Mes parents à moi avaient entre 17 et 23 ans.
En 1970, ils se mariaient.
La testostérone dirigeait leurs sens.
Au Québec, très inspirés par la Nouvelle Vague, Godard, Truffaut, notre cinéma faisait ses classes.
Des entrepreneurs comme Denis Héroux ou Claude Fournier ont sauté à pieds joints sur l'idée. Au bon endroit, au bon moment, ils ont développé une habileté à tendre des filets pour le pervers en chaque Québécois(e).
Un boom de film à caractère sexuel allait naître.
De 1912 au milieu des années 40, c'était l'église qui contrôlait et censurait les "vues". Mais le monde du cinéma Québécois prenait le contrôle de ce qui était distribué/distribuable à partir de 1945. Un bureau "indépendant" de la censure est créé.
Toute forme de censure disparaît en 1967 quand le bureau de la censure ferme ses portes, le cinéaste canadien Larry Kent teste la tolérance canadienne sur grand écran. On réagit bien. On a du cannabis libre marché de nos jours, n'est-ce pas? Comme aux États-Unis des cinéastes comme Russ Meyer ont fait de gros sous dans le film d'exploitation sexuelle. Le Québec explorera aussi ce côté du lit.
Voici 12 films à saveur clairement érotiques qui seront réalisés entre 1967 et 1980, puis présentés en salle. Créant ainsi ce qu'on appellera chez les prudes canadiens anglais le maple syrup porn.
Valérie (1968)
Une jeune orpheline de 20 ans quitte le couvent à dos de moto pour devenir danseuse nue à Montréal, puis prostituée de luxe. Elle devra cacher son métier d'un peintre veuf duquel elle tombe amoureuse et qui est père d'un petit garçon content de trouver une maman. Le succès au Québec sera immense. On court voir Danièle Ouimet, nue. Denis Héroux réalise le tout.
Deux Femmes en Or (1970)
Claude Fournier, scénarise et réalise les fantasmes de deux femmes de banlieues qui s'ennuient, pour 218 000$. Le film enregistrera 4 millions de profits. Pierre Eliott Trudeau y fait même un cameo. Une panoplie de personnalités comme Gilles Latulippe, Michel Chartrand ou Yvon Deschamps passent à l'écran.
Le Canada anglais, ce différent pays du nôtre à naître, est outré des films de fesses, des films de cul, des films cochons qui se tricotent ici. On en fera donc plus encore.
L'Initiation (1970)
Denis Héroux revient et lance un film racontant la liaison d'une jeune femme ayant une affaire avec un fameux auteur français qui l'entraîne dans toute sorte d'expériences. Qui lui font apprendre toute sortes de choses sur la vie et sur elle-même.
Viens, Mon Amour (1970)
Monique Mercure, déshabillée dans Deux Femmes en Or, le sera encore. En anglais cette fois. Et sur de la musique de Paule Baillargeon. La musique est bien meilleure que le film.
L'Amour Humain (1971)
Denis Héroux sévit encore. Une soeur religieuse et un prêtre quittent le religion pour se lancer dans le sexe sans culpabilité. Denis n'a pas une vision scénaristique très variée...
The Hippie Girls (1971)
Celine Lomez et Sue Helen Petrie jouent dans ce film anglais qui nous plonge dans une commune. Un hippie prend la place d'un tuteur français dans une riche famille et exploite la fille de la famille, sexuellement.
Pile Ou Face (1971)
Sexe en ski, avec Roger Fournier. La grande classe...
Sept Fois...(Par Jour) (1971)
Un architecte québécois ne peut résister à l'urgence de faire l'amour à toutes les femmes qu'il croise. Denis Héroux. Pas du tout #MeToo.
Après-Ski (1971)
Encore du sexe en ski avec Celine Lomez et dirigé par un autre Roger, Cardinal celui-là. Qui n'a rien de religieux.
La Pomme, La Queue, Les Pépins (1974)
Claude Fournier est derrière cette comédie satirique sur l'impotence suivant le mariage.
L'Ange & La Femme (1977)
Gilles Carles filme son ancienne amoureuse, Carole Laure, avec son nouveau, Lewis Furey, et nous la montre dans son costume d'Eve assez ponctuellement. Une scène de fellation complète de Carole nous empêche de trouver ce film facilement. Humiliant à plusieurs niveaux. Filmer son ancien amour jouant de la suce sur le bambou du nouveau chum, légèrement masochiste.
Les Jeunes Québécoises (1980)
Claude Castravelli avait réalisé auparavant le brillamment titré Up Uranus!. Ici, il dirige quatre Québécoises, étudiantes universitaires, planifiant une orgie avec des collègues étudiants, comédie se terminant sur des parents arrivant plus tôt que prévu de vacances.
Mention spéciale à l'affreusement titré "Y a plus de trous à Percé".
Les hypocrites canadiens anglais tournent au début des années 80, avec une jeune Kim Catrall, Porky's.
C'est encore, à ce jour le film canadien le plus payant au pays.
Bande de bandés.
Bonne fête, pays à naître.
Je te fais l'amour aujourd'hui.
Te rêve encore demain.
T'embrasses où t'en as envie.
Ne te veux que du bien.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)