J'ai écouté récemment le risqué pari qu'était celui de Taika Watiti, qui a adapté, tourné et joué dans Jojo Rabbit, une comédie sur les Nazis de 1945.
C'est un film que j'ai tant aimé que j'ai réécouté la fin trois fois (pleurant chaque fois même si il n'y avait rien de triste) et suis finalement allé me l'acheter moins de 24 heures après l'avoir visionné. Ce film, adapté du livre de 2008, Caging Skies de Christine Leunen comprend un casting parfait, dose humour et horreur à souhait, et offre un formidable scénario qui s'est (largement) mérité l'Oscar de la meilleure adaptation cinématographique à la dernière cérémonie. Ça m'a fait réfléchir aux années Trump, qui se meurent comme le nazisme l'a fait, et aux films qui ont été honorés de l'Oscar du meilleur film entre 2017 et 2020. Couvrant sa triste présidence. Ça m'a fait rire en y pensant bien.
Hollywood a bien envoyé aux chiottes le président au teint orange et ses valeurs sur 4 ans.
Le cauchemar Trump commence le 8 novembre 2016.
La cérémonie des Oscars suivante sera mémorable. On donne la mauvaise carte aux âgés présentateurs Faye Dunaway et Warren Beatty qui annoncent que La La Land, une comédie musicale de Damien Chazelle, qui gagnera l'Oscar du meilleur réalisateur, le plus jeune de l'histoire des Oscars à 32 ans, comme meilleur film. Une fois monté sur scène, on note que non, c'était plutôt le film Moonlight, de Barry Jenkins, racontant l'histoire de la relation entre deux hommes à la peau noire, en trois moments précis de leurs vies, l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte, et les différentes explorations sexuelles et identitaires qui seront considérées publiquement marginales, mais qui restent profondément humaines.
Le premier grand honneur cinématographique est non seulement annoncé comme un écho à la nouvelle présidence (une erreur), mais en plus, il offre un casting à 97% noir, un possible affront au raciste président en poste.
De plus, la soirée honorera le tout premier acteur musulman, Mahershala Ali, d'un Oscar, celui du meilleur acteur de soutien pour son rôle dans Moonlight.
Si vous demandez à un supporteur de Trump si il accepte toutes les religions, il vous dira oui, si vous lui dites "les catholiques", "les protestants", "les orthodoxes", mais quand vous direz "les musulmans" il dira, défiant sa propre logique et trahissant son ignorance "non".
La cérémonie de 2018 couronnera The Shape of Water de Guillermo del Toro, le tout premier film de science fiction à gagner ce type d'Oscar, celui du meilleur film. Après plus d'un an de la présidence Trump, non seulement la vie nous as semblé aussi insaisissable que si on tentait de prendre de l'eau dans nos mains, mais en plus, si l'eau représentait la vie, on en distinguait de moins en moins les formes. Le vrai ne paraissait plus vrai, le faux prenait le dessus, on commençait à se croire en pleine science-fiction. En peu de temps, Trump avait dressé un portrait horriblement raciste des réfugiés et immigrants mexicains, et ce serait justement un homme d'origine mexicaine qui raflerait l'Oscar de la meilleure réalisation et du meilleur film. L'histoire d'une créature immonde, une expérience ratée, soudainement publique aux yeux de certains. Et faisant naître toute sortes d'émotions.
2019 serait marquée par une plongée nettement plus claire de l'anomalie présidentielle Étatsunienne en place, dans un racisme de plus en plus partagé et exposé publiquement. Le film qui gagnera l'Oscar du meilleur de l'année sera Green Room de Peter Farelly, adapté du livre The Negro Motorist Green Book, l'histoire vraie de la relation entre le pianiste noir Don Shirley, en 1962, et de son chauffeur d'origine italienne, Tony Lip, un dur blanc, qui sera son chauffeur de tournée pendant 8 semaines, en plus d'être son garde-du-corps, dans des États-Unis racistes par moments. À la fin du film, on voit les deux vrais amis, en 1962, un homme noir et un autre blanc. Une lien rare sous le toit d'un Trump.
Finalement 2020 fait le constat devenu évident et fait gagner, aux Oscars, un titre résumant bien, jamais plus que maintenant avec un président ne voulant plus quitter la Maison-Blanche même si il a perdu, un titre dis-je bien, résumant toute sa présidence: Parasite. Hollywood, les États-Unis, le gala du cinéma récompensant le meilleur d'eux-mêmes ne se reconnait plus ni à l'image, ni au son et ce sera une comédie noire de la Corée du Sud, en Coréen, qui gagnera L'Oscar du meilleur film et trois autres, meilleur réalisation, meilleur scénario original et meilleur film tourné dans une langue étrangère. Les États-Unis se sont reconnus dans une langue étrangère puisque la leur faisait de moins en moins de sens avec le président en place, le clavier bloqué sur les lettres majuscules tous les matins, sur un fil Twitter qui aurait dû annoncer plus clairement à plus de gens, la dégénérescence mentale actuelle du président troll et de certains de son entourage.
Quelque chose qui se met dans le chemin |
J'ai Parasite sur ma table de nuit depuis une semaine. Je n'arrive pas à trouver 2h11 pour le regarder encore. Il y a toujours quelque chose qui se met dans le chemin.
Libérez-moi de ma maison!
Une erreur, une expérience ratée, des noirs à respecter comme tout autre humain, du cinéma hors-territoire quand celui-ci devient invivable.
Libérez nous du président Troll dans la Maison-Blanche!
Et nommez une toilette à son nom, svp.
Bouclant la boucle, le désormais citoyen Trump se trouve dans la position de La La Land, en 2017. C'est pas toi qui a gagné. Cesse d'y croire. Cesse de te faire croire. Désilusionne.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)