Chaque mois, vers le milieu, je vous parle d'un album de musique que je juge, humblement, essentiel à votre ouverture musicale.
C'est toujours tiré de ce que j'ai dans ma musicothèque.
Au mieux, j'essaie de vous faire découvrir quelque chose, au pire, je vous ennuie avec mes sons et mes mots.
Le nom de la chronique est inspiré de 4 disques je connais note par note et qui sont maintenant de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde: pour Blonde on Blonde de Bob Dylan.
Idiote: pour The Idiot d'Iggy Pop.
Bassesse: pour Low de David Bowie.
Inoubliable: Pour The Unforgettable Fire de U2.
B.I.B.I. c'est bibi, c'est moi. C'est aussi la terminaison de Habibi qui veut dire "je t'aime" en dialecte irakien.
Je t'aime musique pour ce que tu nous fais vivre.
2003.
Fait froid. Je travaille alors dans un sous-sol d'édifice centenaire. J'adore mon travail. Contrairement à ce que l'on croirait, j'adore aussi le froid. La dichotomie entre ce que j'écoute et la météo hors des murs de mon environnement de travail, détonne.
J'ai entendu parler de Ry Cooder la première fois en visionnant le film Paris, Texas de Wim Wenders dans les années 80. Fameux film, fameuse trame sonore. La fois suivante où son nom est revenu dans mon giron, c'était avec le Buena Vista Social Club. Un très ensoleillé album, avec des très ensoleillés vieux amoureux de la musique issu du très chaud Cuba. Tout ce qui a entouré le Buena Vista Social a été auréolé d'une grâce mondiale. Comme Ry Cooder en était producteur et musicien (Wim Wenders, encore lui, y était aussi mêlé), on lui a donné carte blanche pour son projet suivant.
Manuel Galban est guitariste, pianiste et arrangeur du band cubain Los Zafiros. Il a plus de 70 ans quand Ry Cooder lui parle de son projet. Tous les deux trouvent qu'il n'existe pas suffisamment de pistes explorées avec la guitare électrique cubaine qui refléterait la beauté, l'agilité et la simplicité des sons cubains des années 50. Une époque pré-Castro, pratiquement oubliée. Ils choisissent deux guitares électriques, Cooder & Galban, deux batteurs; Jim Kletner et le fils de Ry, Joachim, puis deux sets de congas et de percussions, Miguel Anga Diaz qui les jouera presque tous.
Pour l'album, Cooder engage aussi le bassiste utilisé pour le Buena Vista Social Club, Orlando Cachaito Lopez,
Une fois lancé, le disque deviendra le premier album #1 de Manuel Galban et le second de Cooder (après le Buena Vista Social Club) sur les palmarès de musique latino. Il jouera longtemps chez moi, et continue de la faire, étrangement, surtout l'hiver, lorsqu'en croisière...
MAMBO SINUENDO de RY COODER & MANUEL GALBAN
2003.
L'album s'ouvre en percussions, sur un morceau signé Ernesto Grenet. Le ton est donné. C'est déjà du miel dans l'oreille.
La pièce suivante s'ouvre sur des coeurs féminins qui accompagneront les guitares de Galban et Cooder tout le morceau. Cette pièce est signée Arsenio Rodriguez, musicien cubain aveugle décédé en 1970 qui a inventé le son Montuno, un mélange de rythmes cubains et de guaguanco, une forme de rumba.
Auteurs/compositeurs eux-mêmes, Cooder et Galban sont les créateurs de la pièce suivante, toujours fortes en percussions (à faibles cymbales), il y a croisement de sons presqu'industriels et de guitare lancinante des routes du désert des années 50 dans l'air.
Patricia est un célèbre morceau de 1958 composée d'une musique de Pérez Prado sur des paroles de Bob Marcus, mais c'est la version instrumentale de l'orchestre de Prado qui a été la plus populaire. La chanson a même été #1 au Billboard dans sa catégorie en 1958. On la retrouve à plusieurs reprises comme leitmotiv musical dans La Dolce Vita de Fellini, tout comme dans l'épisode 12 de la saison 2 de Dexter, ainsi qu'en musique de fond dans une scène de piscine dans le film Goodbye, Columbus en 1969.
Caballo Vejo est un folk vénézuelien écrit par Simon Diaz en 1980. C'est un classique du genre au Vénézuela. Bamboléo des Gypsy Kings empruntait des phrasés de ce célèbre morceau. Agréable orgue.
J'utiliserais la chanson titre comme jingle d'une émission de télé estivale radio ou télé. Il s'agit d'une composition de Cooder père et fils ainsi que de Manuel Galban.
Le Buena Vista Social Club jouait aussi le morceau suivant. Plus sombre chez Cooder et Galban. plus ensoleillé chez le Buena Vista Social Club. La ligne de trompette sera apprêtée à la guitare pour Ry & Galban.
La chanson suivante est un classique cubain composé par Ignacio Pineiro entre 1927 et 1935 pour son orchestre Septeto Nacional.
Plus sensuel est le morceau de Luis Chanivecky. Je ne fais que voir la mer lors du magic hour sur cet air. Verre de fort en main. Peut-être suis-je en ce moment même en bateau en train d'écouter ce morceau dans les caraïbes...au magic hour, verre en main.
Sammy Fain compose la musique et Paul Françis Webster les paroles du morceau suivant en 1953 pour Doris Day dans le film Calamity Jane. La mélodie est écrite inspiré de Schubert.
Ruben Gonzalez jouerait peut-être (sans en être crédité) au piano sur la pièce suivante, un morceau signé Cooder & Galban. Somnambulisme sensuel, smooth et sexy.
L'album se termine sur un morceau de Ernesto Lecuona en 1930. Guitares et percussion en parfaite symbiose tout comme en ouverture.
Pour amateurs de rythmes latin, de guitares, de sons des années 50, de jazz cubain, de vibes hawaïennes et sud-américaines, de virtuoses de guitares, de musique lounge, de mambo, de rumba, de folk latin et de fusion musicale mondiale.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)