Je parle au passé car le cinéaste Canadien a tout de même 80 ans. Je ne crois pas qu'il fera encore deux ou trois films. Revisitant la formation musicale Rush, ma faible fibre canadienne s'est un peu allumée. J'ai même redécouvert le groupe Chalk Circle que je n'ai pas aimé à sa juste valeur entre 1986 et 1989. Mais ils ont été si brefs. Ce qui n'est jamais une bonne excuse. Nick Drake, Joy Division ou The Smiths ont été tout aussi brefs et d'un intérêt durable.
Ça m'a fait verser dans une liste de lecture appelée Canadian 80's Shit. ET comme je venais de m'acheter Dead Ringers et Scanners et que je revisitais Videodrome, ça m'a fait réfléchir à l'oeuvre entière de l'Ontarien David Cronenberg. Survolons cet existentialiste tout aussi scientifique qu'horrifiant. Capable de violence brute et de lyrisme. De dystopie et d'un certain génie.
Quelques volontaires à une expérience parapsychologique en laboratoire voulant redéfinir bien des comportements, dont les comportements sexuels sont filmés sur une narration scientifique. Tous les thèmes préférés de Cronenberg s'y trouvent déjà, sexualité, télépathie, psychologie, envie de dissection. Écrit, produit, monté et réalisé par Cronenberg en 1968, suivant deux de ses courts métrages, tournés en 1966 et en 1967. Le film est tourné sans son, en noir et blanc car la caméra de David fait trop de bruit et une trame sonore parodiant le jargon scientifique sera ajoutée par la suite. Le toujours fascinant thème de l'exploration de nouveau niveau de conscience reviendra toujours dans ses oeuvres.
27 ans dans le futur, une directeur de clinique de dermatologie cherche son mentor, un homme jugé fou, disparu suite à une terrible catastrophe cosmétique qui a intoxiqué et assassiné la grande majorité des Femmes adultes, joint un succession d'organisations qui lui feront faire les mauvais choix. Rien à voir avec son film du même nom de l'an dernier. Différents crimes, différents futurs.
Action située en banlieue de Montréal, des résidents d'un même complexe immobilier de L'Ile des Soeurs s'infectent les uns les autres, d'un parasite créé de toutes pièces par des scientifiques en mode exploratoire raté. Expériences de génétique, tranplantation d'organes, meurtres, cochonneries qui vous sortes du corps, pandémie mortelle en cours. Ça vous fait penser à quelque chose ?
Toujours au Québec, une femme, suite à un accident, développe une anomalie physique et parasitaire dans l'orifice nouvellement créée sous un de ses bras. Sissy Spacek était prévue pour jouer le rôle principale mes les infects producteurs l'ont refusée en raison de ses tâches de rousseur (reaaaally?) et de son accent Texan. Ridicule. En 1975, générant plus d'un millions de recettes, il s'agit alors d'un des films les plus rentables de l'histoire du cinéma Canadien. Tourné à Montréal.
Un testeur de voitures de course, (Cronenberg est très féru de voitures) qui est aussi courseur, se voit remplacé par un rival qui le bat en course. Mais ce testeur n'a pas dit son dernier mot. Triste ironie, ce fût le dernier film de Claudia Jennings. Elle trouve la mort à 29 ans, 7 mois après la sortie du film. Alors rare adaptation de Cronenberg qui signe généralement ses scénarios. Alan Treen est auteur de l'histoire.
Avec Oliver Reed & Samantha Eggar, on pouvait peu se tromper. Les deux acteurs sont reconnus pour jouer des rôles toujours intéressants et rarement plats. Un couple, les deux acteurs mentionnés, est séquestré chez un psychiatre reconnu pour ses méthodes très controversée. Inspiré du mariage de Cronenberg qui prend alors fin. Il épousera celle qui monte ses films, Jusqu'à la mort de celle-ci, en 2017.
Le premier Cronenberg que je vois de ma vie. Ado. Quel impact. Je suis alors ado. Cette tête, "Last night you called me a scanner, what is that ?" la livraison de cette ligne maintes fois répétées entre amis quand l'absurde prenait le dessus dans des situations précises, "We won, we won" que je réutlise encore à outrance quand les Canadiens gagnent malgré tout. J'ai acheté ce film. Un scientifique entraine un homme aux pouvoirs télépathiques hors du commun à contrer un dangereux homme du même type, appelé Scanners, à foutre le monde des gens normaux à l'envers. Voire éteindre la race humaine.
Un programmateur télé verse dans les films pour adultes à la morale très tordue. Un programme parallèle appelé Videodrome pousse les choses encore plus loin entre illusions, fantasmes, perversions et réalité. Notre protagonsite s'y investi, s'y perd, s'y égare, avec James Woods et Debbie Harry. Très intéressant.
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Christopher Walken ? OUI! Cron a de l'influence pour attirer une telle pointure. Dans la foulée de Scanners, un homme se découvre des pouvoirs psychiques surnaturels. Adapté de Stephen King. Cronenberg sera toujours excellent adaptateur autant qu'auteur.
Refonte du film de 1958. Mais à la sauce Cronenberg et avec le couple Geena Davis et Jeff Goldblum. James Woods, Jeff Goldblum...David aime travailler avec les gens au quotient intellectuel au dessus de 120, ça me rejoint. Un scientifique fait des expériences sur des mouches jusqu'à ce qu'il devienne son propre cobaye. Et qu'en quelque part, ça déraille.
Co-scénarisé avec Norman Snider et inspiré de la vie des gynécologues jumeaux identiques Stewart & Cyril Marcus, deux frères jumeaux, gynécologues, que personne ne départage l'un de l'autre, poussent l'arnaque de se faire passer l'un pour l'autre jusqu'à ce qu'une femme que les deux désirent également ne viennent bouleverser leur subterfuge de partage anonyme. Jeremy Irons tout seul est remarquable, alors deux fois, encore mieux. Geneviève Bujold brille aussi. J'ai acheté celui-là aussi.
Adapter Burroughs. Toujours un exploit. J'ai moi-même adapté son The Wild Boys, pour la forme, mais en en violant gravement la narration. J'ai changé tous les hommes de son histoire en Femmes, Ça dénature tout ce qu'il y raconte et juste ppur ça serait irréalisable sans condamantion sévère, mais j'adore ce que j'en ai fait. J'ai appelé ça Sirens For a Welcome. Ici, D.C. adapte l'histoire semi-autobiographique de Burroughs racontant un exterminateur devenu accro aux insectes et à la drogue, tuant sa femme par erreur, et tombant impliqué dans un complot gouvernemental orchestré par un insecte géant dans un port du Nord de l'Afrique.
Histoire inspiré de la vraie histoire du diplomate français Bernard Boursicot et de l'artiste d'opéra chinois Shi Pei Pu, l'idylle amoureuse qui se développe entre les deux et qui dure sur plus de 20 ans. Encore avec Jeremy Irons. La thème du corps est omniprésent dans l'oeuvre de Cronenberg. Ce film n'y fait aucunement exception.
JG Ballard/ David Cronenberg, rien de plus naturel comme association. Adapté du très controversé livre de 1973 de Ballard, où des aliéné(e)s sociaux, obsédé(e)s par la reproduction des accidents célèbres comme l'accident d'auto qui a fauché la vie de Jayne Mansfield ou ceux qui ont tué Camus, Bolan ou James Dean, se découvre une nouvelle sexualité au travers de la perversité technologique auprès du docteur Vaughn qui rêve de mourir dans un collision frontale, avec Elisabeth Taylor. Techniquement tordu.
Une designer de jeu video est ciblée par des assassins jouant dans un jeu de réalité virtuelle qu'elle a elle-même créé. Casting parfait de Jennifer Jason Leigh et de Jude Law qui comprend aussi le toujours excellent Willem Dafoe, Ian Holm et Sarah Polley. Dans un futur pas si lointain, un brin dystopique.
Après La Mouche, L'Araignée ? Noooon, Spider est le nom du nouvel habitat de celui qui sort de l'institut psychiâtrique. Il s'installe maintenant dans une maison de transition. Son cerveau le replonge tranquillement dans le monde créé par sa maladie, où il rejoue un épisode clé de son enfance. Adapté du roman du même nom de Patrick McGrath qui en signe l'adaptation. Premier de 6 films de suite, adaptés des écrits des autres. Entre Beckett & Kafka.
Premier de 3 films consécutifs mettant en vedette Viggo Mortensen. Adaptation de la BD pour adulte du même nom de John Wagner et Vince Locke, adaptation signée John Olson, racontant l'histoire d'un propriétaire de restaurant qui réussi à tenir tête à des cambrioleurs, mais qui doit maintenant composer avec l'entourage de ces gens, et peut-être même faire la paix avec son propre passé.
D'un scénario de Steven Knight, l'histoire d'une adolescente russe, vivant à Londres, mourant en accouchant, laissant des indices à une sage-femme qui pourraient la lier à un viol impliquant une violente famille mafieuse russe. Film reconnu par sa fameuse scène de bataille entre mâles nus, poignards en main dans un spa, et ding dong qui se balancent entre deux élans de combat.
Inspiré du livre pscyho-scientifique A Most Dangerous Method: The Carl Jung & Sabina Spielrein Story de John Kerr et de son adaptation théâtrale. The Talking Cure de Christopher Hampton, les relations turbulentes entre Carl Jung, fondateur de la psychologie analytique, Sigmund Freud, fondateur de la psycho analyse et Sabina Spielrein, d'abord une patiente, avant de devenir elle-même, physicienne et pemière psychoanalyste féminine.
Adapté de Don Delillo, qui n'est pas une fâcheuse association aussi. David aime traiter de complexe psychologie et cette histoire de multimillionnaire avec un parfait Robert Pattinson au centre est tout à fait intéressant. Le 1 % de l'autre côté de la fenêtre de la limousine au coeur d'occupy Wall Street (Toronto déguisé en NY).
Premier de ses films tournés en partie, en sol Étatsunien. Le film du scénariste Bruce Wagner, expose une enfant star et sa mère actrice usée et passée de mode, dans une critique voilée de l'industrie du divertissement en relation avec le civilisation occidentale.
Rien à voir avec son film du même nom de 1970, sinon le titre. Un couple d'artiste performe sur scène en y faisant des chirurgies en direct dans un futur où l'évolution humaine a accéléré pour la majorité de la population. Retour à la scénarisation pour DC, à ses thèmes préférés de corps entreouverts de l'intérieur, sérieux, élégant et provocant à la fois.
Est promis pour 2023, mettant en vedette Diane Kruger, et Vincent Cassel, racontant l'histoire d'un homme d'affaire original et veuf encore en deuil, construisant quelque chose qui relierait le monde des vivants et des morts.
23 films le 23 mars, 2023.
Tant qu'à vous en avoir parlé, je revisite toute son oeuvre si j'en suis capable, tiens.
Si vous cherchez comme il faut, vous trouver bien d'autres choses de David Cronenberg, en court-métrage, comme acteur ou en pub.
Son fils Brandon sévit aussi dans le domaine avec la même audace.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)