Micheal O'Coileain était le 8ème et plus jeune enfant de la famille Collins. Né en 1890, près de Clonakilty dans le compté de Cork en Irlande. Il atterissait dans une famille qui descendait des Éoganachta, une dynastie déchue irlandaise fière et autonome dominante du Vème siècle au XVIème siècle.
Dès sa naissance, et toute sa courte vie, il sera habité par un esprit national fier, 100% convaincu de la nature parfaitement indépendante de l'Irlande dans le Royaume-Uni.
Le père de Collins est un vieux fermier qui, sur son lit de mort (Michael a 6 ans) prédit avec justesse que l'une de ses filles sera une soeur et que Micheal sera un grand homme pour l'Irlande. Les prédictions prennent la forme de fortes suggestions communes puisque les deux s'avèreront vraies.
Doté du bouillant tempérament irlandais, enfant, il parle déjà de la fierté irlandaise et rebaptise les gens qu'il rencontre de noms traditionnels irlandais ou de rebelles de 1798. Il hérite lui-même de multiples surnom. Sa famille l'appelle "The Big Fellow". Dès l'adolescence, sa famille convient qu'il a tout d'un leader politique ou militaire.
Élevé par l'une de ses grandes soeurs et son mari, il travaille pour un journal local quand il a 13 ans. Deux ans plus tard, il quitte les bancs d'école pour le service civil. Il s'établit ensuite chez une autre soeur à Londres où il sera commis pour un bureau de change dans la banque de la Blythe House. Il deviendra coursier en faisant en parallèle des études de droit au King College de Londres. Il joint la Gaellic Athletic Association et par eux, le Irish Republican Brotherhood. Il a 19 ans. Il travaille alors brièvement pour des firmes de comptables.
Hautement respecté pour l'intelligence de son organisation, Collins sera impliqué directement dans L'insurrection de Pâques aux côtés de Connolly et Pearse. Même si l'opération tourne à la catastrophe, elle réussit à imposer une vision d'Irlande indépendante dans les mémoires populaires. En revanche, Collins est emprisonné et son nom ne sera jamais plus oublié par les autorités. En prison, il mijote "la prochaine fois".
Au camp d'internement, au Pays de Galles, il coopère peu avec ceux qui deviendront plus tard des internes de l'IRA dans les années 70 et 80. Son séjour là-bas lui cimente un important réseau de contact de partout au pays. En décembre 1916, il est libéré de prison.
Il est aussitôt promu secrétaire de l'aide nationale et du fond des volontaires du mouvement des indépendantistes irlandais qui ont considéré l'insurrection de pâques comme le début de la fierté irlandaise affirmée.
Collins sera au coeur de toutes les manoeuvres d'affirmation irlandaise. Il sera associé de près à Arthur Griffith, éditeur d'un journal nationaliste et fondateur du Sinn Fein, parti républicain, deuxième en importance en Irlande du Nord de nos jours, mais qui n'a que 11 ans en 1916. Bien que Griffith soit modéré et absolument non violent, Collins, batailleur acharné cherchant le confrontation, le recrutement s'en trouve enrichi puisque des gens de différents tempéraments se joignent à leur cause. Collins et compagnie veulent une Irlande indépendante de l'Angleterre. Collins devient un important membre du Sinn Fein et le directeur organisationnel des volontaires d'Irlande. Éamon de Valera se présente contre Griffith à la tête du Sinn Fein et celui-ci lui cède le pas.
Aux élections de 1918. le Sinn Fein gagne de manière convaincante le pouvoir en Irlande. Collins devient Premier Ministre de Cork South. Ceci devrait leur donner le droit de siéger au parlement de Westminster en Angleterre. Mais ils ne veulent pas le faire. Ils veulent le faire chez eux, dans un parlement d'Irlande, à Dublin. Convaincus d'avoir des crapules au pouvoir, les autorités irlandaises arrêtent de Valera et plusieurs élus pour les jeter en prison. Collins échappe à tout ça. On proclame le parlement irlandais en 1919 et Collins aide à faire s'évader de Valera peu de temps après.
Malgré le lobbying (jusqu'à Washington et à la conférence de paix de Paris) personne ne reconnaît la République d'Irlande de 1919. La IRA devient l'autorité légale en Irlande. Collins devient ministre des finances. Sans qu'on s'en vante. le parti perd beaucoup de ses membres puisqu'on craint la violence et la brutalité que fait naître les initiatives. Les ministères sont composés souvent d'une seule personne (le ministre) ou d'un ministre et d'une seule autre personne (un(e) brave). Le Sinn Fein inspire hostilité.
Collins en a toute la saveur.
Et le style explosif.
La guerre d'indépendance irlandaise durera de janvier 1919 à juillet 1921. 1400 y trouveront la mort. 363 étaient des policiers, 261, des soldats britanniques et autour de 550 des volontaires de l'IRA. 200 autres étaient de simples civils. Collins est de toute les sauces. Son bouillant tempérament est largement nourri. Il créé une unité spéciale d'assassinat d'agents britanniques et d'informateurs. On offre maintenant l'équivalent de 360 000 Euros de nos jours pour sa capture ou sa mort.
Quand l'unité spéciale de Collins assassine plusieurs agents britanniques des services secrets, les Anglais répliquent, à Croke Park, en tirant dans la foule qui assiste à un match de soccer entre Dublin et Tipperary.
La vie n'est plus normale en Irlande.
Collins sera parmi les importants délégués afin de négocier un traité de paix avec Londres. Le traité confirmera une réelle indépendance irlandaise, mais avec diverses limitations symboliques et réelles. On se dispute la fierté.
Le traité ne fait pas que des heureux, surtout pas, et une guerre civile prend racine en Irlande. Collins en est à l'origine quand il fait bombarder le Four Courts, alors occupé par des membres de l'IRA anti-traité. Collins est maintenant commandant en chef de L'Irish National Forces.
Arthur Griffith multiplie les rencontres avec Londres afin d'en arriver à une sorte de paix, mais Londres le renvoie continuellement chez lui en prétextant que leur travail est fait et que la guerre est maintenant seulement sous son toit. Griffith fait 43 réunions sur le sujet en une seule semaine et la termine mort d'une hémoragie au cerveau. Il avait 51 ans. Collins en reste atterré.
Collins est lui-même assassiné, 10 jours plus tard.
Neil Jordan fait un film de sa vie pour les 80 ans de l'insurrection de Pâques.
Une anecdote raconte que, lorsqu'arrivé 7 minutes en retard, un dignitaire l'ayant reproché à Collins s'est vu répondre: " ...vous n'avez attendu que 7 minutes, nous attendons depuis 700 ans!"
Il y a 95 ans, avant-hier, le lion d'Irlande était chassé.
À 31 ans.
En ayant vécus au moins 731 par en dedans.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)