mardi 3 octobre 2017

Cinema Paradiso*****************************************Blade Runner de Ridley Scott

Chaque mois (dans les 10 premiers jours) je vous entretiens d'un film, comme je le fais pour la littérature (dans les 10 derniers jours du mois), et pour la musique (vers le milieu)

Je vous en parle parce qu'il m'a séduit par sa facture visuelle, narrative, inventive, sonore, créative, par ses interprètes, sa réalisation, son esthétique, son histoire, toujours son histoire, son propos et son angle sur un sujet quelconque. Je vous parle d'un film qui a eu un impact très fort sur ma personne.

Et vous en fait une certaine publicité afin que vous soyiez tenté de prendre les moyens de le voir, vous aussi.

Un film est un voyage à très peu de frais. Un luxe parfois formidable.

La nouvelle "Do Androïds Dream of Electric Sheep?" de Philip K. Dick parait en 1968. Martin Scorsese parle de l'adapter en film, mais n'en achètera jamais les droits. Après quelques adaptations scénaristiques peu inspirées, c'est le comédien Hampton Fancher qui signe la version la plus intéressante et amène Ridley Scott dans le projet. Ce dernier vient de quitter le plateau de Dune, où tout semble se diriger vers un naufrage. Le frère de Scott vient de mourir du cancer de la peau et Scott est dans un corridor mental extrêmement noir. Fancher tombe sur un script de William S.Burroughs (qu'il avait lui-même adapté d'un livre de Alan E.Nourse) appelé The Bladerunner en 1974. Il adore le son de tout ça et en achète le titre pour son scénario. Scott engagera David Peoples pour réécrire le scénario, Fancher contribuant encore un peu, mais moins.

Fancher a écrit tout ça avec en tête Robert Mitchum. Mais Scott travaille avec Dustin Hoffman. Hoffman et Scott ne s'entendent pas, le rôle principal ira à un autre. Harrisson Ford, vient d'enchaîner 2 énormes succès avec Lucas et avec Spielberg, il recherche un rôle avec une plus grande profondeur dramatique. On le choisit pour Blade Runner. Rutger Hauer est choisi pour ses rôles dans les films de Paul Verhoeven, Sean Young est préférée à Nina Axelrod, Daryl Hannah est préférée à Stacey Nelkin et Edward James Olmos incarnera l'officier de police Gaff.

Blade Runner raconte l'histoire dystopique, en 2019, de Rick Deckard (Ford), ex-policier, recruté par Gaff (Olmos), qui lui a reçu des ordres de son son supérieur, afin que Deckard trouve et élimine 4 Réplicants suspectés d'être venus sur terre afin de prolonger leur durée de vie. Les Réplicants sont des créatures sous formes humaines, mais qui son en fait des androïdes à la durée de vie de pas plus de 4 ans. Deckard tente d'honorer sa mission, mais fait plusieurs rencontres, des humains s'alliant aux androïdes, mais aussi des androïdes convaincus d'être humains. L'une d'elle est la charmante Rachael, dont Deckard s'éprend.

Le film fonctionne sur plusieurs niveaux. Film noir, expressionniste, il donne au personne principal une morale ambigüe, ce qui reste rare chez nos héros du cinéma, en 1982. C'est un film de science-fiction, mais aussi une parabole philosophique environnementale, presque religieuse (les analogies à ce sujet sont nombreuses) et existentielle.  On y parle de la responsabilité morale humaine dans les manipulations génétiques, ce qui place le film nettement en avance sur son époque. Il y a aussi un zest de Frankenstein, ce qui le place aussi dans l'histoire du cinéma passé. On y explore l'idée de la douleur.
Les décors et l'univers de Douglas Trumbull et Richard Yuricich sont ahurissants. Dans le noir d'un sous-sol, on est littéralement transporté dans un nouvel univers.

Je ne suis pas gourmand de science-fiction, mais au sommet de ce que j'ai vu dans ma vie, Blade Runner trône.

Pour le côté cyberpunk, le Bradbury Building de Los Angeles fameusement transformé en endroit futuriste, le côté artificiel qui nous supprime toute forme de nature (et même toute forme animale) pour nous donner l'impression de voyager au sein d'un univers parfaitement parallèle. (en 2019!)

Il s'agit d'un film formidable dont je vous ai parlé y a pas tellement longtemps d'ailleurs.

Et comme la bande annonce semble promettre beaucoup, moi qui ne suit pas du tout fan des suites, je crois que je me lancerai quand même en salle dans 3 jours, quand le film sera lancé chez nous.

Le film de 1982, dans mon imaginaire personnel, et celui de Denis Villeneuve semble-t-il*, est immense.

Pour amateurs de films qui vous envoient complètement, mais alors complètement ailleurs.

Mission que le cinéma devrait en tout temps avoir d'ailleurs.


*et de tant d'autres...

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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)