Prodigieux. Révolutionnaire.
Précis et parfaitement brouillon.
Et was very well.
Magique.
Pratique illusionniste qu'il admirait depuis sa tendre enfance et pratiquait lui-même aussi.
À lui seul, il a transformé à peu près tous les domaines auxquels il aura touché.
La mise-en-scène, le jeu d'acteur, la direction d'acteurs, la réalisation cinématographique, la scénarisation cinématographique, la production cinématographique, le théâtre, le cinéma, la télé. le dessin, l'écriture sous toutes ses formes, la radio, la prestidigitation. Il a même fait un peu de tauromachie.
Welles aura, entre 1934 et 1985, tourné 6 courts métrages, 4 projets télé et 13 films. Je vous repalerai des 13 films, début mai.
Je vous reparlerai peut-être aussi un jour de ce qu'il a couvert comme travail partout ailleurs puisque ce fût riche et inspirant.
Une part importante de ses oeuvres étaient ses projets inaboutis. La plupart, des films. Il était polymathe. Intéressé par l'adaptation de nombreux classiques tout autant que convaincu que bien des sujets devaient être traités sous forme documentaire. Il était du genre à remplir grassement son assiette (au sens propre comme au sens figuré) mais à ne jamais les terminer (au sens figuré seulement:).
Voici quelques uns de ses projets inaboutis.
CONRAD
Bien qu'il ait eu comme premier film le film le plus révolutionnaire qui soit, il a d'abord commencé par un projet avorté. Welles voulait adapter Heart of Darkness de Joseph Conrad en raison de son regard intéressant et intelligent sur les abus de pouvoirs. Quand il signe pour RKO Studio, il signe pour le tournage de 3 films, le premier, étant Heart of Darkness.
Le problème qui s'est tout de suite imposé est le succès innatendu de son émission de radio de New York, avec la Mercury Theater Troup of Actors dans l'émission Campbell Playhouse. Un retard dans le tournage a tout de suite affecté le film. Welles devait prendre l'avion constamment afin de retourner en studio radio, à New York.
À l'automne 1939, il a une pause de la radio et en profite pour tourner le plus possible de son film. Il le tourne, de manière subjective, avec la caméra comme point de vue du personnage principal. Marlowe, personnage qu'on ne verra jamais puisque la caméra représente ses yeux. C'est du jamais vu (encore) et nettement en avance sur son époque (nous sommes en 39!). De plus, Welles incarnait à la fois Marlowe (qu'on ne voit pas de toute manière) et le sombre Kurtz. Welles tourne dans la jungle et exige entre 50 000 et 75 000 de plus sur le budget initial. Avec la guerre qui éclate en Europe, il a de clairs propos anti-fascistes. Tout ça déplait beaucoup à RKO qui suggère poliment de cesser le projet et d'en trouver un autre.
BLAKE
Le livre de Nicholas Blake a été écrit en 1938, alors que les échos d'une Seconde Grande Guerre, ne sont encore que des rumeurs. L'histoire est politique et encore, anti-fasciste. Welles s'est fait couper les vivres pour des propos trop politiques, il est assez baveux pour revenir avec The Smiler With The Knife, le livre de Blake, où on raconte l'histoire d'un riche homme d'affaires aristocrate planifiant un Coup d'État fasciste contre le gouvernement britannique. Welles engage ses amis du Mercury Theater, Everett Sloane, Ray Collins, John Emery, George Coulouris. Mais Orson n'a plus un sou pour les payer. Il a tout investi dans Heart of Darkness qui est sur le même budget. Welles divorce en décembre 1939 et la date de livraison de son premier film était le 1er janvier 1940. Comme il n'a pas le temps de rien, il renégocie une meilleure date pour son premier film, mais qu'il scénarisera aussi. Son chef d'oeuvre de 1941.
ELLINGTON/AMRSTRONG/FLAHERTY/FANTE
Après deux films qui ont fait leur marque pour RKO, Welles en doit un dernier. Il souhaite tourner un film qui soit mi-fiction, mi-documentaire. Un film divisé en 4 sections et tourné au Brésil. La première section de It's All True, se nommerait The Story of Jazz et serait tirée des entretiens de Welles avec Duke Ellington. Louis Armstrong jouerait son propre rôle et on puiserait aussi beaucoup dans son autobiographie de 1936, Swing That Tune. Ellington compose de la musique pour Welles, est payé 12 500$, mais Welles perd la musique. Ellington tentera de retrouver l'esprit de la musique composée plus tard, mais l'impair anticipe la chute du projet. Welles projette d'y inclure un peu d'animation de la part du cinéaste allemand Oskar Fischinger. Et le segment est prévu pour être tournée en studio, mais quand le projet est établi finalement en Amérique du Sud, Welles choisi alors de raconter l'histoire de la samba.
Le second et troisième segment veut rendre hommage au cinéaste documentaire Robert J. Flaherty, dont Welles trouve que le travail n'est pas honoré à sa juste valeur. Il achète 2 de ses histoires, My Friend Bonito et The Captain's Chair. Les histoires seront adaptées par Norman Foster et John Fante. On y parle fatalité en tauromachie et Baie d'Hudson, respectivement. La dernière histoire doit s'appeler Love Story, sera scénarisée par Fante et doit raconter la rencontre amoureuse de ses parents immigrants. Le tournage a lieu entre février 1942 et juillet de la même année entre le Mexique et Rio. RKO se tanne des exigences de Welles et du désordre qui semble rêgner dans la continuité des images qu'ils reçoivent en Amérique du Nord. RKO coupe les vivres à Welles. Il changera de maison de prod. N'aura jamais de stabilité à ce niveau.
CHAPLIN
The Lady From Shangaï, tourné avec son épouse du moment Rita Hayworth, n'est pas un succès aux États-Unis, mais un gros succès en Europe. Welles s'intéresse alors à un sujet européen, inspiré de l'assassin bigame Henri Désiré Landru. Il compte utiliser Charlie Chaplin dans le rôle du tueur en série. Il en compose un premier traitement. Mais Chaplin ne veut pas tourner pour un autre réalisateur. Welles est alors assez pauvre. Quand Chaplin lui propose d'acheter son script, Welles accepte. Chaplin réécrira largement l'histoire, mais créditera Welles de l'idée à l'écran dans le générique de Monsieur Verdoux.
ROSTAND
Welles passe 9 mois entre 1947 et 1948 à peaufiner le scénario de Cyrano de Bergerac en compagnie de Ben Hecht. Il doit réaliser le film pour Alexander Korda. Celui-ci manquera de fonds. Columbia achète le scénario de Welles, mais le vire. United Artist tourne sa version deux ans plus tard, tuant le projet.
MELVILLE
Lors d'un weekend en Allemagne, peu de temps après le lancement de Mr Arkadin, Welles tourne un version filmée de la pièce qu'il avait montée sur le livre de Melville avec Gordon Jackson, Christopher Lee, Patrick McGoohan et Welles lui-même dans le rôle de Ahab. Il tourne avec un décor et un éclairage si minimaliste que les images sont au final peu faciles à regarder. On laisse tomber le projet entièrement filmé.
STEVENSON
Dans les années 60, Welles écrit deux versions de scénario pour le classique livre de R.L.Stevenson. Il n'en tournera pas une seule image. John Hough tournera la seconde version de son scénario et engagera Welles dans le rôle de Lonh Silver John.
WILLIAMS
Entre 1966 et 1969. Welles tourne The Deep. une adaptation de la nouvelle de Charles Williams, Dead Calm, dont l'action se passe entièrement sur deux bateaux en mer et qui sera tourné principalement en plans rapprochés pour accentuer le sentiment d'étouffement. Le film est entièrement tourné, avec, entre autre. l'acteur Laurence Harvey. On veut prouver que Welles peut tourner un commercial et rentable thriller. Le film est prêt en 1970 mais éprouve des problèmes financiers de distribution. Welles, de toute manière, a peur que les gens réagissent mal à son style plus conventionnel. Il ne souhaite pas tant que ça la sortie. Quand Laurence Harvey meurt en 1973, Welles y voit l'occasion de placer son film sur une tablette. Phillip Noyce fera un film, 16 ans plus tard dont l'histoire est tirée du même livre.
PAUL/ROBERT/JACK /WARREN/CLINT
The Big Brass Ring raconte l'histoire d'un journaliste italien qui ruine les chances d'un aspirant président des États-Unis en dévoilant une histoire d'homosexualité réelle ou inventée. Newman, Redford, Nicholson, Beatty et Eastwood sont imaginés dans les rôles du film. Oja Kodar, partenaire de Welles en 1982 doit aussi faire partie de l'histoire. Mais il y a comme un mauvais aura autour de Korda dont 3 des 5 projets avec Welles ne seront jamais achevés.
Enfin 2 maintenant.
Car Netflix complètera le film, co-scénarisé par Kodar dans les années 70, The Other Side of The Wind.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)