"Quand les couilles me pendent en dehors des sous-vêtements, je crois que je suis en droit de les jeter maintenant" ai-je dis, sempiternel épuiseur de stock, (oui ma tour à CD est encore pleine).
"C'est parce que t'es trop gros" m'a dit l'amoureuse, avec la délicatesse d'un boeuf dans une litière à chat.
"C'est plutôt parce que j'ai des méchantes grosses couilles, oui" j'ai répondu.
"C'est parce que t'es un ours" m'a dit maman ours.
"I've got big balls, she's got big balls!" j'ai chantonné avec précision, avant de me brosser les dents.
Nous allions nous coucher, c'était le niveau de discussion très mature du moment. Du bijoux de famille, en famille. Avec le confinement forcé, on passe plus de temps ensemble qu'on ne l'aurait jamais imaginé. Monkee , 21 ans, Punkee, 17, Twinling, 50, moi, 49. Et ce chat qu'on pourri toujours davantage un peu tous les jours. On découvre plein de choses ensemble. On se fait découvrir plein de choses ensemble. Mon fils m'a fait découvrir ce fan des Maple Leafs de Toronto qui fait des vidéos depuis toujours sur les Maple Leafs, donc qui est plein d'humilité car Toronto a été pourri très longtemps. Il est très drôle. Et cette semaine, il l'était encore plus quand son (enfin bon) club a laissé tomber une avance de 5-1 pour perdre 6-5 contre le pire club de la LNH.
On découvre aussi que notre chat traverse le boulevard. Toujours pour aller voir la même chatte. Il est amoureux. Mais il nous effraie en traversant le boulevard. On lui recommande de revenir passé 20H. Moins de circulation avec le couvre-feu. Mais il écoute peu. Pourri chat.
Notre fille nous traine dans Big Brother Célébrités et on commence à avoir nos préféré(e)s qui sont parfois concurrents. On suit aussi, tous ensemble la série The Vanishing of The Cecil Hotel sur Netflix. Très sombre. Mais ça nous amuse encore plus. Entre vampires, on a parfois des goûts qui se partagent moins ailleurs qu'en famille.
Tous les trois jours, on fait même, ensemble tous les 4, du yoga pendant presqu'une heure. On tasse absolument tout dans le salon, le chat est aussi intrigué et curieux qu'indisposé, on prend chacun notre espace dans le salon, ce qui oblige à peu près tous les meubles contre les murs. Et on suit une dame (Parfois un homme, plus rare) sur la télé qui nous dit comment respirer (pas arrivé à respirer au rythme qu'elle le demande encore) et comment bouger en utilisant parfois des termes incompréhensible dans une langue étrangère. Heureusement qu'il y a des images.
Il y a des positions, en équilibre, ou de simples étirements qui me sont 100% impossibles, mais j'essaie tout. On sue beaucoup. On se moque les uns des autres aussi. Moi qui suis complètement ambidextre, je distingue toujours très mal ma gauche de ma droite (depuis toujours) et parfois je fais des face à face inattendus avec mes enfants qui les font exploser de rire. Sans parler du processus digestif qui, quelques fois, fait trop relaxer certains participants.
"Ce mouvement aide le processus digestif" dit la dame à l'écran avec son joli accent.
"You pet...er...you bet"
On est parfois éreinté après l'effort, mais le sommeil qui suit est tout simplement formidable. Et le lendemain, meilleur encore.
Je me promets d'aussi suivre la méditation offerte par le chanteur de Belle And Sebastian sur le net ou plus encore, celle de Jean-Thomas Jobin, gratuit aussi sur le net, et tellement plus sérieux. Jobin, je veux le voir gagner Big Brother Célébrités depuis AVANT que cette télé-réalité ne commence vraiment. Je l'aimais déjà comme individu avant la moulinette BBC.
"Ça me dérange pas, papa!" |
On s'amuse beaucoup en (semi)confinement. Ça ne donne pas un CEGEP conventionnel à ma fille, ni ne lui a offert de bal de finissantes, perdu l'an dernier, mais ça rend tous ça assez unique. C'est ce qu'on se plait à se répéter.
Ce qui me confirme que tout ça est toujours très bien est que, mon anniversaire venant tout juste de passer, j'ai eu quelques cadeaux comme un livre sur la vie d'un de mes auteurs préférés (Alberto Moravia), et sur un de mes artistes préférés (Prince) que je suis surexcité de les commencer et que je peine à le faire, ne trouvant pas le moment encore pour simplement les ouvrir. J'ai lui l'intro de Moravia. Mais j'ai pas fini Camus, que j'aime aussi beaucoup. Et je suis là que je traîne mes livres un peu partout. Même si je sais que je n'aurais pas l'occasion de les lire. Au travail, autour de la table, près de la douche quand je la prends. Comme si je craignais de manquer de temps pour lire. Mais ça me confirme aussi que je me plais tant, en temps de confinement, en famille, que j'aime beaucoup ces redirections pandémiques.
J'aime beaucoup en cette ère de haine facile.
Puisse le confinement vous ouvre les portes de l'amour, de la paix intérieure et de la liberté.
Pas celle de Radio X.
La vraie. Qui commence toujours par l'esprit.
(hier j'ai triché, j'ai fini plus tôt de travailler et commencé mes deux autres livres-Faut bien être libre!)
Namaste.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)