Chaque mois, vers le milieu, je vous entretiens de mes impressions et/ou de la petite histoire autour d'un disque que j'ai tiré de ma collection. Un disque qui m'a touché.
La chronique tire son titre de 4 albums que je connais par coeur et dont chaque note, chaque mot est inscrit dans mon ADN.
Par ordre de création:
"Blonde on Blonde" de Bob Dylan
"The Idiot" d'Iggy Pop
"Low" de David Bowie
"The Unforgettable Fire" de U2
B.I.B.I c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot "habibi" qui veut dire "je t'aime" en dialecte irakien.
Musique, je t'aime.
MUSIC FOR THE MASSES de DEPECHE MODE
Rares sont les groupes qui, lorsque j'entend leur musique dans des espaces publics, me ramènent non seulement loin en arrière, mais me font ressentir le même sentiment d'invincibilité qu'à mes 14 ans.
En 1987, j'avais 15 ans. Non seulement le monde était à moi, mais j'en étais le leader. J'étais Gargamel. What? non. Mais ma confiance en moi était inébranlable. En secondaire I, je découvrais Depeche Mode par People are People. Ils avaient nos cheveux, ils avaient nos yeux, ils dansaient comme nous, ils ne définissaient pas nos styles, ils les complétaient et les affirmaient pour nous. On les as tout de suite aimé. Enfin, certains d'entre nous.
En 1987, la musique et l'image ne faisait maintenant plus qu'un. Et une chanson n'était rien sans videoclip pour la soutenir commercialement (cette tendance s'est perdue avec le temps). Les clips de DM étaient toujours fameux. Voire parfaits. Le sont restés. Et le croisement de la noirceur musicale, des 4 claviers qui leur donnaient une touche moderne et futuriste, et les airs formidables que Gore et compagnie créaient rendait ce groupe un band qui touchait presque le soleil.
L'album débutait avec un morceau immense (encore aujourd'hui) qui était à la fois lourd et animé. Gahan qui chante de manière surréaliste à toute les deux lignes dans le clip, la présence de cette petite voiture, si petite qu'elle semble incomplète, la voix haut perchée de Martin Gore, venant seconder celle beaucoup près de Ian Curtis de Dave Gahan, c'est une chanson encore ennivrante à entendre en voiture. Tout le monde s'est choisi un "best friend" bien à lui pour cette "ride". La chanson devient le second single de l'album, en août 1987. Et ne nous abandonnera jamais.
Le second morceau offre un rythme plus lent dans une combinaison base/claviers extrêmement intéressante. Bien qu'Alan Wilder ait largement contribué à plusieurs morceaux, Martin Gore signe toutes les pièces. Cette ombre deviendra trop grande pour Wilder en 1995, il quittera le groupe.
La chanson suivante sera le premier single en avril 1987. Le clip (parfait encore) a été tourné par le toujours brillant Anton Corbijn et nous montre le haut-parleur comme leitmotiv, haut-parleur qui sera en vedette sur la pochette. Gore et Wilder affirment que le titre de l'album et sa pochette trempaient dans l'ironie puisque leur musique était TOUT sauf de la musique conçue pour les masses et que la pochette le reflétait bien puisque les haut-parleurs pointent vers un endroit qui semble désert.
La chanson suivante a quelque chose de spirituel. L'accent british de Gahan est assez prononcé sur ce morceau. On sent y étrangement la chaleur estivale dans ce morceau. Mais une certaine fraicheur aussi. Étrange. Incompréhensible. Sacré.
La Face A se terminait par un splendide morceau qui sera le quatrième et dernier extrait lancé en clip et pour les radios en mai 1988. Martyn Atkins, qui a produit la pochette de l'album, a aussi tourné le clip. Les métaphores sadomasochistes et le titre qui pouvait évoquer la pédophilie ont fait peur aux radios et la chanson a peu tournée. Dommage, parce que c'était plutôt une ode à l'adolescence, parfaitement maîtrisée.
La Face B commençait par un autre morceau formidable. Le clip est encore tourné par l'excellent Anton Corbijn. Le son de cap de roue qui tourne sur lui-même au tout début semble lancer le message qu'il faille écouter cette chanson en faisant la vaisselle. Ce que j'ai fait. Très cool. Ma vaisselle n'a jamais été aussi propre, lavée de ma main. Et danser comme je l'ai fait...fallait pas me filmer...Troisième extrait lancé pour les radios. Gros hit.
La chanson suivante est d'une sensualité absolue. DM a même demandé à ces fans de faire des sons de jouissances afin de les mixer et de les incorporer dans le morceau. Très sexy.
La pièce suivante est fameusement produite. Elle a toujours été l'une de mes préférées de l'album. Les références à la religion, aux mauvais choix et à l'auto destruction y sont nombreuses. répétitif sonorement, sombre en mots.
La chanson qui suit est encore pertinente de nos jours. On y questionne la présence de Dieu. Son inertie du moins. Le rien qu'il représente. Et qui détruit tant de vie sur terre. Learn to expect nothing chante Gahan. C'était conçu pour la masse, mais la masse n'écoute pas toujours avec attention.
Le morceau qui ferme l'album est principalement instrumental, Draculesque, dont le titre fait référence à un magazine de la Hitler Youth Organization. Il s'en dégage quelque chose de très sombre. Comme je lis actuellement sur la Seconde Guerre Mondiale, écouter ce morceau en parallèle m'offre une glauque trame sonore à mes lectures.
Pour amateurs de pop, de pop/électronique, de punk/électronique, des années 80, de new wave, de rock électronique, de dance rock, de musique alternative, de sombres ambiances, de danse.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)