L'autre tantôt j'étais en train d'acheter de faux seins.
Tendant les quelques billets de 100$ à la caisses pour compléter mon achat, la caissière prend chaque billet et les place dans les airs, en direction de la lumière, afin de voir si ils sont vrais.
Ça m'insulte, comme trop souvent, on me prend d'abord pour un malhonnête. Je prends les faux seins et fait de même, je les expose à la lumière afin de voir si ils sont vrais...et ben non! Regardez-moi donc ça, ils sont faux! Je ne peux pas les accepter!
(...)
Non.
Ceci ne s'est pas produit du tout. J'étais bien en train d'acheter de faux seins. Mais je n'ai jamais pensé assez vite à exposer les faux seins à la lumière, ça m'est venu après. Je n'ai pas été assez vif d'esprit à la caisse.
En fait je ne suis jamais allé acheter de faux seins non plus. Je suis peut-être un peu malhonnête, j'ai menti.
J'étais en fait au cinéma. Et j'y achetais du pop corn à 26$. Et je payais avec un 50$, que la caissière a bien tendu à la lumière afin de voir si il était bien vrai. C'est là que j'ai été vif d'esprit, mais mal avisé. J'ai pensé tout de suite placer mon pop corn à la lumière comme elle le faisait afin de voir si il était bien vrai, mais...mais ce n'aurait fait aucun sens, vraiment. Elle m'aurait pris pour un fromage. Comme j'aime le fromage. Beaucoup, je me serais mangé.
Witty qu'on dit en anglais. I was not.
Ça arrive parfois, surement à vous aussi, de penser, trop tard, à la chose que vous auriez pu répliquer. Mais justement, il est trop tard. Comme l'autre jour où je prenais une bière sur une terrasse, au St-Sulpice, seul. Il y avait tout près, un touriste allemand. Je l'ai remarqué car je me suis passé la réflexion que les pays les plus riches envoient leurs touristes partout dans le monde, et qu'avant, c'était les Étatsuniens qu'on croisait partout dans le monde et que maintenant, ce sont principalement les Allemands. Je buvais ma bière avec cet Allemand d'à peu près 90 ans à mes côtés. Comme j'étais seul, je prenais tous les cubes de sucre sur ma table et construisait, assez habilement d'ailleurs, une sorte de fort.
L'Allemand à mes côtés a pris mon poignet et m'a sermonné, difficilement et avec un accent.
"Comment pensez vous que les futurs bufeurs de café trouferont zela dé goûter vos doigts sales dans leurs cafés?"
J'ai été très vite, j'ai aussitôt répliqué, j'ai répondu:
"er...je...je ne sais pas...ça va, j'arrête..."
Mais une bonne demie heure plus tard, j'ai trouvé ce que j'aurais dû lui dire. J'aurais dû lui dire "Et toi? Comment penses tu que réagirons les générations futures quand ils apprendront ta complicité passive ou active dans le génocide de millions de Juifs?". Mais je n'y avait pas pensé tout de suite. J'avais bien vu qu'il avait facilement 90 ans. Qu'il était allemand. Je suis donc revenu sur mes pas pour le retrouver et lui dire. Peut-être même accompagné d'un salut Hitlérien.
Mais bien entendu, il avait beau avoir 90 ans, il bougeait encore et il n'y était plus. Je me suis donc promené coin St-Denis, Maisonneuve jusqu'au parc Émilie-Gamelin, en faisant le salut Hitlérien, juste au cas où il ne serait pas loin.
Mais ça m'a amené quelques regards et une incompréhension certaine et quand deux policiers ont commencé à me suivre, je les ai largué en fuyant par une ruelle. La ruelle du viol.
J'allais rejoindre des amis en ville dans le resto d'un ami réservé juste pour nous. Une soirée de "chill" dirait mon fils. On m'y a présenté une journaliste. J'avoue que je ne suivais pas beaucoup ses écrits. Je lui ai demandé qu'elle était le dernier article qu'elle avait signé. Elle m'a répondu qu'elle avait écrit une chronique sur le fait que, selon son expérience personnelle, la plupart des hommes ont des petits pénis et que c'était dommage.
J'ai été assez vif d'esprit et j'ai tout de suite répondu, sur-le-champs:
"Oh! je...je suis désolé..."
Comme si j'avais moi-même le plus petit des pénis et que j'étais responsable des pénis de tous les hommes sur terre et que tout ça était de ma faute.
Ce que j'aurais voulu dire était plutôt:
"Les pénis ne peuvent tout de même pas tous être si petits, as tu déjà pensé que ça pouvait être ton vagin qui soit, lui, beaucoup trop grand?"
Mais je ne lui ai pas dit cela.
Plus tard en soirée, alors que je jasais cinéma, musique, hockey et politique entre boyz, j'entendais un groupe de filles tout près, dont la journaliste, jaser de comment certains hommes (leurs chums que tout le monde connait) étaient si mauvais au lit, je me suis alors demandé, pendant qu'on me parlait de Pedro Almodovar, qui ne m'intéresse pas vraiment, pourquoi les femmes parlent tant publiquement de choses si intimes? Pourquoi entre mâles, cette discussion n'existe pas? Ce qui est si intime, bon ou mauvais, le reste.
Il serait impossible entre hommes qu'on se disent:
"Et samedi, avec Eugénie, c'était bien au lit?"
Non.
Ça nous serait inutile à tous de savoir.
Cherche-t-on à envier? À cocufier dans le futur? À comparer?
C'est pas de nos affaires. Ça appartient à deux humains qui ne sont pas nous, des fois trois mais quand ça arrive, on vous racontera que ça s'est passé il y a longtemps. Et le niveau de malhonnêteté peux alors passer facilement au code orange. Mais encore là, un trip à trois n'est évoqué qu'en humour entre garçons. Et si c'était vrai on en parlerait surtout pas en groupe.
Nos tabous sont plus verrouillés que ceux de certaines Femmes.
Si on m'avait répondu sur Eugénie on m'aurait alors peut-être répondu:
"Pas mal ouais, même si son vagin est teeeeeeeeeeeeeeeeeeeeellement grand".
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)