mercredi 26 septembre 2018

Misogynie Unie D'Amérique

Il se passe quelque chose de particulier aux États-Unis.

En fait, depuis l'élection haloweenesque de Donald Trump à la présidence des États-Unis, il ne se passe pas une seule semaine sans que l'on sente que nous venons de se surpasser soit dans l'absurdité, soit dans la bêtise pure.

Donald Trump, si l'histoire ne retiendra qu'une seule chose de lui, nous aura tous forcé à reconsidérer bien des choses. Nos visions des femmes entre autre.

Présentement, Trump tente de nommer Brett Kavanaugh, un juge fédéral des États-Unis depuis 2006, à la cour suprême. Toutefois le sénat résiste à cette nomination. Brett, comme beaucoup, BEAUCOUP, trop d'hommes, aurait violé une femme, ou du moins tenté de le faire, quand il avait 17 ans, en 1982.

Il a, comme tout manipulateur, d'abord tout nié et crié à l'invention démocrate puisque tout le monde sait Kavanaugh républicain. La femme, d'abord anonyme, s'est alors rendue publique. Il s'agit de Christine Blasey Ford, une enseignante universitaire, qui avait alors 16 ans. Kavanaugh l'aurait saisie de force, bien saoûl, l'aurait maintenue sur un lit, une main sur sa bouche à elle,  tentant de lui enlever son linge de force, Blasey se débattant et l'aurait agressée, sans réussir à avoir de relations sexuelles comme il semblait le souhaiter puisqu'un ami de Kavanaugh aurait alors sauté sur le lit, les faisant tomber tous les deux.

Elle a jugé important de mentionner la chose quand elle a appris que Kavanaugh serait peut-être dans un rôle de juge décidant de ce qui arrive d'un bébé du viol et du droit de s'en débarrasser un jour...genre...

Un juge et son jugement, ça se souligne. Les commentaires qui sont nés de cette dénonciation font froid dans le dos.

Les alliés de Kavanaugh ont dit qu'elle a peut-être été agressée comme elle le prétend mais que les partys d'école secondaire, où tout le monde boit, elle s'est peut-être trompé sur son identité. Comme toujours, on a minimisé la possibilité qu'un corps féminin ait pu être violé. Des conservateurs faisant référence aux femmes souhaitant avorter, on dit des grossièretés comme "j'ai peu de patience pour un groupe de gens prêts à attaquer un innocent comme Kavanaugh pour pouvoir avoir encore le droit de tuer des enfants à naître". Le ravin est profond comme ça entre conservateurs et libéraux aux États-Unis.

Mais cette fois, un nombre surprenant de conservateurs ont aussi pris le parti de la victime. Ils ont été ce garçon de 17 ans, actif ou témoin de gestes du genre dans les écoles secondaires. Et n'ont pas de difficultés à imaginer Kavanaugh tenter une telle chose. Ils savent que des dizaines de garçons ont essayé des choses du genre. Là dessus, ils sont en conjonction parfaite avec le mouvement #MeToo. Mais les conclusions sont diamétralement opposées. Si en Amérique, en ce moment, on comprend que bien des hommes ont agressés des femmes, certains disent "C'est ça le problème" tandis que d'autre, en ce moment même, le président le premier, disent "Ben oui, c'était comme ça, ça ne l'est plus, voilà pourquoi ce n'est pas un problème qu'il soit juge à la cour suprême."

Brrrr....

Une voix républicaine a tweeté (Twitter, carrefour des conneries), "Je ne vois pas ce que les tribulations d'un ado de 17 ans, saoûl, nous disent sur un juge de 53 ans". Ah Bon.  Parce qu'une jeune fille de 16 ans qu'on cicatrise dans l'âme, ce n'est jamais grave, j'imagine. Un autre a dit que "si tous les comportements stupides du secondaires étaient pris en compte contre les gens, à Washington, tout le monde serait puni". Un avocat de la Maison-Blanche, qui a tenu à rester anonyme, a dit que si un homme tombe suite à des accusations du genre, tous les hommes devraient s'inquiéter pour toujours. Ils oublient tous que leur propre président condamne toujours les 5 jeunes adolescents qu'on a accusé de violer une joggeuse en 1989, même si ils ont été innocenté trop tard (après des années en prison) dans un cas appelé le viol des Central Park Five, quand un violeur en série à confessé le viol en question, en 2002. Les tests d'ADN confirmant le tout. Encore en 2016, l'idiot de président les considérait coupables (ils sont noirs bien entendu!).

Les États-Unis redéfinissent le terme "malsain". Leur sale président en tête.

Ce qui fait mal au ventre, c'est qu'il semble fortement toléré, qu'il soit acceptable, qu'un homme agresse une femme aux États-Unis. Surtout de la manière Rozon. Dans un party. Très jeune idéalement. On blâmera la testostérone adolescentine. Cette tendance qu'on devrait fermer les yeux sur un adolescent violeur sous prétexte qu'il n'était pas assez mature pour comprendre le consentement est probablement la chose la plus terrifiante qui se dessine en sol Étatsuniens en ce moment. La défense de Kavanaugh est claire. Je marque mes mots:
Un jeune homme blanc riche a le droit de se compromettre dans la cruauté sexuelle criminelle tant qu'ils a un bon job plus tard, qu'il se marie, fonde une famille et se range par la suite.  

Christ.

Je ne voudrais pas être une Femme des États-Unis.

Kavanaugh va témoigner demain devant le Sénat sur le sujet.
Miss Blasey Ford aussi. Une seconde femme l'a accusé des mêmes réflexes à l'université depuis. Peu importe.

Il sera fait juge quand même.

Parce que le corps d'une jeune femme, ça se consomme au gré de ses pulsions selon leur chef.

Et ses supporteurs

J'ai reçu mon livre de Woodward sur Trump.

Je le commence demain.

Je vais avoir la nausée, je crois.

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)