Certains réalisateurs de cinéma sont comme la réglisse.
Vous aimez ou vous détestez. Et les gens de chaque côté du spectre sont tout à fait convaincus de la justesse de leur choix. Peu de réalisateurs réussissent à se loger à cette croisée des chemins autant que Wes Anderson dont je ne cesse de vous dire du bien, tout le temps. Une discussion autour de l'oeuvre de Wes Anderson devient souvent un référendum sur l'utilité du cinéma dans nos vies.
Le cinéma, c'est d'abord l'oeil. Et la toute dernière bande-annonce... non pas encore le film, la simple bande-annonce, me convainc que je voudrai absolument acheter son dernier film. The French Dispatch. C'est déjà le troisième film, en un mois ou tout juste, que je sais que j'achèterai. Sans hésitation. Il y a d'abord eu Dune, dont j'ai aussi la version Lynch, que j'adore. Blade Runner est un autre film dont j'aime tout. Et Denis Villeneuve a réussi quelque chose de si honorable avec Blade Runner 2049 que j'ai aussi fini par l'acheter. Après l'avoir vu en salle. Pour Dune, je ne sais même pas si j'irai en salle. Peut-être. Surement. Et probablement seul. Je ne voudrais ni imposer mon envie de replonger dans cet univers, ni endurer les soupirs, les "c'est long!" ou les "Qu'est-ce qui dit?". De toute manière, dans ma maisonnée, je sais qu'il n'y a que moi que ça intéresse. Et on l'aura dans un an dans notre cinéma maison. Dans ma collection
Et ces deux coups de coeur, oùlala ces deux coups de coeur de cette semaine: The Velvet Underground, documentaire de Todd Haynes, dont je ne cesse de m'émerveiller du talent, et dont j'ai, parmi ma collection personnelle, deux de ses films, I'm Not There, chef d'oeuvre sur Bob Dylan, avec 7 personnages et 6 acteurs incarnant le chanteur (Bale en joue 2), et Velvet (tiens! encore du velours!) Goldmine librement inspiré des vies de David Bowie et Iggy Pop. Ceux qui me connaissent savent que ces thèmes ne pouvaient que me plaire. The Velvet Underground, tout autant. La musique semble indispensable dans la vie de Haynes. Et musicalement, on vibre visiblement aux mêmes endroits.
Pour Wes Anderson, j'ai déjà fléchi deux fois. J'ai acheté Rushmore et The Royal Tenenbaums. J'ai vu The Life Aquatic With Steve Zissou, The Darjeeling Express, Fantastic Mr.Fox, Moonrise Kingdom, et The Grand Budapest Hotel. Tout Anderson sauf le premier Bottle Rocket, et le dernier avant The French Dispatch, Isle of Dogs. Le premier n'est pas facile à trouver et le dernier ne m'a jamais attiré. Fantastic Mr.Fox a été difficile à finir. Je ne suis pas grand fan d'animation du genre. Rien ne m'a plu autant que les deux que j'ai acheté. Mais The French Dispatch, même si les critiques ne sont pas enthousiastes, me plait déjà de partout.
De par l'esthétisme. Plusieurs des compositions de plan de la bande annonce suggèrent des plans fixes et font penser à la peinture. C'est extrêmement attirant. Anderson est toujours splendide dans ses choix de musique aussi pour accompagner ses films. Et dans ce film, il plonge dans la France de 1968. Qui hébergeait autant Françoise Hardy que les Rolling Stones. Deux favoris à moi. Et à lui, je le sais, je le connais maintenant assez. Et comme il a déjà utilisé Hardy et les Stones, ailleurs dans ses oeuvres, je suis certain qu'il a eu le culot de les éviter alors qu'ils brillaient de partout dans cette époque. (Mais on change beaucoup d'époque dans le film.)
De par le casting. À faire baver. Il y a eu une époque où, Woody Allen, un favori à moi aussi, se payait de tel castings. Mais une perversité trop loin, il ne se le permet plus autant. N'arrive plus à le faire.
Attachez -vous: Bill Murray, Owen Wilson, Elizabeth Moss, Jason Schwatrzman, Fisher Stevens, Griffin Dunne, Anjelica Huston, Jarvis Cocker (chanteur de Pulp), Tilda Swinton, Benicio Del Toro, Adrien Brody, Lea Seydoux, Lois Smith, Henry Winkler, Bob Balaban, Frances McDormand, Timothée Chalamet, Lyna Khoudry, Alex Lawther, Toheeb Jimho, Ruppert Friend, Cecile de France, Guillaume Gallienne, Christopher Waltz, Jeffrey Wright, Mathieu Amalric, Liev Schreiber, Edward Norton, Willem Dafoe, Hippolyte Girardot et Saoirse Ronan.
Ouf!
Tous au service d'un film scripté des mains de Anderson, Jason Schwartzman et Roman Coppola. Des suspects habituels de son curious corpus.
Le film se déroule dans la ville fictive de Ennui-Sur-Blasé, en France, quartier dortoir en bordure d'une rivière blasée, et plonge l'histoire autour d'une équipe de journal franco-Américain.
Kansas City mêlé à tout ça. Tout pour me plaire.Les références à M.Hulot (J'ai aussi dans ma besace à film) et à Tintin (Le letrrage de l'affiche c'est seulement moi où on y devine du Tintin...?) ne peuvent que me séduire aussi. Anderson a passé une large partie de sa vie, en France.
Les clins d'oeil au magazines de New York, à James Baldwin, aux multiples révolutions/prises de positions de 1968 sont multiples. Y a du Godard en Anderson. Absolument.
A+ avant même le visionnement.
Pour moi.
Wes Anderson fait du cinéma avec amour. En mangeant de la réglisse. Et entre amis. J'en suis.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)