Donald Trump a aussitôt rué dans les brancards. En trois tweets absurdes (lapsus, je sais), il a décrié la discrimation vis-à-vis des voix conservatrices républicaines, disant que trop de ces voix étaient maintenant détruites, qu'il fallait laisser tout le monde participer aux différents débats et ensuite, y voir au clair par nous-mêmes. Il a parlé de dangereuse censure. Bien que le nom d'Alex Jones (aucune parenté je vous le promets), ne soit nullement mentionné, la référence, le timing, tout était clair.
Trump défendait son buddy.
La suspension de Jones était une sorte de déja vu.
11 avril 2011. Sur le tarmac d'un aéroport du New Hampshire, Donald Trump débarque de son hélicoptère privé et se rend aux caméras qui l'attendent. Il va nous parler de celui qu'il va éventuellement remplacer à la présidence. Il va nous dire que Barack Obama prétend être né aux États-Unis, mais que ce n'est pas vrai. Trump, "tout seul" a forcé la Maison Blanche à lui soumettre des infos sur le sujet.
"Je suis très fier de moi-même car j'ai accompli ce que personne d'autre n'a encore accompli. Je suis franchement honoré d'y avoir joué un si grand rôle, pour, idéalement mettre un terme à ce problème une fois pour toute. Je voudrais mettre un oeil sur son certificat de naissance, mais j'espère que c'est vrai..."
J'espère que c'est vrai...
Tout le rapport à la vérité de cette tête de linotte se trouve dans ses 4 mots: J'espère que c'est vrai.
Son lourd penchant pour répéter les exagérations, approfondir les préjugés, alimenter les fabrications, est toute expliquée dans ses seuls 4 mots. Affirmations personnelles et espoir. "Une source fiable m'a appelé pour me dire que son certificat de naissance était une fraude" disait-il alors, un an plus tard. Cette source s'appelait-elle Alex?
Les politiciens peuvent être très léger à l'égard des faits, mais Trump est tout simplement fort prolifique à partager une tonne de désinformations. Il entretiens une montagne d'ignorance. Au 1er août dernier, c'était 4229 fausses affirmations ou de contre-vérités qui avaient été colportées de sa part depuis qu'il était président. C'est plus de 7 par jour. Répéter une fausse info est une des manière de D.T. d'attirer l'attention.
Mais il y en a d'autres.
Dans un autre millénaire, le président des États-Unis se pointait à la radio et diffusait un message dans quelque chose de faussement candide appelé chaleureusement : discussion autour du feu. Mais tout était calculé en équipe. De nos jours, le président tire au flanc sur le fil Twitter, entre un oeuf et du bacon, ne tenant compte que de son propre jugement, jugement plus que faillible si il en existe un, et qui voit son micro, avec la suspension de Jones, menacé.
Jones et Trump sont frère jumeaux bordéliques dans le monde des médias sociaux de 2018. Ils sont tous les deux tonitruants, impulsifs et provocateurs. Ils captivent tous les deux leur public avec des affirmations spectaculaires, mais fausses, répétées ad nauseam, même si les preuves du contraire sont criantes pour quiconque fait un moindre effort de recherche. Ce que Jones et Trump ne feront jamais, eux-mêmes. Les deux s'attaquent aux médias en faisant de la violente rhétorique. La suspension d'Alex Jones du fil Twitter pour une semaine a eu comme origine son récent video où il a parlé du même mantra que Trump, "les journalistes sont les ennemis du peuple", et que les citoyens devraient fourbir leurs armes, parce que mainstream media is the ennemy.
It's now time to act.
Christ! Comme menace, ça ne peut être plus clair. Battle your rifle and it's time to act?
Lisant celà, j'ai vu la salle de rédaction d'un petit journal du Maryland être criblée de balles.
Fallait suspendre cet imbécile, encore aujourd'hui poursuivi par 6 familles, victimes de la tuerie de Sandy Hook, dont Jones dit que c'est une fausse nouvelle de la part du lobby anti-arme-à-feu des États-Unis.
Bien que Donald Trump ne mentionne ni Alex Jones, ni Twitter dans son trio d'invectives matinales sur Twitter, concernant la "censure des voix de la droite", les liens sont directs.
Tout le monde y a droit et we'll Just figuring it out n'est pas si facile. Voilà pourquoi on a besoin de JOURNALISTES. Facebook a eu besoin d'une large enquête gouvernementale sur l'ingérence russe pour accepter une petite part de responsabilité sur sa négligence de vérification virtuelle, et ces moyens de lutter contre les parasites du net laissent encore planer d'énormes doutes. Les problèmes d'autres jumeaux comme Google ou Twitter est le même. Plus vous êtes big, plus la gestion des problèmes le seront. Complexe et d'une échelle sans précédent.
La liberté d'expression ne garantie en rien que si vous dites quelque chose, il ne peut pas en naître de fâcheuses conséquences.
Pour celui ou celle qui parle.
Trump a extraordinairement besoin des caméras dans lesquelles il tire du fusil.
Jones a besoin de multiples tribunes pour déglutiner sa purée de pensée.
Les jumeaux bordéliques crachent dans la soupe.
Et se plaignent d'avoir faim.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)