Orson Welles était un homme fascinant. Il a révolutionné bien des choses. La radio, le théâtre, le cinéma, la télé.
Il ne laissait personne indifférent.
Quand il a fait sa marque avec une adaptation fort réaliste d'une nouvelle de H.G.Wells à la radio, simulant une invasion extra-terrestre à un public fort naïf, on lui a alors donné totale carte blanche pour son premier film, qui sera un chef d'oeuvre historique.
Mais ce fût beaucoup le gâter aussi. Par la suite, il aura toute la misère du monde à tourner ses films, voulant chaque fois avoir un contrôle absolu sur le produit final et n'y arrivant pas si souvent. Plusieurs, mais vraiment plusieurs de ses films n'ont jamais abouti.
L'un de ceux-ci est The Other Side of The Wind.
Le projet a évolué d'une idée de Welles suivant le suicide d'Ernest Hemingway en 1961, ami dont il était proche depuis 1937. Il voulait alors raconter l'histoire d'un amateur de tauromachie âgé s'éprenant d'un jeune toréador. Vers 1966, on avait complété un script qui se nommait Sacred Beasts. Mais lors d'un banquet la même année, le toréador devient un âgé réalisateur de films, amateur de tauromachie. Le réalisateur ne s'éprend pas vraiment du toréador, mais se reconnaît en version plus jeune.
On commence à tourner en 1969. on avait une idée de film dans le film. On raconte un réalisateur tentant de tourner son tout dernier film. Il considère longuement jouer le réalisateur lui-même. Mais en 1971, on lui retire momentanément le droit de tourner en Europe. L'action, d'abord située en Espagne se situera maintenant à Hollywood. En 1973, il se décide enfin sur le réalisateur John Huston pour le jouer. Une impressionnante panoplie de réalisateurs seront d'ailleurs de la distribution: Claude Chabrol, Norman Foster, Gary Carver, Curtis Harrington, Dennis Hopper, Henry Jaglom et Paul Mazursky joueront l'entourage de Huston. Peter Bogdanovich jouera aussi dans le film.
En 1972, Welles confirme que son film est à 96% complété selon lui. Pourtant on ne finalise pas avant 4 ans encore.
Welles tourne avec différents formants, en noir et blanc, en couleurs, en diapositives, au ralenti, l'impression de totale désorientation est absolu. C'est une critique du vertige hollywoodien. Le film dans le film est un pastiche du style d'Antonioni. Un rêve surréaliste. Il utilise d'ailleurs une maison dans la même rue que celle utilisée pour le tournage de Zabriskie Point d'Antonioni.
Pendant deux ans, on tourne aussi dans la vraie résidence de Peter Bogdanovich, à Beverly Hills. On tournera aussi à Culver City, au Connecticut, en France dans une résidence de Welles à Orvilliers, en Hollande, en Angleterre, en Espagne, en Belgique et dans un studio de la MGM en y entrant illégalement. Welles caché dans une camionnette avec une large partie de l'équipement et les autres y entrant en se faisant passer pour des étudiants venus tourner un film.
Les problèmes débutent quand le beau-frère du Shah d'Iran, Mehdi Bushehri investit auprès des Espagnols qui eux, se poussent avec l'argent. Du moins, c'est ce qu'il prétend. Mais en vrai, il n'a pas non plus tout l'argent promis. Et ça prendra du temps avant de démasquer la supercherie. Un producteur Espagnol magouilleur s'enrichit tout de même, ne faisant jamais passer l'argent à Welles. Bref, longue histoire courte, les investissements gèlent la production.
Quand Welles reçoit un American Film Institute Award pour l'ensemble de ton oeuvre, avec une certaine ironie, il présente deux extraits de son film en cours et en fait la promotion, disant que faute de fonds, il ne pourra pas le compléter.
En janvier 1976, la photographie principale est terminée.
Mais le film est bloqué par le beau-frère du Shah d'Iran.
Bogdanovich complète le montage selon ce que Welles lui avait demandé avant son décès en 1985.
Bob Random, Susan Strasberg, Oja Kodar (alors l'amoureuse de Welles), Joseph McBride, Edmond O'Brien, Lilli Palmer (qui incarne une version de Marlene Dietrich), Mercedes McCambridge, Paul Stewart, Cameron Mitchell, Peter Jason, Tonio Stewart, Howard Grossman et Peter Bogdanovich, après que Rich Little en eût assez, se trouvant éloigné trop longtemps de sa femme, malgré des mois de tournage (repris avec Bogdanovich dans le rôle) lorsqu'il eût abandonné le plateau, et même un très jeune Cameron Crowe de 18 ans y jouent dans le film.
Qui a, depuis, été acheté par Netflix.
Et qui sera en ligne dans 2 jours.
J'y placerai mes yeux vendredi, c'est certain.
Fort excité.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)