Ou Kakushi Toride No San Akunin.
Chaque mois, vers dans les 10 premiers jours, comme je le fais pour la littérature (dans les 10 derniers) et la musique (vers le milieu) je vous parle cinoche.
En pigeant dans ceux qui m'ont bouleversé.
Je mentirais de dire que j'ai découvert le film de 1958 avant Star Wars. Mais le film de Kurosawa, découvert presqu'adulte a mis en lumière le second différemment depuis.
Le plus américain des cinéastes nippons a déjà 14 films derrière la cravate quand il commence à tourner son film racontant l'opposition entre deux clans rivaux dans la Japon du XVIème siècle. L'histoire nous est racontée du point de vue de deux paysans pauvres avec humour. Ils découvrent ce qu'ils croient être de l'or les mettant sur la piste du clan des Akizuki qui auraient en leur possession, un trésor. Un homme, dernier survivant des Akizuki, ce qu'il ne révèlera pas, les surprend et use de leur naïveté pour que ceux-ci les mènent au trésor. Cet homme doit accompagner la princesse Yuki, héritière du clan, afin d'y refonder le clan. C'est plein d'humour et d'aventures. Le personnage de la princesse Yuki est nettement en avance sur son époque "étant élevée comme un homme" elle en a le leadership, le caractère, la force et le tempérament. De nos jours, ce ne serait qu'une femme normale. Mais nous sommes en 1958. Ça séduit davantage. Et rend ce personnage féminin comme l'un des plus intéressants du cinéma d'action et d'aventures. Elle est fière et intrépide, rien de la traditionnelle femme en détresse ou femme passive bonne simplement à admirer et à désirer.
La première chose que George Lucas emprunte du film est le point de vue narratif venant des deux personnages ayant le moins d'envergure. Dans son premier film de Star Wars, ce seront les droïdes C3P0 et R2D2. Kurosawa est admiré par Lucas et ses amis, Scorcese, Spielberg, DePalma et Coppola. Et comme Kurosawa est nettement influencé par le cinéma de John Ford. Sa vision américaine se marie parfaitement avec cette touche exotique asiatique.
Dans La Forteresse Cachée, un grand maigre et un petit gros sont les deux dans le désert incapables de ne cesser de parler suite à une bataille et comme dans Star Wars Et un peu bouffons. Ils se séparent avant d'être capturés et réunis. Revenant au coeur du conflit central. Devant aider un barbu (comme Obi Wan Kenobi) escortant une caractérielle princesse (Comme Léa) Mais là où C3P0 et R2D2 étaient de loyaux servants, Tahei et Mataschichi sont plûtot deux opportunistes ayant les yeux sur l'or de la princesse. Ils pourraient évoquer la dynamique Han Solo et Chewbacca aussi.
Il y a ce corpulent vendeur d'esclave qui pourrait être cousin de Jabba The Hut. Il y a cette touffue forêt, également repaire de Ewoks dans l'ancien 3 devenu 6. Et on passe d'une scène à une autre avec des balayages latéraux, comme chez Kurosawa.
Lucas avait même considéré Toshiro Mifune, incarnant l'homme devant escorter la princesse et acteur 16 fois chez Kurosawa, pour tenir le rôle d'Obi Wan Kenobi. Un nom fort asiatique quand on s'y penche. Ce que Yoda sera aussi. Et Han Solo et Mace Windu et ainsi de suite. La sagesse d'un Yoda est très nippone. Celle de Kenobi aussi.
La princesse de Kurosawa est formidable. Elle se tient debout et se bat. Sa première rencontre avec les deux paysans, elle le fouette à coups de branche. Elle libère une esclave de son maître. En retour la femme libérée protège la princesse des avances nos désirées des deux paysans. Finalement c'est la bravoure de la princesse qui force le général qui l'accompagne à changer de côté. Si c'est bien la perspective des deux paysans, c'est l'histoire de la princesse. Une très 2018 héroïne. 60 ans avant l'heure.
Dans les trois premiers Star Wars (tournés), outre Léa, aucun personnage féminin ne brille. En revanche, dans les films qui suivront, on fera la part nettement plus belle aux femmes. Qui ne seront pas qu'à sauver. Ou à charmer.
Les scènes de bataille de Kurosawa sont dignes de celle d'Intolerance de Griffiths, des plans à grande échelle de David Lean ou des compositions brillantes de Sergei Eisenstein. Son film est musclé et fût un succès populaire comme il le souhaitait, afin de faire des sous pour faire de plus personnels projets par la suite.
En effet, Kurosawa tournera son film suivant de manière indépendante pour la première fois.
The Hidden Fortress est action, drame et comédie.
Habilement réussi. Et qui n'a pas pris une ride.
Et qui ne prend pas la Femme pour une plante de jardin.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)