Pour la première fois en 6 décennies, Cuba sera dirigé par quelqu'un d'autre qu'un Castro.
Raul Castro, 86 ans, avait succédé à son frère en 2006, mais celui-ci n'était jamais très loin derrière. Même malade. (Ce qu'il a toujours été diront les plus cyniques.)
Depuis 2011, Raul avait lui-même instauré une nouvelle règle d'obligation de se retirer après deux mandats. Ce qui se terminait mercredi dernier, pour lui. Et annonce un changement générationnel. Une transition majeure. Miguel Diaz-Canel était vice-président. Il a 58 depuis hier. À 43 ans, il avait été le plus jeune membre du politburo à tenir des fonctions importantes au parti communiste.
Les défis de Diaz-Canel sont importants. L'économie de Cuba est très pauvre. La dualité entre les deux monnaies, Le peso cubain et le peso convertible est une vraie plaie. Le salaire moyen, en dollars d'ici, est d'environ 30$ par mois.
Le charisme du révolutionnaire Fidel avait relativement fonctionné de 1959 à 2016. C'était le pillier du régime cubain pendant facilement 6 décennies. Mais Diaz-Canel devra se mériter le respect par de vraies performances que les Catros n'ont jamais vraiment eu à livrer. Leur nom suffisait.
Et il sera au volant d'une très petite lada...de 1959... même si il souhaite rebooster l'internet.
Diaz-Canel est un pragmatique politicien. Un représentant communiste de Villa Clara depuis les années 90. Quand Cuba a été victime d'une dépression économique importante, et prolongée, Diaz-Canel prenait son vélo pour aller travailler au lieu de prendre sa voiture ou exiger un chauffeur. Il semble confortable face aux foules, mais plus détendu et collégial auprès de petits groupes, tout comme son mentor Raul Castro.
Tout comme Fidel pour Raul. Diaz-Canel aura Raul dans son ombre en tout temps. Un bon communiste est un communiste surveillé par un autre communiste. Raul a beau avoir voté l'impossibilité de régner pendant plus de deux mandats, il restera premier secrétaire jusqu'en 2021...
Si il survit jusque là.
Ironiquement, il s'agit d'un poste plus important que celui de président puisque le premier secrétaire du parti/pays prend les décisions économiques, sociales et s'occupe des relations internationales. Que le président doit obligatoirement avaliser.
Le neo-Cuba ne le sera donc pas tant que ça.
Tout comme 1959 est encore très présente dans les rues Cubaines.
Dommage que le peuple cubain n'y soit impliqué en rien.
On veut unifier les deux monnaies, mais ce n'est pas si simple. En allant trop vite, ils s'aliéneront les vieux conservateurs du parti. En allant trop lentement, ils frustreront et enrageront la population et les réformateurs. De plus, Donald Trump a refroidi les relations avec Cuba en éliminant les réformes de l'ère Obama, qui donnait un peu d'espace pour respirer à l'embargo des États-Unis sur Cuba. Trump asphyxie.
Progressiste.
Un terme rare dans les cercles communistes.
Souhaitons du bien à ce si beau pays.
Souhaitons que son peuple se libère un jour du joug gouvernemental.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)