Vous êtes confinés et retrouvez du temps pour lire?
Je vous propose des trilogies. De tout genre. Pour passer l'été. Cette saison surestimée. Des trilogies de livres. À lire chez vous. Ailleurs. Partout. Emprunté dans vos bibliothèques locales ou achetés.
Vous serez surpris de ce que vous trouverez dans vos Vievliothèques. Surtout si vous habitez une région majoritairement peuplée par des morons. Les bons livres y sont toujours disponibles.
Certaines de ses trilogies sont pensées ainsi dès le départ. D'autres ont probablement été créé pour remplir le portefeuille après un premier succès. Étirant la recette. Mais je dirais que pour la plupart, on pensait ne pas en avoir fini avec les personnages qu'on avait créé. Et qu'au lieu de produire un livre de 900 pages on en offre trois de 300 ou plus. Et on fait plaisir à des gens qui veulent refréquenter des presqu'amis.
Ce ne sont pas les seules, ni les meilleures nécessairement. Ce sont des livres tous très différents.
Ce sont autant de voyages avec autant de découvertes (ou pas).
La trilogie du Gôut du Bonheur de Marie Laberge. Québec.
Gabrielle (2000), Adélaïde (2001), Florent (2001).
Québec, les années 30. Gabrielle est une femme exemplaire, amoureuse, moderne, brillante. La religion catholique est pesante sur la société québécoise. Le droit de vote est réclamé, la Femme s'émancipe. On y lit le point de vue canadien français face à l'engagement dans la Seconde Guerre Mondiale. On entends les Juifs, les pauvres. Laberge y a fait une admirable rechercher et se sent transporté dans le temps facilement. Dans le second tôme on traite de l'homosexualité et de sa perception sociétaire, de la foi, du poids de la religion, de la Femme autonome, de la communication dans un couple, des libertés que les gens de pouvoirs prenaient sur leurs patients ou leur clientèle. Dans le dernier tome, on suit toujours la famille Miller et Florent, devenu réputé couturier international. Famille brisée par les turbulences de la guerre, mais famille toujours à la recherche du bonheur.
The Southern Reach Trilogy de Jeff Vandermeer. États-Unis.
Annihilation (février 2014) Authority (mai 2014), Acceptance (septembre 2014).
Un livre sur la mort, un autre sur l'obsession, un dernier sur le deuil, ça peut sembler lourd, mais ça se lit très bien. Lancés tous les trois sur l'espace de 8 mois, il n'a pas tardé à atteindre les sommets des ventes. Southern Reach est une agence secrète gérant les expéditions dans une région appelée Area X. La région est inhabitée et abandonnée dans des États-Unis futures et dystopiques. La nature reprend graduellement le contrôle de la région. On est dans un univers fantastique et on a même adapté en film le premier des trois tomes. L'univers est fort bien maîtrisé et cohérent. Stephen King se trouve parmi les grands fans de cette trilogie.
Lillith's Brood Trilogy d'Octavia E. Butler. États-Unis.
Dawn (1987), Adulthood Rites (1988), Imago (1989).
Restons dans la science-fiction, pour jeunes lecteurs, adolescentes, jeunes adultes. On y parle genre, race, sexualité, espèces, toujours dans un univers dystopique. Une jeune femme noire se réveille dans une cellule et se remémore ce qui l'y a mené. Une guerre nucléaire, la mort de son mari et de son enfant, la vérité sortant lentement peu à peu. Elle devra apprendre à survivre dans ce monde complètement changé. Avec la pandémie que nous vivons, il me semble pertinent de ramener cette histoire brillament anticipé par Butler vers la fin des années 80. Facile d'y associer notre situation actuelle. Encore plus avec le traitement ignoble servi aux humains à la peau noire aux États-Unis.
La trilogie de la misère affective et sexuelle de l'homme Français occidental des années 90 et 2000 de Michel Houellebecq. France.
Extension du Domaine de la Lutte (1994), Les Particules Élémentaires (1998), Plateforme (2000).
Houellebecq en privé est un moineau, je le concède. Mais à la plume, il se lit très bien. Révolte parfois. Mais il a un vrai regard unique et moderne sur la France actuelle. Le premier roman oscille entre une déprime sur fond d'humanité de la société française et un souci de détachement voulu et de passivité accompagné d'un certain humour désabusé. Cynique dirait-on. Le second l'a lancé dans le monde littéraire mondial. Il raconte la relation entre deux demi-frères entre 1998 et 2009. Le titre est une métaphore empruntée à la physique des particules car le livre renvoie à l'esprit scientifique et à une conception d'un univers social où les individus se voient comme des particules élémentaires. Dans le dernier qui le consacre comme incontournable, il secoue l'industrie en traitant de prostitution en Thaïlande et de tourisme sexuel. Pour adultes avec esprit critique.
Trilogie New Yorkaise de Paul Auster. États-Unis.
City of Glass (1985), Ghosts (1986), The Locked Room (1986).
La francophile auteur/traducteur traite en trois livres basés à New York de ses thèmes favoris dont l'identité, avec une approche post modernisme des romans de détectives, de mystères, explorant la narration philosophique. Daniel Quinn partage non seulement ses initiales avec Don Quichotte dans le premier livre, mais plusieurs de ses caractéristiques dans le NY des années 80. Paul Auster l'écrivain y est même un personnage. Le second livre nous présente le détective Blue, entraîné par Brown, enquêtant sur Black sur la rue Orange pour un client nommé White. Blue devient de plus en plus frustré devenant de plus en plus impliqué dans la vie de Black. Dans le dernier, un écrivain, incapable de fiction, publie les oeuvres d'un ami venant de disparaître, Il prend aussi la place, affectivement, qu'il occupait dans la famille éplorée. Existentialiste.
The MaddAddam Trilogy de Margaret Atwood. Canada.
Oryx & Crake (2003), The Year of the Flood (2009), Maddaddam (2013)
Moins de la science-fiction que de la fiction spéculative et de la romance aventurière, la trilogie se concentre sur Snowman se retrouvant seul avec un créature qui serait un "crackers". Il a un passé sous le nom de Jimmy, on y découvre des manipulations génétiques, et de la stratégie pharmaceutique louche. Snowman et sa créature sont survivants d'une catastrophe biologique. Dans le second volume, on fraye avec une secte religieuse. Le dernier livre nous offre la perspective de Zeb & Toby, introduits dans le second tome. La fin n'est pas seulement la conclusion d'un futur inquiétant, mais aussi un rappel de notre passé douteux.
La Bête Intégrale de David Goudreault. Québec.
La Bête à sa Mère (2015), La Bête et sa Cage (2016), Abattre la Bête (2017).
Les trois livres mettent en vedette un enfant traîné de foyers d'accueil en foyers d'accueil (Goudreault est aussi travailleur social, il sait de quoi il cause). Aussi drôle que mordant son écriture est truffée de références (volontairement incorrectes, ce qui est encore plus amusant) et une ode à la littérature et à la liberté consumée par le refus des compromis de médiocrité. C'est un superbe jongleur du langage comme pouvait l'être Réjean Ducharme. Aussi cruel que drôle, on ne s'ennuie aucunement dans ses livres. On rit même à gorge déployée. Facile à consommer, assez jubilatoire. Grand talent de chez nous.
La trilogie du Rat de Haruki Murakami. Japon.
Écoute le Chant du Vent (1979), Flipper, 1973, (1982), La Course au Mouton Sauvage (1982).
Le tout premier livre du prolifique auteur japonais lui est venu en tête pendant un match de baseball. Il nous raconte l'histoire d'un homme se rappelant l'été de 1970, au mois d'août, on y parle d'écriture, du mouvement de révolte des étudiants japonnais, et comme dans les romans suivants de Murakami, de relations humaines et de deuil. Comme dans ses écrits futurs, manger, cuisiner, boire, les chats, écouter de la musique, sont des récurrences continues dans sa trilogie. Le second livre explore davantage la solitude, d'existentialisme, de destin et d'obsession pour les machines à boules. Nous sommes maintenant en 1978 dans le dernier volume et notre protagoniste doit négocier avec une photo qui lui est envoyée et un homme appelé "le boss", une force centrale de l'élite politique et économique japonaise. Il doit retrouver un mouton distinct, ce qu'il tentera de faire avec sa copine et un vagabond. Une aventure qui ne cessera de surprendre. Comme tous les romans de Murakami.
The Ultimate Hitchicker's Guide to the Galaxy de Douglas Adams. Angleterre.
The Hitchicker's Guide To The Galaxy (1979), The Restaurant at the End of the Universe (1981), Life, the Universe & Everything (1982), So Long, and Thanks For All the Fish (1984), Mostly Harmless (1992).
Ok. Je triche. Mais ça partie du côté absurde de la proposition. Cette "trilogie en 5 livres" (qu'on a aussi titré "la très inappropriée qualifiée trilogie de Douglas Adams) nous sert la science-fiction en totale dérision. L'auteur occasionnel de Dr.Who et de plus sérieuses propositions en science fiction s'est payé un vrai trip comique avec son robot dépressif et ses méchants Vogrons, toujours en proie à dominer les sols qu'ils investissent. C'est très drôle, très absurde, le premier a été adapté en film, qui ne rend pas complètement justice au style d'écriture délirant de feu, Douglas Adams. Un sixième livre avait aussi été écrit, mais par Eoin Colfer "dans le style Douglas Adams". Drôle et absurde.
La trilogie de la fondation d'Isaac Asimov. Russie/États-Unis.
Foundation (1951), Foundation & Empire (1952), Second Foundation (1953).
Asimov a ajouté des volumes empruntés au même univers à partir de 1981, mais les trois premiers établissait un empire galactique fascinant où on pouvait prédire le futur, anticiper des chutes d'empires, soigner la voie lactée avant l'usure, dévier les choses à venir ne serais-ce qu'un peu. Un vrai fantasme humain transposé dans un monde imaginé avec beaucoup d'intelligence. J'avais dévoré les deux premiers au secondaire avec tant de passion, je ne comprend pas pourquoi je n'ai jamais attaqué le dernier. On tente de sauver la civilisation et l'esprit de la science.
Toujours pertinent avec l'adversité actuelle de stupides présidents.
Notables mentions: La crucifixion en rose (Sexus, Plexus, Nexus) d'Henry Miller, La trilogie berlinoise (March Violets, The Pale Criminal, A German Requiem) de Phillip Kerr, La trilogie Underworld (American Tabloid, The Cold Six Thousand, Blood's a Rover) de James Ellroy, La trilogie Jason Bourne (The Bourne Identity, The Bourne Supremacy, The Bourne Ulitmatum) de Robert Ludlum, La trilogie de l'espace intégrale (Island in the Sky, The Sands of Mars, Eartlight) de Arthur C. Clarke, Le Seigneur des Anneaux (The Fellowship of the Ring, The Two Towers, The Return of the King) de J.R.R. Tolkien.
(je sais, il y en a d'autres et des meilleures)
Bonne lecture!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire
Certaines Conditions S'Appliquent:
Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)