"Yeah, I heard a funny thing. Somebody said to me, that I could be in love with almost everyone, people are the greatest fun"
-B.M.
J'ai fait un rêve.
Assez noir et blanc. Puisque la veille, un collègue de travail et moi, par simple hasard, mangions tous deux, sans se consulter au préalable, une poire, tout mon rêve était imprégné du sentiment d'être dans "la saison de la poire" (peu importe c'est quand). Et ce, même si aucune poire ne jouera de rôle dans la totalité du rêve. J'avais écouté Billie Holiday quelques minutes avant mon sommeil, qui me chantait apercevoir un étrange fruit certaines nuits, mais ce n'était pourtant pas ça. Je savais de toute manière que cette chanson ne parlait d'alimentation, mais bien de survie.
La nuit, avant de me coucher, j'écoute souvent de la musique sur mon téléphone. De la musique que je connais (Billie) mais aussi souvent de la musique que je découvre (Funkadelic). Depuis le mois de l'histoire des noirs, j'ai fait une réelle plongée dans la musique des gens à la peau noire et j'adore tout simplement. Ils ont tout inventé ce qu'on connait de nos jours.
Les rêves s'expliquent généralement mal. Celui-là me paraissait pourtant limpide. Même si ce n'était jamais mentionné à voix haute dans mon rêve, puisque c'est mon cerveau qui le rêvait, je savais que ma mission était de trouver l'accord parfait sur un piano. J'était miniature et je dansais des notes blanches aux notes noires. Passant de l'une à l'autre. Cherchant l'accord parfait. Pensant le trouver, pianotant des pieds, montant sur les noires, redescendant sur les blanches. Mais je n'y arrivais pas. J'avais un peu d'aide.
Une chorale (!?!) de gospel qui me chantait des airs en dansant eux aussi. Plus haut sur le piano. Ça m'énergisait. Jusqu'à ce qu'un bruit de pétard se fasse entendre. Et que tous les chanteurs soient soudainement couchés au sol, les uns sur les autres, silencieux. Morts?
J'étais infatigable. Comme pendant les sessions de yoga que mon fils nous impose chaque semaine, en famille. Une fois par semaine, généralement le mardi ou le jeudi, notre fils trouve sur le web une session de 30 à 37 minutes de yoga vinyasa. Pendant longtemps, on a suivi la même session de 37 minutes de la même fille, afin de justement connaître suffisamment les mouvements par coeur et ainsi ne plus avoir à se tricher le cou pour voir ce qu'elle fait. Pour ma fille et mon fils, qui ont la gloire de la jeunesse, c'est plutôt facile. Mais pour l'amoureuse et moi, c'est beaucoup plus compliqué. D'abord il y a cette fatigue de la journée de travail que les deux autres n'ont pas et qui, parfois, nous rend plus résistant à l'idée de faire la session. Puis, nous ne sommes pas aussi souples et gracieux. Et je dirais qu'après près d'un douzaine de fois, à 4 devant la télé, les divans tassés contre le mur, la belle et moi avons au moins tenté de ne pas la faire facilement la moitié des fois. Moi, surtout parce que déplacer tout les meubles, simplement désorganiser le salon, même si ce n'est que 40 minutes et le réorganiser me fatigue. Je connais leur mère depuis plus longtemps qu'eux et ce n'est jamais parfait comme "replacement". On a fait le deal que mon fils ferait ça tout seul. L'amoureuse, parce qu'elle travaille très fort et que la fatigue la gagne plus facilement que l'envie de faire du yoga. Dont nous ne pouvons tout simplement pas faire plusieurs des mouvements. La simple tenue en équilibre sur une jambe, pour moi est extraordinairement difficile. Et la souplesse inexistante.
Mais contrairement à l'amoureuse, je n'ai manqué aucune session. (J'en ai toutefois repoussé pour voir des matchs des Canadiens en direct). Cette semaine, je me suis même mis en tenue de yoga dès 16h (nous le faisons vers 19h) et m'était acheté un tapis de yoga. Même si j'était excessivement fatigué, j'ai sué sur une nouvelle session de 30 minutes, en anglais. Où la fille se tenait sur les mains et la tête, ce qui m'a fait beaucoup rire, mais que je n'ai pas copié. (Mes enfants, presque). Chaque fois, je suis assez fier de nous tous. Puisque chaque fois, l'effort pré-yoga semble presqu'impossible pour trois personnes sur quatre. Dans mon rêve, je passais d'une note à l'autre, miniature sur un clavier de piano géant, des notes blanches aux noires avec le même type de détermination pleine de sueur que lorsque je fais mon yoga en famille et que je me dis "tout ça est impossible".
Dans mon rêve, j'avais déjà oublié la passagère chorale, maintenant éteinte que des rivières (!?!) semblaient descendre vers moi mais déviaient à la dernière minute. Comme si l'eau ne pouvait jamais m'atteindre, même si elle se déversait tout à fait vers moi. Je me disais maintenant "y arriverais-je sans me faire mouiller?". Il semblait aussi, au fond de la pièce, se tenir tellement de fantômes. Ce n'était pas épeurant du tout. On dirait que l'idée des fantômes était moins épeurante que la réalité dans laquelle je baignais. Homme miniature dans un monde de géants. Même les fantômes me semblaient beaucoup plus grands. Plus haut en tout cas. Et diffus. Comme toute ces conférences zoom ou teams quand on choisit volontairement de brouiller l'arrière-plan, ces présences étaient brouillées. Immobiles. Hantées. Mais elles ne me faisaient pas peur à moi. J'étais trop concentré à trouver l'accord parfait entre les notes noires et blanches. Sans succès. Je savais que j'y arriverais un jour, mais peut-être pas tout seul que je commençais à me dire, quand je me suis réveillé.
J'ai fait un rêve.
Comme Martin Luther King.
Le jour des 15 ans de ma maman.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)