Lire c'est choisir de plonger dans de nouveaux univers, c'est voyager pour pas cher, c'est accepter de découvrir de nouveaux horizons, c'est apprendre et comprendre autrement, c'est confirmer ce que qu'on ressentais ou son contraire, c'est accepter de vivre sur le rythme respiratoire d'un(e) autre.
Et respirer, c'est vivre.
BLOOD MERIDIAN or the evening redness of the west de CORMAC MCCARTHY
Au milieu des années 70, Cormac commence à s'intéresser au mythique Judge Holden de la Glanton Gang. Mais ce ne sera pas avant 1979 qu'il aura commencé ses écrits sur le sujet. Il cesse même au début des années 80, n'arrivantt pas à se satisfaire de ses écrits. Vivant de sa bourse MacArthur, il débloque presque tout d'un coup terminant avec un premier roman situé pleinement dans l'univers western, et son premier dans dont l'action se situe dans le Sud des États-Unis. Ce qui change de son habituel décor des Appalaches dans ses romans précédents.
10 ans avant, McCarthy avait quitté son Tennessee (Comme son kid dans le livre) pour aller vivre à El Paso, au Texas, et vivre pleinement l'esprit du sud des États-Unis. Une immersion qui lui fera apprendre l'espagnol. Le roman en contient d'ailleurs de courts passages de dialogue non traduits. McCarthy a fait de nombreuses recherches sur le vrai Juge Holden et la Glanton Gang.La Glanton Gang était une bande d'Étatsuniens d'une certaine violence qui chassait les Mexicains à la frontière du Nord du Mexique. Ils les scalpaient, technique apprise des autochtones. Cette bande de libertariens avant l'heure qui se faisaient justice avec violence et sans autorisation complètement légale a fini par déraper et s'en prendre aussi aux autochtones, et aux noirs, et entre eux, avant d'être officillement simplement qualifié de hors-la-loi et de criminels.
Le Juge Holden était de ceux-là. Un albinos de près de 7 pieds, il était pratiquement plus animal qu'humain. Sans émotions, sans un seul poil et l'élan de violence spontanné. Entre 1849 et 1850, Samuel Chamberlain a été partenaire de randonnées sauvages avec John Joel Glanton et le Juge (autoproclamé) Holden. Il a écrit ses confessions et McCarthy s'en est inspiré pour dialoguer ses personnages. Si les dialogues et quelques variatons des faits, les évènements décrits dans le roman sont authentiques. Donc brutaux. La violence n'y est pas symbolique mais brute.Le portrait qu'en fait McCarthy est un croisement entre le Colonel Kurt de Joseph Conrad et Satan tel que mis en poésie par John Milton. Et c'est justement ce qui rend le livre si fabuleux. L'extraordinaire violence dépeinte, contre homme, femmes, viellards et enfants, et la nature poétique de plusieurs phrases qui rendent la lecture très particulière.
Il y a un côté spirituel à ce qu'il narre malgré l'extrême violence. Les frères Coen, d'une grande intelligence artistique, l'ont bien rendu dans l'adaptation de No Country For Old Men de ce même Cormac McCarthy, en film, en 2007.
Afin de faire son collage frôlant parfois le grotesque de la Glanton Gang et de son sanglant juge, Cromac a volontairement foulé les mêmes routes que ceux-ci auraient parcourues. Il a poussé ses recherches jusque là. On sent le livre, "vécu".
D'une vie tout à fait brutale et sauvage.Un livre mâle baignant dans le mal à qualité biblique.
La plupart des gens équilibrés connaissant de nos jours tout le mal qui peut dégouliner des religions.
Le livre échappe à toute interprétation. Lyrique par moments, simplement archaïque ailleurs, presque illéttré quand les personnage se jasent, il y a un talent Faulkner dans la plume de McCarthy qui fera dire à plusieurs qu'il s'agit d'un des plus grands romans des États-Unis à avoir été écrit.
Le style dissociatif empêche toute accommodation mentale modérée, et c'est précisément le but de l'exposition de cette débauche errante. De s'en trouver révolté.Une partie de l'Amérique de nos jours (le Sud des États-Unis surtout) est tout simplement révoltante très maintenant. Et fameusement rétrograde. Le livre est représentatif des racines Étatsuniennes. Du germe de la violence, de la mysoginie et du racisme qui ne manque jamais d'eau.
Même dans le désert. Surtout dans le désert intellectuel même.Cormac McCarthy était un gand auteur de livres racontant ici.
La domination raciale est toujours au menu, près de 175 ans après les faits de ce livre.
Brutal et mémorable.
Depuis sa sortie, en 1985, Ridley Scott, Tommy Lee Jones, James Franco ont tenté d'adapter en film, sans y arriver. John Hillcoat, qui avait tourné avec succès The Road, aussi adapté de McCarthy, travaillait à une adaptation avec lui avant que celui-ci ne décède, il y a 15 jours.
Le film ne serait pas mort, lui.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)