Quand Spike Lee a tourné Do The Right Thing, il avait 32 ans. C'était son 4ème long métrage, mais en quelque sorte, son premier aussi. Celui qui l'a placé sur la planète cinéma mondiale. J'ai vu 10 de ses films par la suite. Mais jamais je n'ai senti qu'il avait été aussi magistral dans son art qu'avec ce film de 1989. Comme bien des artistes, son produit était latent en lui depuis 32 ans. Il le portait en lui. Il 0l'a accouché alors avec intelligence.
Peu de films intègrent votre âme comme celui-là. J'en ai eu les larmes aux yeux la première fois que je l'ai vu. Et ce fût l'un des touts premiers films que j'ai illégalement doublé de la cassette VHS du club vidéo avec deux diffuseurs les uns sur les autres, liés par des fils concordants.
Il a réussi le tour de force de livrer un film parlant de races, empathique à l'égard de tous ses participants. Ne traçant aucune ligne entre "les bons et les méchants", présentant des personnages tous également imparfaits. Comme dans la vraie vie vraie. Il a simplement tourner sous la triste lunette d'une race plaintive qui pourrait être toutes les races.
C'est un film. Da Mayor nous donne le titre, en sage conseiller, sans jamais préciser ce qu'est la bonne chose à faire. Peu, dans le film feront la bonne chose. Mais la question reste ouverte. C'est la beauté du film. Qu'est-ce que faire la bonne chose?
Un indice est dans les jointures de Radio Raheem.
Hier, le vieux président des États-Unis a pris la bonne décision. Ça m'a semblé la plus normale des choses à faire. Joe Biden, et son ministère de la justice, a choisi de poursuivre en cour, l'État du Texas, dans le but de débouter cette nouvelle loi parfaitement outrancière qui interdit (à 90%) l'avortement à toute Femme de son État, peu importe les circonstances, et qui offre même des récompenses de 10 000$ à ceux et celles dénonçant ceux et celles qui projettent de prendre la décision d'avorter.
On veut avorter cette loi.
C'est fou ce que ça m'a semblé la bonne chose à faire. La chose tout à fait normale. Le juste retour du balancier.
Mais pour les 5 juges qui ont fait passer cette loi, et la hordes de borgnes qui la soutiennent, dans leurs lunettes à eux, ce sont eux qui faisaient la bonne chose. C'est le film qu'ils portent en eux depuis qu'ils sont nés. Leur intelligence, ils en usent ainsi.
Comment des terriens, d'une même planète, peuvent-il en arriver à être si 100% contraires à l'autre?
Plus près de chez nous, l'école secondaire Louis-Riel de Montréal vit une tragédie. Une des leurs, une jeune fille allumée de 15 ans, est décédée subitement d'une crise cardiaque. Le choc est, bien entendu, absolu à cet âge si intense. Le traumatisme permanent, à portée de mains.
Comment peut-on penser que ce soit une bonne idée d'inventer qu'elle serait morte en raison du vaccin et d'en plus, se rendre sur place, faire face aux étudiants de l'école, et les ébranler davantage avec des discours grossiers, immondes, d'ignorants fabulateurs?
Comment en arriver à penser que ce soit la bonne chose à faire que d'aller haranguer de jeunes endeuillé(e)s et carrément enguirlander les parents des élèves et la direction scolaire? De braquer du traumatisme sur du traumatisme?
"I don't believe it" dit Sal, propriétaire italien d'une pizzéria qui ne comprend pas les gens qui fréquentent son secteur. Les noirs, les asiatiques, tout le monde. Dans Do The Right Thing.
"Believe it" lui répond Mookie, son employé, Spike Lee, lui-même.
Le créateur du film. Qui n'a pas que créé le film. Qui l'a d'abord vécu. Qu'on vécu ses juges? Qu'on vécu les coucous qui ont fait l'affront répugnant de l'école Louis-Riel ?
J'aime pas le film qui se tourne depuis quelques temps.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)