Pendant plus de 23 ans, mes oreilles, ma tête, mon coeur n'avait accordé aucun réel espace au chanteur Prince.
Mon héros du Minnesota, c'était Bob Dylan.
Mais entre mes 12 et mes 21 ans, sa musique, ses films, ce qu'il était m"avait franchement beaucoup plu.
En 1993, il entrait en conflit avec sa compagnie de disque, Warner Brothers, leur devait entre 6 et 8 disques si il voulait toucher les 100 millions que la compagnie lui payait, mais devait aussi renoncer aux droits sur ses chansons, ce qu'il refusait de faire. Il devenait un symbole afin que le nom "Prince" n'apparaissent nulle part et que Warner ne fasse pas un sou. Ce qui n'apparaissait plus nulle part non plus était mon intérêt pour sa musique. Ou ce qu'il faisait.
J'étais amoureux de celle qui deviendrait la mère de mes enfants et la musique de Prince resterait en cassette, ne traversait pas l'ère du CD, mais à sa mort, je me procurerais ses trois films, cherchant toujours le film de sa tournée de 1987, Sign O' Times. Lui aussi, prisonnier de conflits de droits de diffusion. Le film, produit par une compagnie canadienne pourtant, n'est aujourd'hui disponible que via l'Europe, et souvent disponible seulement en format PAL.
Tard dans la matinée du 21 avril 2016, la même année où mon Bowie mourrait, la rumeur persistante que quelqu'un d'important avait été retrouvé mort dans l'ascenceur de Paisley Park commençait à ressembler à "Prince est mort". Ce qui me semblait absurde, il n'avait que 57 ans. Le 15 février précédent, Vanity, un ancien amour de Prince, mourrait aussi à cet âge. En y pensant, ça devenait moins absurde. C'était tout à fait "Prince" ce genre de coïncidence flirtant avec le surnaturel.
Le 21 avril, je bouffais la radio des oreilles en tentant de ne rien manquer de sa mort maintenant confirmée.
Les jours, les mois, les années qui allaient suivre aller m'amener une certaine obsession du personnage et de sa musique. Je me découvrais un artiste que j'aimais nettement plus que je ne me l'imaginais. En 2018, Spotify me dirait que l'artiste que j'ai le plus écouté allait être feu-Prince.
On rapportait qu'il était mort d'une surdose de vicodin croisé avec du fentanyl. La source des pilules restant inconnue pour un médecin/pharmacien qui s'en sort bien comparé au docteur de Micheal Jackson. Un des proches de sa majesté Prince dirait aux détectives que récemment, Prince confessait, après un premier spectacle à Atlanta qu'il aimait dormir davantage depuis quelques temps. Que cela voulait peut-être dire qu'il avait complété ce qu'il devait faire sur terre et retourner vivre sur une autre planète. Se lever et faire face à la vie sur terre lui paraissait maintenant affreusement ennuyeux.
Des mots déchirants quand on les lit après sa mort conne.
Après un autre spectacle, des réarrangements dénudés de ses vieux hits au piano, où il y apparaissait seul sur scène, il disait qu'il rêvait de plus en plus, beaucoup plus qu'avant. Il rêvait d'amis décédés comme Vanity en Février. Qu'ils étaient bien là, et que de rêver à eux lui donnait l'effet qu'il s'éveillait à la vie en soi. Une nouvelle vie.
L'opaque et mystérieux Prince préparait une autobio écrite avec son alphabet personnel qui faisait de "I ", "Eye" ou de "are" ou "our" "R" et très assurément de "You", "U" et de "to", "2", autobio qu'il n'a jamais 100% terminée. Ni même concentré sur un livre sur sa vie, sur sa mère et son père, sur l'industrie ou sur la société raciste.
Ce livre semble avoir été complété par des mains guidées par son âme flottante. Et devrait sortir d'ici octobre. Mon mois préféré. Il me reste un vieux 20$ que je traîne dans une poche de sac à dos depuis longtemps, de cadeau de fête ou de Noël, que je ne voulais pas perdre sur une petite épicerie ou un plein d'essence.
Il sera 100% investi sur ce livre à paraître.
Prince vivait selon ses propres règles. C'est ce qui m'a fait tant l'aimer quand je l'ai redécouvert.
S'attendre à autre chose de sa part aurait été souhaiter de la magie.
Un mot que Prince refusait pour lui, considérant qu'il appartenait à Michael Jackson.
Un autre jeune disparu.
En octobre, j'aurai le coeur pourpre.
Better live now, before the grim reaper come knocking on your door.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)