Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma courte vie que chaque son, chaque parole, chaque nuance, est composante de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2.
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot "habibi" voulant dire en dialecte irakien, Je T'aime.
Musique, je t'aime.
Parmi ces 4 albums se trouvent deux fois David Bowie. Il s'agit de mon artiste préféré. Incontesté. Producteur et participant du premier album solo d'Iggy. Et sur son le premier de ses albums à lui, du tryptique berlinien. Mais s'y trouve aussi 2 fois, Brian Eno. Producteur et créateur sur Low, de Bowie, et producteur aussi, avec Daniel Lanois, sur The Unforgettable Fire. Pas surprenant alors, de le retrouver parmi mes artistes préférés aussi. C'est un ami de la maison Jones.DISCREET MUSIC de Brian ENO
Brian Eno quitte l'excellente formation Roxy Music après la tournée voulant promouvoir le second album, For Your Pleasure. Bryan Ferry insiste beaucoup pour prendre les décisions dans le groupe et Eno a beaucoup d'idées qu'il voit refouler par le chanteur/pianiste. Eno est aussi sur les touches des claviers. Et sur scène, il est flamboyant. Parfois, il attire davantage l'attention que le beau Bryan. Les brouilles sont donc fréquentes. Las de voir ses propositions refusées, Eno quitte Roxy Music et lance coup sur coup, en 1974, deux albums axés sur la pop, mais des morceaux originaux et audacieux. Il fait plus audacieux encore, avec Robert Fripp, l'année de sa séparation du band. L'excellent Another Green World, en 1975, vient s'opposer au disco qui est en cours de conquérir le monde. La même année, inspiré de Furniture Music, d'Erik Satie, Eno a envie de minimalisme.
Même l'album, lancé aussi en 1975 (productif le Brian), sera le premier à ne pas être titré du nom complet de Brian Eno, mais de simplement Eno. Il a envie que sa musique se fonde avec l'atmosphère ambient. On dit que c'est en ayant un grave accident, une fois alité, que sa blonde de l'époque lui fait jouer sur un transistor mal calibré de la musique de harpe du 18ème siècle, et que le son reste très faible, et hors de portée de Eno (quand elle a quitté) pour qu'il puisse l'ajuster, qu'il en sera inspiré. Croisant forcément ainsi les vrais sons de la chambre, les oiseaux dehors, la pluie et le vent de l'autre côté de la fenêtre qu'il a l'idée de faire de la musique qui serait plus naturelle. Et moins issue de l'ego de l'artiste. Il ne se le sait pas encore, mais il fait naître le nouvel âge.La manière d'enregistrer ce qui fera l'entièreté du premier côté du disque, 31 minutes, reste très clinique. Eno fait deux phrasé sur lesquels il applique des retards volontaires de prises de son, des changements de vitesse du son, il construit une véritable fresque sonore, qui avait pour but, à l'origine, de servir à son ami Fripp, qui vit aussi, en même temps que lui, le deuil de son ancien band, King Crimson.En jouant avec le variations sonores, les vitesses, les ajouts d'instruments, les rubans, il est à la fois cuisinier du son, architecte sonore et peintre ambient. Il n'est pas étonnant d'entendre la Face A de cet album dans les endroits de relaxation, les salons de massages, d'acupuncture, les spas et les endroits voulus zen. Eno vient tout juste de créer sa propre étiquette de disque, Obscure records, dans le but précis d'y aller d'audace. Et si son dernier effort (et son prochain) a été partagé entre morceaux instrumentaux et morceaux chantés, celui-là sera entièrement instrumental, même digital.
Semblerait que par une erreur fortuite, Eno fait jouer la Face A à Fripp à la mauvaise vitesse, beaucoup plus lent, et Fripp est si impressionné qu'il refuse que ce morceau soit pour lui. Eno doit y placer son propre nom. On fait usage d'écho, ce qui ajoute à l'effet "naturel" de tout ce qui est travaillé en studio, véritable laboratoire de création pour Eno. Il fera la même chose avec Bowie même pas deux ans plus loin. Création, à même le studio. De toutes les manières possibles. Même avec son plutôt ridicule système de cartes obliques qui lui font effacer du maudit bon matériel, par pur dogmatisme.Mais les cartes obliques font aussi naître certains éclairs de génie. La Face B de l'album sera composée de trois variations du Canon de Pachebel avec le jazzmen Gavin Bryars, qui en fait aussi les arrangements. Chaque variation implique une manière différente de manipuler et de réajuster les fragments musicaux. Dans le premier fragment, le tempo des musiciens est allégé. Les instruments jouant plus bas, paraissent les plus lents. Dans le second morceau, des groupes de sons sont associés des temps variés, parfois dans des directions différentes, et issus de différents endroits de l'oeuvre originale. La dernière pièce fait jouer tous les musiciens, Eno, Bryars et le Cockpit Ensemble, liés à différentes séquences de notes, de différentes longueurs (bien entendu) mais étirant volontairement et changeant la cadence de son connus (le Canon de Pachelbel) pour nous amener ailleurs. Un peu spooky.
On ne danse pas sur cette album. On se fait une intraveineuse. On plane. On est stone sans rien incorporer dans notre corps ailleurs que par nos oreilles.C'est parce que Bowie adorait cet album qu'il a fait les efforts afin d'avoir Eno en studio avec lui par la suite.
Pour amateurs de new age, de zen, de musique instrumentale, de plaisirs mentaux, d'ambient, de musique électronique, de musique classique, de musique d'avant-garde, du Canon de Pachelbel.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)