Les remises de prix annuelles en musique, tout comme la même chose en film, ne rendent jamais vraiment justice aux morceaux qui ont vraiment été populaires. Et c'est même plutôt logique. Un prix est une récompense. Et une chanson immensément populaire est toujours d'abord récompensé par sa popularité. Et sa pérennité potentielle.
Pouvant souvent plaire aux gens de 7 à 77 ans.
Voilà pourquoi je me suis intéressé aux 77 dernières années musicales et à la chanson qui a le plus marqué l'époque en question. En Amérique du Nord. En anglais.
Survol populaire.
1940: I'll Never Smile Again de Tommy Dorsey.
La chanson enregistrée par le Tommy Dorsey Orchestra offrait la voix de Frank Sinatra accompagnée du choeur des Pied Pipers.
1941: Amapola (Pretty Little Poppy) de Jimmy Dorsey.
Jimmy était le frère aîné de Tommy. Chanson instrumentale cubaine de 1923, Jimmy en a fait une version jaz mettant en vedette Bob Eberly & Helen O'Connell aux voix.
1942: Moonlight Cocktail de Glenn Miller.
Chanson enregistrée le lendemain du bombardement de Pearl Harbor en décembre 1941, mais lancée en janvier 1942. Ray Eberle et les Modernaires y brillent vocalement. Son grand frère s'illustre sur la chanson populaire l'année d'avant...décidément...
1943: I've Heard That Song Before d'Harry James & Helen Forrest.
Woody Allen a beaucoup utilisé ce morceau de sa jeunesse dans ses films. Il avait 8 ans quand elle jouait sans cesse sur sa radio familiale.
1944: Swinging on a Star de Bing Crosby.
Introduite au public dans le populaire film Going My Way, film qui rafle plusieurs statuettes aux Oscars dont ceux du meilleur film, du meilleur acteur (Crobsy) et de la meilleure chanson. Celle-là.
1945: Sentimental Journey de Doris Day & Les Brown.
Entre 1942 et 1944, Brown est incapable d'enregistrer la chanson puisque il y a grève des musiciens. Quand le guerre se termine, la grève la fait aussi. Une jeune Doris Day y est exquise.
1946: The Gypsy de The Ink Spot.
La chanson est formidablement fataliste et raconte l'histoire d'un homme consultant une voyante afin de savoir si sa douce lui est fidèle, ce qu'il sait impossible. La voix du chanteur principal fait des petits miracles sonore là-dessus.
1947: Heartaches de Ted Weems.
La chanson est d'abord lancée en 1931, et fait patate. Puis, relancée deux ans plus tard par l'orchestre de Weems avec Elmo Tanner qui y siffle dessus, et n'obtient pas plus de succès. Weems dissous son band en 1942 pour aller se battre à la guerre. Un DJ retrouve le morceau en 1945, et le fait jouer régulièrement en ondes. Le public est maintenant tout à fait séduit. Et la redemande tant qu'elle jouera tout le temps l'année de la naissance de mon père.
1948: Manana de Peggy Lee.
Cet hommage comique à l'oisiveté offre Peggy Lee, fort hispanisée.
1949: Riders in the Sky de Vaughn Monroe.
Les cowboys ont toujours eu la cote en Amérique du Nord.
1950: Goodnight Irene de Gordon Jenkins et The Weavers.
Un jeune Pete Seeger brille à la guitare sur ce morceau.
1951: How High The Moon de Les Paul et Mary Ford.
Standard jazz des années 40, la version redynamisée par la guitare de Les Paul fera un malheur. Ella Fitzgerald y met du sien aussi, un peu plus tard.
1952: Cry de Johnny Ray & the 4 Lads.
La chanson. écrite par Churchill Kohlman a d'abord été enregsitrée par Ruth Casey, mais c'est le beau Johnny qui la rend immortelle à l'automne 1951 et presque tout 1952.
1953: Vaya Con Dios de Les Paul & Mary Ford.
Encore Les & Mary. Plus soft cette fois. L'Amérique du Nord les aime, mais maintenant l'Amérique du Sud aussi.
1954: Little Things That Means a Lot de Kitty Kallen.
Les gens avaient maintenant besoin de ces petites choses qui font tant de bien.
1955: Cherry Pink & Apple Blossom White de Pérez Prado.
Cette fois, ce sont toutes les Amériques qui vibreront là-dessus.
1956: Don't Be Cruel & Hound Dog d'Elvis Presley.
La révolution musicale.
1957: All Shook Up d'Elvis Presley.
Mon père chantait "'a mâche tout croche, whoo ouh ouh..." et se trouvait ben drôle.
1958: Nel Blu Dipinto Di Blu (Volare) de Domenico Modugno.
L'italie prend le contrôle mondial de la Musica.
1959: The Battle of New Orleans de Johnny Horton.
C'est un prof d'histoire de l'Arkansas qui avait écrit ce morceau afin d'intéresser ses étudiants à son cours d'histoire. Johnny Horton en a fait un hit musical.
1960: A Summer Place Theme de Percy Faith.
Les trames sonores ont maintenant la cote. Rien ne séduit plus les ainés qu'un morceau gentil comme celui-ci.
1961: Tossin & Turnin' de Bobby Lewis.
Voilà une des rares chansons des années 60 à avoir passé 7 semaines #1 au Billboard. D'ailleurs si vous vous dites; Mais dekessé ce morceau là? Jamais entendu! Ce sont tous des morceaux qui ont passé le plus grand nombre de semaines au rang de #1 l'année présentée.
1962: I Can't Stop Loving You de Ray Charles.
Elvis l'a aussi retouchée.
1963: Sugar Shack de Jimmy Gilmer & The Fireballs.
L'orgue y trouve une part heureuse dans ce morceau avec un son distinct.
1964: I Want To Hold Your Hand des Beatles.
Nouvelle titanesque révolution musicale. Jamais plus la musique ne sera la même.
1965: (I Can't Get No) Satisfaction des Rolling Stones.
Les années fameuses débutent.
1966: The Ballad of the Green Berets du Sergeant Barry Sadler.
La chanson était en partie un hommage à James Gabriel, le premier soldat d'origine hawaïenne tué à la guerre du Viet-Nam alors en cours. Un couplet mentionnait même son nom, mais il n'est pas resté au montage final, préférant garder le patriotisme plus générique.
1967: I'm a Believer de The Monkees.
C'était quand même pas Shrek, les amis.
1968: Hey Jude des Beatles.
Chanson alors composée par Paul en pensant à Julian, fils de John Lennon, largement négligé par son papa.
1969: Sugar Sugar de The Archies.
Rarement une série télé en dessins animé aura amené une chanson si loin dans les mémoires collectives.
1970: Bridge Over Trouble Water de Simon & Garfunkel.
Une chanson que ma blonde adore pour l'année de sa naissance.
1971: Joy To The World de Three Dog Night.
La chanson est aussi célèbre pour être celle que l'on joue à la fin de chaque match des Broncos de Denver de la NFL, à domicile. Principalement après une victoire.
1972: The First Time I Ever Saw Your Face de Roberta Flack.
Parlait-elle de ma naissance? Merci Bertie, that's sweet,
1973: Tie a Yellow Ribbon 'Round the Ole Oak Tree de Tony Orlando and Dawn.
Joyeux morceau plein de soleil. 10 Pays la placeront chanson de l'année.
1974: The Way We Were de Barbara Streisand.
Film mélancolique, couple mythique au cinéma, morceau inoubliable.
1975: Love Will Keep Us Together de Captain & Tenille.
Pas vrai, le couple s'est séparé en juillet 2014.
1976: Silly Love Song de Paul McCartney & The Wings.
Formidable construction musicale. Paul avait vraiment la touche.
1977: Tonight's The Night de Rod Stewart.
Les feux de foyers n'ont jamais plus eu le même effet par la suite.
1978: Night Fever des Bee Gee's.
Et le Disco ne fût jamais plus au sommet de son art.
1979: My Sharona de The Knack.
Le new wave arrive.
1980: Call Me de Blondie.
Je t'aurais appelée Debbie, mais je n'avais que 8 ans.
1981: Bette Davis Eyes de Kim Carness.
Être si jeune et belle et avoir une telle voix de fumeuse...
1982: Physical d'Olivia Newton-John.
Et les Gyms de devenir tendance.
1983: Every Breath You Take de The Police.
Le testament musical de la formation The Police et la naissance de Godley & Creme en vidéo.
1984: When Doves Cry de Prince.
Brillante intro, excellente livraison vocale, sensuel clip, vers 2:52 je me sens toujours léviter.
1985: Careless Whispers de Wham!
Une des premièrs ballades sur lesquelles j'ai dansé avec une belle jeune fille. J'ai toujours trouvé que dans le clip, George faisait le bon choix...La coupe de cheveux de l'autre fille reste encore aujourd'hui impardonnable.
1986: That's What Friends Are For de Dionne Warwick & Friends.
Ses amis étaient Stevie Wonder, Elton John et Gladys Knight. La reprise de ce morceau de Rod Stewart (signé Burt Bacharach et Carole Bayer Sager en 1982) avait pour but de verser des fonds à la recherche sur cette maladie que nous découvrions alors, le SIDA.
1987: Livin' on a Prayer de Bon Jovi.
L'ode du average guy.
1988: Beds Are Burning de Midnight Oil.
1989: Look Away de Chicago.
Moi j'aurais préféré vous écrire Love Song de The Cure, bien meilleure à mon goût et votée chanson de l'année par le célèbre tandem cégépien Jake & Jones.
1990: Hold On de Wilson Phillips.
Là, je commençais à me détacher de la musique pop.
1991: Everything I Do (I do it for you) de Bryan Adams.
Ma bande de coeur tendre.
1992: Tears in Heaven d'Eric Clapton
Chanson tragique sur la fin tragique du jeune fils d'Eric. Toujours bouleversant.
1993: I Will Always Love You de Whitney Houston.
Dolly Parton chantée par une future morte précoce.
1994: The Sign de Ace of Base.
Pauvres garçons de ce groupe, quelqu'un s'intéressait à eux? Mesdames ? Il y avait trois Berggren dans ce quatuor, tous de la même famille, dont les deux (très jolies) filles.
1995: Gangsta's Paradise de Coolio & L.V.
Stevie Wonder, repris par quelques sans talents. Pour le film Dangerous Minds mettant en vedette Michelle Pfeiffer.
1996: Macarena par Los Del Rio
Chanté par votre gérant de banque et votre notaire (les Bayside Boys officiellement).
1997: Candle in the Wind d'Elton John
Qui l'avait d'abord écrite pour Marylyn Monroe en 1972, mais qu'il a redirigé vers Lady Di dont on souligne les 20 ans de décès cette semaine. La ligne d'ouverture devenant alors "Goodbye England's rose" et les paroles étant réajustées conséquemment.
1998: My Heart Will Go On de Celine Dion.
La chanson, aussi populaire que le film. Ceci étant dit, on peut nous foutre la paix, ces temps-ci avec Céline, svp?
1999: Smooth de Santana et Rob Thomas.
La chaleur de l'Amérique du Sud avec un maitre guitariste et le chanteur de Matchbox 20.
2000: Maria Maria de Santana & The Product G&B.
Rihanna et tous leurs contemporains inventent bien peu. On entend beaucoup le riff de ce même Santana sur une chanson de "2017". Comme Carlos ne chante jamais, cette fois c'est The Product G&B qui s'y met.
2001: Thank You de Dido.
Adorable jeune fille, adorable chanson.
2002: Hot in Here de Nelly.
Sensuel le rappeur du Texas.
2003: Crazy In Love de Beyonce & Jay-Z.
Les chansons tirent leur jus d'autres morceaux de plus en plus de nos jours. En 2003, Beyonce et son amoureux scoraient fort avec une partie d'une chanson des Chi-Lites vieille de 33 ans.
2004: Yeah de Usher et Lil'Jon & Ludacris.
C'est fou ce que j'entend encore le refrain de Labrèche B-Q, parodie de show d'été pensée par Labrèche et compagnie. Même sérieux.
2005: Hollaback Girl de Gwen Stefani.
Moins une chanson qu'un skit de cheerleader.
2006: Sexy Back de Justin Timberlake.
J'avoue beaucoup aimer cette chanson. Plaisir coupable. Jour et nuit
2007: Umbrella de Rhianna.
Chanson signée Sia. Rarement aura-t-on vu Rhianna si longtemps en pantalon dans un de ses vidéos. Croquable enfant que cette jeune femme.
2008: Low de Flo Rida.
Chanson de fête. Absolument. Mais on y chante de moins en moins.
2009: I Gotta Feeling des mêmes Black Eyed Peas.
Définitive chanson de fête, pour se partir un fameuse soirée. J'aime encore me partir une soirée là-dessus. Mazeltoff!
2010: Tik Tok de Ke$ha.
C'était avant les tortures mentales de Dr. Luke.
2011: Rolling in the Deep d'Adèle.
Ça aurait pu être bien des chansons de la fille de Tottenham, mais celle-là nous renverse dès le départ.
2012: Somebody That I Used to Know de Gotye & Kimbra.
Formidable morceau du chanteur de Bruges. Brûlée par la radio d'alors. Elle m'a fait rire de bien des manières. Le commentaire `"Turn around, girl" sous le clip entre autre.
2013: Blurred Lines de Robin Thicke & T.I. & Pharrell Williams.
La chanson qui a fait naître et mourir Robin Thicke. C'est drôle, moi je trouvais qu'il volait Prince bien avant Marvin Gaye.
2014: Happy de Pharrell Williams.
Cette chanson a rendu tout le monde heureux. Ou colérique. En Iran, on a arrêté les 6 gens heureux du clip hommage à la chanson. On aime pas les gens heureux en Iran.
2015: Uptown Funky World de Mark Ronson & Bruno Mars.
Ne chantez jamais sur le même ton "Don't believe me, just watch", je l'ai fait en public, perdu pleins d'amis. Contentez vous des "Tudodo tudodo tudow" du début. Contrairement à ce que les gens pensent, Ronson n'est pas le fils de Mick Ronson, guitariste des Spiders From Mars de Bowie, qui a lui aussi un fils appelé Mark Ronson, né en 1975, toutefois. Confusion alors justifiée.
2016: Love Yourself de Justin Bieber.
Remplacer le titre par FuckYourself et les paroles fonctionnent toujours aussi bien.
2017: Despacito de Luis Fonsi Daddy Yankee et Justin Bieber
Peu importe ce que vous en penser. Ayez un peu d'humilité.
Et d'honnêteté.
Y avait rien de plus populaire cette année.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)