Tout ce qui vient de Russie, de Post-Soviétie, d'U.R.S.S. est à prendre avec un grain de sel.
Assurément leur histoire.
Celle de Grigori Efimovitch Raspoutine est approximative. Né pas avant 1869, le nom apparaît pour la première fois dans les registres Soviétiques lors du recensement national de 1897. Grigori Efimovitch Raspoutine aurait alors présumément 28 ans. Ce qui l'aurait fait naître en 1869. En Sibérie.
Rasput'e est un terme Russe qui veut bien dire débauché, mais qui veut aussi dire croisée des chemins ou carrefour. Le mot est fréquemment utilisé comme surnom et de nos jours est encore amplement porté (en Sibérie surtout). Putin en serait un dérivé.
Enfant, on lui prête déjà des talents de guérisseurs (de chevaux d'abord) et de voyant. La vie est difficile, la vodka plus bue que l'eau (qui n'est pas toujours comestible), l'instruction inexistante. la famille de Raspoutine travaille sur la ferme, dont ils sont propriétaires. On lui prête un talent de guérisseur d'animaux et quand il survit à une pneumonie pour laquelle son frère meurt, on le croit divin. Il aura des manières frustes de paysans (qu'il est) et bien qu'ayant le regard saillant, il semble toujours sale dans ses vêtements trop amples et défraîchis.
Il s'apprend lui-même à lire, ce qui impressionne son entourage.
Il est victime de nombreuses dépressions et peut aussi passer à la surexcitation incontrôlable. On pense bipolarité, mais pas à cette époque d'ignorance scientifique et médecinale. Lorsqu'il a 16 ans, il a de nombreuses crises mystiques et croit avoir eu des apparitions qui lui suggèrent une vie religieuse. Il marchera 10 mois et sur 3000 km pour se rendre voir les moines du Mont Athos, mais en revient déçu. Il s'isole dans la cave, vit en ermite et dévore la bible.
Il passera 15 ans à alterner entre la vie de paysan et celle d'élève de starets. Il se marie à 19 ans et aura 5 enfants, dont 3 survivent. On lui prête une sexualité débordante, ça pourrait relever du mythe. De monastère en monastère. qu'il fréquente sans arrêt, il se mérite une réputation de sage et de guérisseur.
Il prêche à Kazan et à Kiev et obtient un succès qui rend jaloux le clergé orthodoxe, mais qui ne peut lui reprocher quoi que ce soit. Il ne serait pourtant pas complètement sage, découchant avec de fidèles croyantes, buvant beaucoup, se battant même. Les multiples sectes prolifèrent et Raspoutine se joint à l'une d'elle sans le savoir. Une secte qui mêle danse, érotisme, flagellation, extase et religion, ce qui lui convient tout à fait. Il se créé une théorie douteuse qu'il faille commettre le pêché pour se rapprocher de Dieu. Il prêche par l'exemple. Il met au point un talent d'hypnose et de magie.
La grande-duchesse Militza de Monténégro fait sa rencontre à Kiev et l'invite dans l'empire russe. Lors de la canonisation d'un starets, il entre en transe. Il prédit la naissance d'un prince héritier, ce qui se produit effectivement quelques mois plus tard. Le tsarévitch Alexis, fils de Nicolas II naît en 1904. Raspoutine trouve Nicolas II trop occidental et projette de s'en approcher. Il est logé chez l'inspecteur de l'Académie de Théologie de la capitale qui le mettra sur la piste de lettres de recommandations remises au vicaire du Tsar.
La tsarine sera aussi séduite par Raspoutine. Elle se le fait présenter en novembre 1905. Celui-ci demande à approcher le fils du Tsar, atteint d'hémophilie et qui souffre d'un hématome au genou. Raspoutine lui égrène secrètement un ancêtre de l'aspirine (inconnue en médecine d'U.R.S.S.) mais publiquement ne fait que mettre ses mains sur la blessure qui saigne et celle-ci, sous l'effet anticoagulant de l'aspirine secrètement induise au fils. cesse de saigner. L'effet sera grand sur la famille royale. Il sont époustouflés par cet humble Moujik.
La tsarine se convainc que Raspoutine est un messager de Dieu, qu'il représente l'union entre le Tsar, l'Église et le peuple. Il a en plus la capacité de guérir leur enfant. Il est indispensable à la famille. Il fait alors la connaissance de nombreuses femmes riches. Il inquiète et fascine. Il est invité à exorciser des grandes bourgeoises. Des séances de débauches, inventées ou réelles, naissent dans les esprits. Il a effectivement des maîtresses et se sert beaucoup de l'hypnose pour arriver à ses fins. Il a un regard redoutable.
Bien que permanent au palais impérial, il est à fois aimé, détesté et redouté. On le soupçonne de charlatanisme. De simplement vouloir s'enrichir. Ce dernier point est faux. Il ne connaît pas la valeur de l'argent. Il aime probablement beaucoup faire l'amour toutefois. Et se prive peu. Les femmes considèrent que d'aller au lit avec lui est une expérience spirituelle et physique. Et un honneur.
Lors de le Révolution de 1905, Raspoutine ne séduit pas le Président du conseil Piotr Stolypine. Cette révolution brise la naïveté du peuple aussi, celui-ci comprenant que le Tsar et le Président du conseil n'étaient pas justes et bons. Stolypine veut moderniser la Russie, pas Raspoutine qui conseille le Tsar. Lors du conflit des Balkans en 1909, il se range du côté de la tsarine en faveur de la paix. Le reste du clan Romanov se positionnant autrement. Quand la France et le Royaume-Uni interviennent contre la Russie, il convainc Nicolas II de ne pas étendre le conflit à toute l'Europe.
Vers 1910, on commence les campagnes de dénigrement et de diffamation contre Raspoutine. On purge aussi les sectes. Il en était issu. On le dessine clairement charlatan, débauché et amoral. Il est écarté de la cour et exilé à Kiev. Mais comme sa réputation de coucheur/guérisseur le précède, il n'est pas en peine. Raspoutine prédit la mort prochaine du Premier Ministre du conseil. En effet en septembre 1911, celui-ci est assassiné par un jeune anarchiste à l'opéra de Kiev. Raspoutine reviendra triomphalement au palais en prédisant une guérison à distance, du prince héritier, victime d'une hémorragie interne.
Derrière le démembrement de l'empire Ottoman et la question des Balkans se cache l'accession à un conflit mondial. Raspoutine freine la marche de la Russie vers la guerre. Il est en effet en lien avec des réseaux secrets allemands. Raspoutine sera poignardé par une mendiante, jalouse de l'effet que lui fait Raspoutine ou engagée par des services secrets. Il survivra, ce qui le rend encore plus mystique.
Il est de plus en plus important. trop selon certaines franges du pouvoir soviétique. Il intervient dans les carrières des généraux, dans celles de métropolites et même dans les nominations des ministres. Mais il sent la cible sur son dos et a peur. Il boit encore plus et est de plus en plus débauché étant retrouvé dans des orgies réelles ou inventées. Une chose est certaine, ce type de bruit tourne autour de lui et il n'est plus le starets que tout le monde respectait.
La guerre éclate le 1er août 1914. Les premiers succès militaires contre l'Allemagne revigore le patriotisme Russe mais ils sont de courte durée. Raspoutine convainc Nicolas II de se rendre lui-même au front et celui-ci le laisse gérer son palais entre temps. Ses ennemis pousseront comme des champignons. Dans le monde politique, au clergé et chez les militaires. Quand la guerre tourne au vinaigre pour la Russie, vers 1916, la Tsarine, qui est d'origine allemande, est accusée de jouer le jeu de l'ennemi avec Raspoutine.
Le bruit court qu'ils espionnent pour les Allemands.
On invite Raspoutine, qu'on fait trinquer, chez le docteur Stanislas Lazovert, ami du prince Félix Ioussoupov. On le fait descendre dans la cave et on le bat à la soviétique. On lui tire deux balles et on le jette dans la Neva, eaux glacées. près du pont Petrovsky. On essaie de faire croire au suicide, mais le corps a été très bien préservé par la glace. L'autopsie révèlera qu'il a été jeté dans l'eau encore vivant. malgré des balles dans le corps, ce qui ajoutera à sa légende. Il serait mort d'accumulation d'eau glacée dans les poumons lorsqu'affaibli par la brutalité d'une agression physique, grisé par l'alcool, atteint de deux ou trois balles de fusil et ne sachant pas nager.
Il avait 47 ans.
Cette mort précipitera la chute des Romanov qui elle. redessinera l'échiquier politique soviétique.
Ça se passait dans la nuit d'aujourd'hui à demain selon notre calendrier grégorien.
Dans la nuit du 29 décembre au 30 décembre selon le calendrier orthodoxe.
Il y a 100 ans.
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Parce que des enfants pas tellement doués pour l'expression francophone et frôlant la débilité pure se sont infiltrés sur ce site je me vois forcé de modérer les commentaires :)