté, le manque de discernement, la manipulation, l'inertie, l'orgueil qui impose des rapports de force là où il ne dverait pas y en avoir. Des soucis propres à Françoise. Ce sont même ses mots pour expliquer l'album. Qui fait des clins d'oeil à Proust, René Clair, Bunuel et Sautet, Marguerite Duras aussi, pour mon morceau préféré du disque. Un bijou pour mes sens. Elle veut volontairement un son plus rock, plus 1996. Mais elle garde son ton feutré plus "parlé", murmuré, que chanté. Je l'écouterais me lire des livres avant de dormir.Trois singles en seront tirés. Pas les choix les mieux avisés selon moi.
En janvier 1997, une semaine avant son anniversaire, Canal+ lui consacrera 90 minutes de promo et d'intérêt.Elle a l'âge que ma conjointe a, actuellement. Elle est tout aussi adorable.
La fête nationale peut s'étirer jusqu'à lundi, non ?
Écoutez Françoise. Aussi folk que pop, électrique et murmurée, reste toujours agréable.
Amoureux je suis vraiment de la grande dame.
J'ai un cocktail à prendre à 10 heures ce soir sur mon air préféré de ce chaud album.
Rouge danger. Avec à bord, une beauté.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)