Je vous ai parlé de notre patron covidiot qui est revenu du goulag des non-désirés dans l'entourage.
Il est toujours non désiré dans l'entourage. Mais y traine. Tentant de se réinventer. De se rappeler ce que c'était avant qu'il ne soit limogé. Mais essayant tant bien que mal de ne pas être le même homme qu'il y a quelques 20 mois. Ce qui ne se peut presque pas.
La réunion d'équipe avec lui ne se tenait pas ce lundi, mais l'autre. Celui qui s'en vient. Le temps que tout le monde y soit et que lui-même n'atterrisse ici pleinement. Je dis ici, mais je ne vous écris pas du bureau, j'écris de chez moi. Sur mon heure de lunch, en pyjama, décoiffé et nus pieds. Un jour de travail. Je télétravaille aujourd'hui. Mais ça, ça sent la fin. L'ancien (devenu nouveau) boss est un covidiot. Un promoteur du populisme, d'Eric Duhaime et un ardent défenseur de Donald Trump. Il a la maturité (et la taille) d'un enfant.
La première chose qu'il a fait au bureau, a été d'enlever toute référence à la distanciation sociale et la saine désinfection. Il s'impose déjà comme infect. Il veut passer du temps avec moi. Pour comprendre il est boss de quoi et de qui. La dernière fois qu'on travaillait ensemble, le trio de coordination que nous sommes, deux d'entre nous, dont moi, étions sur la route et soldats des tranchées de salubrité des villes. Le troisième n'était même pas engagé. Nos rôles étaient différents. Nous nous sommes très très bien débrouillés sans patron pendant presque 18 mois. Celui qu'on avait n'était pas là très souvent, et presque toujours non nécessaire au trio de coordination que nous formons. Nous avons Garfield qui était considéré comme l'homme du dernier mot et des affaires extra-mandat de nous trois. Il est toujours cet homme. Et quand vient le moment de demander à télétravailler, c'est vers lui que je me tourne. J'imagine maintenant très très facilement ce nouveau boss covidiot réagir avec dédain en disant "Pourquoi est-il chez lui? C'est pas justifié ? ".
Je n'ai pas toujours été partisan de travailler de chez moi. Il fût un temps où nous étions 5 en même temps sur le même réseau. Trois qui suivaient des cours en zoom et deux qui bossaient. Ça plantait souvent. Malgré trois étages, on manquait d'espace. Une conversation téléphonique pouvait être dans le chemin d'un micro-ondes en marche, un frère criant quelque chose à sa petite soeur ou une amoureuse qui parle " en minou", au minou, trop fort. En gros, on se marchait dessus. Et au moins une fois, j'ai accepté d'aller porter mon fils au centre-ville et suis resté coincé dans le trafic au retour, me faisant du même coup appeler par le travail pour une urgence. La rondelle ne roulait pas pour moi.
Mais depuis, ma gestion du temps est assez fameuse. Mon fils n'est plus amoureux de sa copine, ça fait une personne de moins sur le réseau. Nos deux enfants ont leurs cours davantage en présentiel, ça en fait trois de moins sur le réseau. Et maintenant, les jeudis, je suis tout seul à la maison. Un oeil sur un film, au dessus de mon ordinateur de travail. Et je ne me tape pas l'horrible trafic du retour. L'essence à 2$ ne se brûle pas de ma voiture. Me levant toujours à 5h00, je ne commence pas à travailler à 6h00, mais à 5h08. Le temps de me brosser les dents. Je suis efficace et termine tôt ce que j'ai à faire.
Le jeudi, j'ai un job de rêve dans des conditions de rêves. J'ai une envie de cretons, que je n'avais pas à 5h ou la veille en faisant mon lunch? Allez hop! la double toast au cretons! Nus pieds, décoiffé! J'ai trouvé mon X d'une journée par semaine où il fait franchement bon travailler.
Mais là, la rondelle ne roulera pas pour moi longtemps, non plus. Avec le retour de Narcisse-Pulsif SanJugeman à bord. Voilà une semaine que NPS se cherche dans nos corridors. Disant principalement "Ça va bien?" de manière trop affectée et intense. Comme si ça le choquait d'avoir à se réinventer. Mais en même restant impuissant à être en mesure de dire quoi que ce soit d'autres, ne sachant pas complètement à qui et à quoi il s'adresse. Il essaie de s'intégrer dans plusieurs conversations mais y arrive mal. Commençant souvent par "...Dans le temps ce qu'on faisait était..." qui est souvent suivi par un "Oui, mais on ne peut plus fonctionner comme ça parce que..." de notre part. Christ qu'on le sent pas utile. Et potentiellement si nuisible.
La compagnie privée pour laquelle je travaille a un problème, depuis toujours, de "comportement de petit" mais en faisant des chiffres "de gros". On parle de plusieurs millions, par semaine. C'est aussi ce qui me fait hésiter à quitter la boite. Et comme la maison chef est dans la région de Québec, ce réflexe de "caisse populaire" n'est pas près de s'estomper. La région de Québec ne peut nier un complexe d'infériorité par rapport à Montréal depuis toujours. Le maire de la génération X actuel est la meilleure nouvelle qui puisse arriver à la région, capitale du baby boomer depuis les années 60-70.
L'arrivée de NPS dans nos bureaux est un parfum de Trumpisme qui nous donnent envie d'avoir le nez bouché. Une affiche prônant la distanciation sociale a été oubliée par lui (parce que placée trop haute hihihi...). Je l'ai prise et l'ai placée dans mon cubicule en ligne droite avec mes 4 écrans de travail. Quand il sera derrière moi pour que je lui montre ce que je fais, il l'aura en pleine face.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, je ne suis pas réfractaire au changement. Mais j'essaie tout de même d'essayer de voir ce changement là comme autre chose qu'un pas en arrière.
J'y arrive pas trop, encore.
Week-end, ouvres tes bras.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)